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Péninsule coréenne : La Corée du Nord menace

La Corée du Nord a prévenu hier qu’elle interpréterait comme «une claire déclaration de guerre» toute interception de ses missiles pendant ses tirs d’essai au-dessus de l’océan Pacifique, a déclaré la très puissante sœur du dirigeant nord-coréen, Kim Yo-jong. «Cela sera considéré comme une claire déclaration de guerre contre la RPDC (République populaire démocratique de Corée, NDLR), au cas où une réponse militaire telle qu’une interception (de nos missiles) aurait lieu lors de nos essais d’armes stratégiques», a déclaré Kim Yo-jong, citée par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.  «L’océan Pacifique n’appartient pas au dominium des États-Unis ou du Japon», a-t-elle prévenu, alors que les États-Unis et la Corée du Sud voisine s’apprêtent à mener leurs plus importantes manœuvres militaires conjointes en cinq ans. La Corée du Nord «se tient toujours prête à prendre des mesures appropriées, rapides et écrasantes à tout moment», a-t-elle ajouté, dans un communiqué, qualifiant les récents exercices militaires de Washington et Séoul «d’extrêmement frénétiques». Cette déclaration intervient après que les deux alliés ont annoncé vendredi qu’ils organiseraient ce mois-ci leurs plus grands exercices militaires conjoints depuis 2018 afin d’améliorer leur réaction en cas d’attaque nucléaire nord-coréenne. Dans un autre communiqué, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères a accusé hier les États-Unis de faire «intentionnellement» monter les tensions dans la région. «Les récents exercices aériens conjoints (…) montrent clairement que le projet d’utiliser des armes nucléaires contre la RPDC suit son cours au rythme d’une vraie guerre», a-t-il dénoncé. «Nous regrettons profondément les gesticulations irresponsables et inquiétantes des États-Unis et de la Corée du Sud, qui poussent constamment vers l’instabilité de la situation dans la péninsule coréenne», a déclaré le ministère, également cité par KCNA. Outre les manœuvres «Ulchi Freedom Shield» entre les forces américaines et sud-coréennes, qui débuteront le 13 mars pour au moins 10 jours, Washington et Séoul ont organisé cette semaine des exercices aériens conjoints avec un bombardier lourd américain B-52 à capacité nucléaire. Washington et Séoul affirment qu’il s’agit d’exercices de défense, mais Pyongyang les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement de son régime. Le ministre nord-coréen des Affaires étrangères a accusé mardi les États-Unis de faire «intentionnellement» monter les tensions dans la région. «Les récents exercices aériens conjoints (…) montrent clairement que le projet d’utiliser des armes nucléaires contre la RPDC suit son cours au rythme d’une vraie guerre», a-t-il dénoncé, dans un communiqué distinct. «Nous regrettons profondément les gesticulations irresponsables et inquiétantes des États-Unis et de la Corée du Sud, qui poussent constamment vers l’instabilité la situation dans la péninsule coréenne», a déclaré le ministère également cité par KCNA. Les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis plusieurs années, avec des pourparlers au point mort. En 2022, le Nord a qualifié d’«irréversible» son statut de puissance nucléaire et a conduit une série d’essais balistiques et de missiles en violation de résolutions de l’ONU. Pour leur part, Séoul et Washington ont décidé d’intensifier leurs exercices conjoints et de redéployer les ressources stratégiques américaines dans la région. Ces exercices suscitent immanquablement l’ire de la Corée du Nord voisine. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a récemment appelé à une augmentation «exponentielle» de la production d’armes nord-coréennes, notamment d’armes nucléaires tactiques, et sa sœur a décrit le Pacifique comme le «champ de tir» de son pays. Dimanche 5 mars, Pyongyang a appelé les Nations unies à exiger de Séoul et Washington la fin de leurs manœuvres militaires conjointes, déclarant que ses armes nucléaires garantissaient l’équilibre des forces dans la région. La Corée du Nord avait également annoncé le 24 février avoir tiré la veille des missiles de croisière, après que la Corée du Sud et les États-Unis avaient mené à Washington un exercice de simulation d’un conflit nucléaire avec Pyongyang. Les États-Unis ont récemment cherché à rassurer la Corée du Sud quant à leur capacité de dissuasion élargie à leurs alliés. Séoul, qui ne détient pas l’arme nucléaire, reste officiellement engagé en faveur de la non-prolifération nucléaire, même si les appels se multiplient au niveau national pour envisager d’obtenir ses propres armes nucléaires.

K. L. et agences

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