Abdelali Hassani Cherif, nouveau président du parti : Le MSP opte pour la continuité
Le député, Abdelali Hassani Chérif est le nouveau président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), en remplacement de Abderazak Makri. Ayant annoncé, fin janvier dernier, son intention de se porter candidat, l’ex-ministre, Abdelmadjid Menasra, a renoncé finalement à entrer dans la course.
Seul candidat en lice pour le poste de président du parti, le député Abdelali Hassani Chérif, responsable de l’organique au sein du bureau exécutif sortant, a été plébiscité, hier, matin, par le nouveau Conseil consultatif (Madjlis Echoura) lors du huitième congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui s’est déroulé pendant trois jours à la Safex, à Alger. Le nouveau président réputé proche de son désormais prédécesseur, les congressistes du parti ont donc choisi la continuité par rapport à la ligne politique imprégnée par Abderazak Makri. Ce dernier, faut-il le rappeler, avait annoncé dès le mois de novembre dernier qu’il allait renoncer à tout poste de direction au sein du parti. Les statuts du MSP limitent, en effet, le nombre de mandat du président à deux. Celui-ci avait été élu en tant que président pour la première fois en 2013, et puis pour un second mandat en 2018. Ayant annoncé son intention de se porter candidat pour le poste, à la fin du mois de janvier dernier, l’ex-ministre de l’Industrie Abdelmadjid Menasra, a finalement renoncé à entrer dans la course. Selon des informations, celui-ci se serait rendu à l’évidence qu’il n’avait pas beaucoup de chance face à son adversaire. Il faut dire que Menasra a été critiqué par beaucoup de militants du parti mais aussi par le président de la commission de préparation du congrès, Abdelkrim Ayed, qui lui ont reproché le fait d’annoncer sa candidature publiquement avant la tenue du congrès alors que les statuts du parti exigent que cela se fasse, pendant les travaux auprès de la nouvelle composante du Conseil consultatif. Menasra « traîne » aussi la « scission » qu’il a provoqué en 2009 en décidant de démissionner et de créer une nouvelle formation politique, le Mouvement pour la prédication et le changement qui deviendra deux années plus tard le Front du changement, avant qu’il ne rejoigne de nouveau le MSP en 2017, c’est-à-dire huit années après, et à une année de son septième congrès qui s’est tenu en 2018. Et c’est à ce moment-là qu’il a eu à présider le MSP pendant six mois avant que Makri ne « récupère » le poste, pour six autres mois (jusqu’à la fin du premier mandat de ce dernier). Dans tous les cas de figure, c’est finalement un proche de Makri qui a été élu à la tête du parti lors de ce huitième congrès. Même les vice-présidents, plébiscités par le Conseil consultatif, sont réputés proches de l’ancien président. Il s’agit de Ahmed Sadouk, président du groupe parlementaire du parti, Nacer Hamdadouche, député et chargé de communication au sein de l’ancien bureau, et Abdelkrim Dahmane, ancien député et membre du Conseil consultatif sortant. En dernier lieu, il est utile de rappeler que Abderazak Makri, le désormais ex-président du MSP, et qui avait été reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « à sa demande », comme il l’a précisé, la veille du congrès, a indiqué, dans son discours d’ouverture des travaux, que le MSP a « toujours soutenu les actions et politiques de l’Exécutif lorsqu’il juge que c’est positif et critiqué lorsque ce n’est pas le cas ». Ceci, en rappelant que « le parti a rejoint l’opposition, après avoir passé dix-sept ans dans le gouvernement ». Le nouveau président, Abdelali Hassani Chérif, a indiqué pour sa part que le parti est prêt à conjuguer les efforts avec les autres partenaires, notamment les partis, pour « renforcer le front interne », et ce, « tout en restant fidèle à sa ligne politique ». Celui-ci a indiqué, par ailleurs, que le Conseil consultatif devra se réunir, comme le stipulent les statuts, dans un mois pour valider la composante des commissions qui se chargeront, entre autres, d’élaborer le programme quinquennal de la nouvelle direction. A noter que plusieurs chefs de partis politiques nationaux, comme Abdelkader Bengrina (Bina) ou Abou El Fadl Baadji (PFLN), et étrangers, à l’image de Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas palestinien, ainsi que des représentants de partis de Tunisie, Libye, Mauritanie ou Sénégal, ont été invités à assister aux travaux du congrès.
Elyas Nour