Sécurité alimentaire : Pour une action arabe commune
Le conflit en Ukraine a mis en avant l’enjeu vital que représente la sécurité alimentaire et la menace que représente les vulnérabilités en la matière pour l’Afrique et le monde arabe. Des régions qui peuvent, pourtant, relocaliser les grandes cultures stratégiques et garantir leur sécurité alimentaire pour peu qu’elles tirent profit de leurs potentialités agricoles et des synergies qui peuvent exister.
L’enjeu de la sécurité alimentaire a été au cœur du Sommet arabe d’Alger tenu le 1er et 2 novembre dernier. Une question qui a été largement traitée lors des réunions préparatoires, notamment lors de celle du Conseil économique et social de la Ligue arabe, mais qui a fait l’objet d’une série de recommandations dans la Déclaration d’Alger qui a sanctionné le sommet. Un enjeu qui a de nouveau été au cœur de la 5ème Conférence du Parlement arabe et des présidents des parlements et assemblées arabes, qui s’est tenue au siège de la Ligue arabe au Caire (Egypte), sous le thème « une vision parlementaire pour le renforcement de la sécurité alimentaire arabe ». Dans une allocution lue en son nom hier, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil a affirmé, que la sécurité alimentaire « exige le renforcement de l’action arabe commune, en vue d’y faire face, tel que convenu lors du 31e Sommet arabe d’Alger dont certaines de ses décisions définissent la sécurité alimentaire arabe comme priorité économique ».Le président du Conseil de la nation a précisé, dans ce sens, que la question de la sécurité alimentaire « se pose dans les différents fléaux que connaît le monde, notamment la colonisation, les épidémies, les changements climatiques, les crimes du terrorisme et les conflits qui induisent des mouvements de migration forcée, la destruction d’infrastructures de base et l’absence des conditions nécessaires à la réalisation de la sécurité alimentaire ».
A l’occasion, M. Goudjil a rappelé tout l’intérêt que le Sommet d’Alger a accordé à la sécurité alimentaire arabe « reflète la place qu’occupe cet enjeu dans les priorités de la politique nationale et la nouvelle orientation économique de l’Algérie nouvelle, dont les bases ont été jetées par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».Il a souligné, dans ce sens, que « les institutions de l’Etat ont mobilisé tous les moyens pour la réalisation de la sécurité alimentaire, étant l’un des fondements de la souveraineté, et ce, à travers des plans et des programmes de développement communs entre tous les secteurs ministériels ».
Cette politique a permis à l’Algérie « de réaliser l’autosuffisance dans plusieurs filières agricoles, occupant la première place au double plan arabe et africain, durant trois années consécutives (2020-2021-2022), en termes de réalisation des objectifs du développement durable (ODD) des Nations unies dans le domaine de la sécurité alimentaire, de même qu’elle figure parmi les pays leaders à l’échelle mondiale dans le domaine de la réalisation de la sécurité alimentaire à travers sa production nationale », a-t-il ajouté.
M. Goudjil a appelé, en outre, à « la poursuite des efforts pour la résolution des conflits dans le monde arabe à travers des solutions pacifiques, le dialogue, les négociations et la réconciliation, outre l’importance de mettre fin à la colonisation qui alimente la pauvreté et la famine à travers un pillage systématique des richesses des peuples opprimés dans la région arabe, et ce, en permettant aux peuples d’exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Chokri Hafed