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Salim Labatcha démissionne, à un an de la fin de son mandat : L’UGTA change de tête !

Salim Labatcha n’est plus secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). L’information relative à sa démission, qui avait circulée la veille, a été confirmée, hier, par la Centrale syndicale, qui a évoqué des raisons « personnelles » qui seraient derrière cette décision de retrait.

Salim Labatcha quitte son poste de secrétaire général de l’UGTA, à une année de la fin de son mandat. Elu en juin 2019, quelques mois après le début du Hirak, et suite à la décision de Abdelmadjid Sidi Said de se retirer, celui-ci ayant par la suite était mis en détention pour des faits liés à la corruption, Labatcha, n’a pas pu aller au bout de son premier mandat. Une démission, même si, l’intéressé évoque des raisons personnelles, qui suscite des interrogations eu égard au contexte particulier dans lequel elle intervient marqué essentiellement par la contestation des deux projets de loi relatifs à l’exercice syndical et au droit de grève. Si l’information avait circulé la veille, ce n’est qu’hier que la Centrale syndicale l’a acté via un communiqué. « Le secrétariat nationale de l’UGTA a tenue, au siège de la centrale syndicale, samedi 4 mars 2023 à partir de 15h, une réunion extraordinaire, en présence de tous ses membres, pour statuer la vacance du poste de SG de l’organisation, suite au retrait de Salim Labatcha, de son poste de secrétaire général, pour des raisons personnelles qui ne lui permettent pas de s’acquitter désormais de ses tâches comme il se doit. Celui-ci conserve néanmoins sa qualité de membre du secrétariat national, issu du 13e congrès, tenu les 21 et 22 juin 2019 », indique l’UGTA. La même source ajoute que c’est Hamou Touahria, membre du secrétariat, qui « a été choisi en tant que secrétaire général par intérim, afin de diriger l’organisation durant la période à venir ». « Il devra coordonner et suivre les activités du secrétariat national, en application des statuts, du règlement intérieur et des décisions du comité exécutif national », ajoute-t-on encore. Le secrétariat national de la Centrale syndicale n’a pas donné de précisions quant à la date de la tenue de ce futur congrès, et si Touahria assurera l’intérim jusqu’au mois de juin de l’année prochaine, période durant laquelle devait se tenir, statutairement, le 14e congrès.

Il est intéressant à ce titre de rappeler que le nouveau premier responsable de l’UGTA, quoi qu’intérimaire, occupant jusque-là le poste de secrétaire général de la fédération des pétroliers, avait été « déchargé » de ses fonctions de responsable de l’organique au sein du secrétariat de l’UGTA, en août 2020, par le même Labatcha. Ce dernier a d’ailleurs évincé plusieurs autres cadres des structures dirigeantes du syndicat, à commencer par Amar Takdjout, ex-premier responsable de l’union de wilaya d’Alger qui avait décidé de boycotter le 13e congrès après, selon ses dires, avoir constaté des « irrégularités ». Si le contexte dans lequel est arrivé Labatcha à la tête de l’UGTA était difficile, aujourd’hui, du moins avant l’annonce de cette démission, rien ne présageait un tel dénouement pour celui qui fut aussi à l’origine d’un mouvement de redressement au sein du Parti des travailleurs (PT) – qui n’a pas abouti – en 2016. Dans le milieu syndical, chacun y va de ses explications. Si certains évoquent les dernières grèves enregistrés dans des entreprises publiques, comme celle d’Algérie Poste, à la fin du mois de janvier dernier, ou tous récemment à l’ETUSA, des mouvements de protestation « non maitrisés » par l’UGTA, d’autres, par contre, plaide pour la piste des deux projets de lois relatifs à l’exercice syndical et au droit de grève, actuellement à l’APN. Les deux textes ont été contestés aussi bien par les syndicats autonomes que la Centrale syndicale dont la majorité des structures, fédérations et unions de wilayas, se sont prononcées pour leurs rejets. De plus, le mécontentement ne se limite pas seulement à ces deux textes de loi. Dans leurs déclarations relatives à ces deux projets, les structures de l’UGTA évoquent également la question de la retraite ou de la revalorisation salariale qui n’a pas concernée le secteur économique.

Dans tous les cas de figure, il serait difficile pour le secrétariat de l’UGTA de convaincre les syndicalistes affiliés que cette démission est effectivement justifiée par des considérations personnelles même si c’est réellement le cas. Les enjeux de l’heure sont tels que la moindre décision est rattachée au contexte actuel. Néanmoins, les regards seront portés désormais vers la direction de la Centrale syndicale qui devra s’atteler à préparer le prochain congrès. Ceci, en attendant que les futurs candidats pour le poste de secrétaire général se révèlent.

Elyas Nour

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