Palestine occupés : Hamas met en garde contre toute « transgression » israélienne
Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a mis en garde hier contre une escalade militaire pendant le Ramadhan en cas de « transgression » sioniste sur l’esplanade des Mosquées à El Qods.
Cet avertissement survient à moins de dix jours de début du mois sacré musulman, alors que le conflit israélo-palestinien semble entrer dans une nouvelle spirale de violences depuis l’entrée en fonctions fin décembre d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire de l’Etat sioniste. Selon les extraits d’une « interview » publiée sur le site internet officiel du Hamas en anglais, le numéro deux du mouvement, Salah al-Arouri, indique que le risque d’escalade pendant le ramadan « dépend uniquement des violations israéliennes à travers la Palestine et à la mosquée Al-Aqsa » à El Qods, occupé et annexé par Tel-Aviv. Le Hamas « n’a aucun projet d’escalade » pendant le ramadan, ajoute le site, précision qui n’apparaît pas dans le verbatim original en arabe des propos de M. Arouri, en exil depuis des années. La mosquée Al-Aqsa est située sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, bâtie sur ce que les Juifs appellent le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme. L’endroit est au coeur des tensions israélo-palestiniennes, tout particulièrement pendant le ramadan compte tenu des restrictions qu’impose l’Etat sioniste aux Palestiniens qui voudraient venir y prier. En vertu d’un statu quo décrété par Tel-Aviv après la conquête de la partie orientale de la Ville sainte en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade des Mosquées à des heures précises mais non y prier. Ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, ce que les Palestiniens et la Jordanie –gardien des lieux saints musulmans à El Qods – qualifient comme de « provocations », régulièrement condamnées par nombre de pays arabes, musulmans ou occidentaux. Si Tel-Aviv complique l’accès des musulmans à l’esplanade des Mosquées ou en facilité l’accès aux juifs pendant le ramadan, « cela pourrait déclencher une action de la part des Palestiniens », prévient Salah al-Arouri. Début janvier, le ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, s’était rendu brièvement sur l’esplanade des Mosquées, soulevant une vague de condamnations internationales, y compris des Etats-Unis. Le gouvernement sioniste avait alors assuré n’avoir aucune intention de modifier le statu quo de 1967. En septembre 2000, la visite sur l’esplanade des Mosquées d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition, avait été l’un des éléments déclencheurs de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005.
K. Larbi et agences