Économie

Route transsaharienne et liaison Tindouf-Zouerate : Des corridors pour irriguer l’Afrique

L’intensification des échanges interafricains permettront de sortir des millions de personnes de la pauvreté sur le continent.

La Zone de libre-échange continentale africaine a pour principale objectif de stimuler les échanges et d’imposer l’Afrique en tant que principal relais de croissance. Si la Zlecaf constitue le cadre idoine pour la libéralisation des échanges et la levée des obstacles, l’intensification du commerce intra-africain a besoin d’infrastructures de bases. C’est dans ce contexte que l’Algérie a beaucoup investi dans la création de corridors économiques à travers la réalisation de grands axes routiers pour relier ses ports en Méditerranée à l’Afrique subsaharienne et à l’Afrique de l’Ouest. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les projets de la route de la transsaharienne entre Alger et Abuja au Nigeria, laquelle est en voie d’achèvement, ainsi que le projet de réalisation de la route devant relier Tindouf en Algérie à Zouerate en Mauritanie lequel est en voie de lancement. D’ailleurs le protocole exécutif de mise en œuvre du mémorandum d’entente signé entre l’Algérie et la Mauritanie pour la réalisation de cet axe routier vient d’être ratifié par l’Algérie par décret présidentiel n 23-68 du 7 février 2023.  Ce protocole exécutif vise à mettre en application les dispositions du mémorandum d’entente entre l’Algérie et la Mauritanie pour la réalisation de la route terrestre reliant Tindouf (Algérie) et Zouerate (Mauritanie), signé à Alger, le 28 décembre 2021, lors de la visite effectuée par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, à Alger, sur invitation du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.Ainsi, en vertu de ce protocole, les deux parties s’engagent à accorder toutes les facilitations réglementaires, administratives, fiscales et bancaires, nécessaires au transport, au dédouanement et au transit des matériaux de construction y compris les échantillons géotechniques, les équipements, le matériel et les produits consommables à utiliser dans le cadre de la réalisation de ce projet stratégique.Les deux parties ont convenu, à travers ce document, de créer les conditions réglementaires, fiscales, administratives et sécuritaires adéquates pour la réalisation de cette route.La partie algérienne est tenue à identifier et à remettre, à la partie mauritanienne, la liste des produits nécessaires pour la réalisation de la route ainsi que les études d’exécution de la route pour leur approbation par le comité mixte.De son côté, la Mauritanie est chargée d’assurer la sécurité des chantiers, des personnes et des biens mobilisés pour la réalisation de ce projet, stipule le texte précisant que le gouvernement mauritanien s’engage à contribuer à la réalisation du projet, notamment par la définition du tracé de la route, l’octroi des autorisations, la fourniture des matériaux de construction et des agrégats, ainsi que la mise à la disposition de toutes les données techniques, géologiques, topographiques et géotechniques.Les secteurs concernés par la route dans les deux pays, sont chargés de veiller à la coordination et à la bonne exécution des engagements pris dans le cadre de ce protocole exécutif, et à la coordination dans le domaine de la formation et de l’emploi dans les chantiers de réalisation.

La transsaharienne dans sa dernière phase de réalisation

De son côté, la route transsaharienne, qui relie Alger à Lagos, « est entrée dans sa dernière phase de réalisation ». Si le tronçon en Algérie est pratiquement achevé, au Niger le projet atteint sa dernière étape. Selon a Banque africaine de développement (BAD), la route transsaharienne reliant l’Afrique du Nord à l’Afrique de l’Ouest « est entrée dans sa dernière phase de réalisation. Essentielle à l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine, elle est longue de 9.400 kilomètres ».La BAD rapporte, à ce sujet, les propos de Albéric Houssou Olaya Cestmir, responsable du projet au Niger pour le Groupe de la Banque qui s’est exprimé sur l’état d’avancement de la route transsaharienne au niveau du Niger.Selon lui, la construction de la route transsaharienne au niveau du Niger connaît « une bonne évolution » avec un aménagement de 1.890 kilomètres sur un linéaire total d’environ 1.950 kilomètres, soit 97%.Il a indiqué, qu’à ce jour, sur le volet routier, il reste les travaux pour conforter la couche de base réalisée initialement et qui s’est dégradée à cause des intempéries.Aussi, il est encore prévu des travaux de revêtement et de signalisation, avec l’achèvement de quelques volets du plan de gestion environnemental et social, comme l’équipement de forages et la fixation des dunes, poursuit-t-il.Interrogé sur la hausse du trafic routier et de la circulation des personnes aux frontières algéro-nigérienne et tchado-nigérienne, il dira qu' »effectivement avec l’aménagement de la route à presque 100% et le bitumage à 60% couplé à la réouverture de la frontière algéro-nigérienne en 2021, on observe un regain d’intérêt de la part des populations et des transporteurs. Le temps de parcours a baissé et de nouvelles opportunités économiques s’offrent aux populations dans la zone d’influence du projet ».S’agissant des ouvrages connexes à édifier au profit des populations vivant dans la zone du projet, il a indiqué que ce projet est conçu de manière inclusive et intégrée, dans l’optique de renforcer la résilience des populations dans la zone du projet. »Les aménagements connexes représentent environ 20% de l’ensemble du projet et visent à contribuer à améliorer la vie de la population dans la zone du projet », a t-il précisé. »La transsaharienne est l’un des principaux corridors transafricains défendus par la Commission de l’Union africaine, comme l’épine dorsale du développement du continent », a t-il conclu.

Hocine Fadheli

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