Plusieurs mesures de stabilisation du marché annoncées : L’Exécutif sort son plan Ramadhan
Ouverture de nouveaux marchés, imposition de nouvelles normes d’emballage pour les produits de base pour réduire la consommation, renforcement des contrôles sur les marchés et de nouvelles mesures destinées à améliorer l’approvisionnement des circuits de distribution des viandes et du lait. Voilà les grandes lignes du plan d’action sur lequel l’Exécutif mise pour éviter une nouvelle flambée des prix durant le mois sacré de Ramadhan.
L’Exécutif est sous pression et est confronté, une énième fois, à l’obligation de résultats. La déstructuration du marché et la dérive des prix constatée pour bon nombre de produits alimentaires, sans oublier les tensions cycliques sur la distribution de produits de base subventionnés, s’inscrivent dans la durée et appellent à des mesures concrètes et des solutions réelles pour endiguer le phénomène. Le coup de gueule du président de la République concernant l’approvisionnement du marché national répercuté hier par l’APS met les membres du Gouvernement en porte-à-faux avec les objectifs assignés et face à certaines urgences. Et la première des urgences est de maîtriser les prix et éviter une nouvelle poussée inflationniste car, ne l’oublions pas, l’inflation est le seul indicateur économique qui se répercute directement sur le quotidien des populations. Les ministres ont donc multiplié les sorties hier pour justifier de leur action et annoncer les mesures censées permettre de réguler le marché, du moins durant le mois de Ramadhan. L’approche est claire. En plus de la structure de veille et des dispositifs d’alerte que le président de la République a exigé de mettre en place dès cette semaine, l’Exécutif mise sur l’augmentation de l’offre de produits sur le marché, la multiplication des points de vente des groupes agroalimentaires publics, l’ouverture de nouveaux marchés, en plus de mesures pour limiter la surconsommation. Le Gouvernement espère que les nouvelles mesures pour exclure les bidons d’huile à 5 litres et les sacs de semoule de 25 kilos feront effet de levier et joueront sur la psychologie du consommateur pour changer ses habitudes de consommation, c’est du moins ce à quoi il s’attend.
La fin des bidons d’huile à 5 litres
Le bal a été ouvert par le ministère du Commerce. Le Directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokraniest intervenu lors de la matinale de la Radio algérienne pour annoncer une batterie de mesures pour de l’ordre sur le marché et garantir un mois de Ramadhan serein pour les marchés algériens. Et l’annonce la plus marquante restera sans doute celle qui concerne la fin de l’ère des bidons d’huile de table de 5 litres et des sacs de semoule de 25 kilogrammes. L’objectif, selon le technocrate, est de mettre la fin à la surconsommation qui caractérise le mois sacré de jeûne. Aussi et afin de mieux jouer sur le levier psychologique, le représentant du département du Commerce rassure les consommateurs, tous les produits seront disponibles sur le marché et en masse. Chiffres à l’appui, Ahmed Mokrani explique que l’approvisionnement du marché augmentera en moyenne de moitié durant le Ramadhan pour face à la hausse de la demande, notamment dans certaines filières, à commencer par la filière viandes.
Viande et veaux importés
Il rappelle ainsi que le recours, dès le début du mois de mars- soit dans quelques jours- à l’importation de 20.000 tonnes de viande réfrigérée de certains pays d’Amérique latine, d’Inde et du Soudan qui viendront s’ajouter 50 400 tonnes de viande produite localement. Il a ajouté que des mesures supplémentaires seront prises pour importer 10 000 têtes de veaux vivants destinés à l’abattage, ce qui équivaut à plus de 3 500 tonnes de viande rouge, en des instructions adressées à l’office national de l’alimentation du bétail pour fournir 3 500 têtes de moutons destinés à l’abattage durant le mois de Ramadan. En ce qui concerne les viandes rouges
Mokrania indiqué que les pouvoirs publics ont pris plusieurs mesures en vue d’assurer une offre abondante de volailles, et assurer une offre de 41 000 tonnes de viande de poulet pour la céder à 350 dinars le kg à travers les points de vente de l’ONAB. Un prix plafond qui sera imposé à tous les circuits assure le même responsable qui assure que les services de contrôle ont été mandaté pour assurer le respect de cette mesure. Le représentant du ministère du Commerce a également indiqué que le département en question prépare depuis au moins quatre mois une feuille de route pour garantir la disponibilité des produits de base durant le Ramadhan. Un plan d’action qui a imposé notamment aux minoteries d’augmenter la cadence de production pour fournir plus de 7 millions de quintaux de farine durant le mois sacré, contre 5 millions de quintaux en temps normal et d’augmenter la production de semoule d’un million et demi de quintaux. Des produits qui seront vendus exclusivement dans des emballages de 2 à 10 kilos pour éviter la surconsommation.
En ce qui concerne les produits laitiers, le responsable du ministère du Commerce a indiqué que des mesures ont été prises pour assurer l’abondance de lait durant le mois de Ramadan, de sorte que plus de 14.579 tonnes de lait distribuées à plus de 124 laiteries dont 15 sont publiques. Pour ce qui est de l’huile de table, l’intervenant a indiqué que les besoins nationaux sont estimés à 48 000 tonnes par mois. Or, le ministre du commerce a tenu une réunion avec les six transformateurs agréés pour porter la production à 55 000 tonnes à l’occasion du mois sacré du Ramadan. Enfin concernant le sucre, le même intervenant a expliqué que les besoins nationaux sont estimés à 56.000 tonnes et il est prévu de porter la production 65.000 tonnes.
7 nouveaux marchés
De son côté, le ministre du Commerce a assuré hier après-midi, face à la Commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale, que des mesures ont été prises pour assurer la régulation du marché, notamment à travers l’ouverture de nouveaux marchés de gros pour la commercialisation des fruits et légumes. Rezig a souligné que le ministère « accorde une grande importance » à la réalisation des marchés de gros des fruits et légumes qui, a-t-il précisé, ont été renforcés avec sept nouveaux marchés ces trois dernières années, portant leur nombre global à 51 marchés de gros situés dans 39 wilayas.Pour mettre en œuvre le système de régulation de la commercialisation des fruits et légumes de base, le ministère a proposé de « revoir tout le système actuel d’approvisionnement du marché en produits agricoles de large consommation « Syrpalac » qui a montré ses limites, et ce pour remédier aux insuffisances constatées sur le terrain », selon le ministre.M.Rezig a présenté également devant la Commission parlementaire la stratégie du ministère pour la commercialisation des viandes, en coordination avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.Quant au volet relatif au contrôle, les services de contrôle ont mené 313.783 interventions en 2022, qui se sont soldées par l’établissement de 13.729 procès de poursuite judiciaire, selon le ministre.
Hocine Fadheli