La Russie souligne que c’est l’Asie qui définit désormais les prix du pétrole russe : Une nouvelle carte du marché pétrolier émerge
Le conflit en Ukraine a entrainé une reconfiguration du marché mondial du pétrole. Les sanctions imposées par l’Occident sur la Russie, et notamment le secteur énergétique a poussé la Russie et redessiner les routes par lesquelles transitent son pétrole et son gaz et à réorienter ses hydrocarbures vers d’autres pays notamment en Asie. Une reconfiguration qui, ironiquement, neutralise l’effet des sanctions occidental, notamment le plafonnement des prix du pétrole russe imposé au mois de décembre dernier par le G7+ Australie. Un plafonnement qui concerne depuis quelques jours les produits pétroliers russes.
Une nouvelle réalité qui est d’ailleurs soulignée par les Russes. Ainsi, afin de mieux mettre en lumière l’inutilité des sanctions occidentales et du plafonnement des prix du pétrole russe ,Igor Sechin, directeur général de Rosneft, a indiqué récemment lors de l’India Energy Weekque le marché asiatique a pris le dessus sur l’Europe en termes de fixage des prix pour le mélange pétrolier russe phare de l’Oural.
« Si le pétrole russe n’entre pas sur le marché européen, alors il n’y a pas de prix de référence. Les prix de référence seront formés là où les volumes de pétrole vont réellement », a déclaré Sechin, cité par Reuters.
En effet, avant même l’entrée en vigueur de l’embargo, la majeure partie du pétrole russe destiné à l’Europe a été redirigée vers la Chine et l’Inde.En conséquence, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole brut de l’Inde et les cargaisons de l’Oural en Inde représentent environ 70% du total du mois dernier, selon Reuters. Le plus ironique est que les hydrocarbures exportés vers l’Asie sont souvent réexportés vers l’Europe.
Il est utile de rappeler que les pays du G7, l’Union européenne et l’Australie se sont entendus pour plafonner à 60 dollars le prix du baril de pétrole russe maritime. Afin de contrer ces sanctions, le président russe a pris des contre-mesures. Il a ainsi signé un décret interdisant les exportations de pétrole russe à partir du 1er février 2023 vers les pays qui ont imposé un plafonnement tarifaire. « (Cette interdiction) s’appliquera du 1er février au 1er juillet 2023 », est-il indiqué dans le décret.
R.E.