Économie

Crise alimentaire : L’accord sur les céréales prolongé

L’accord sur le transport des céréales en Mer noire et qui devait expirer aujourd’hui a été finalement prolongé de 120 jours, au lieu de 60 jours. C’est ce qu’a annoncé hier le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours télévisé.

La Turquie joue un rôle clé dans cet accord car c’est là où se trouve le centre de coordination conjoint, qui organise le contrôle des navires.

« A la suite des entretiens avec les deux parties (Ukraine et Russie, ndlr), nous avons assuré l’extension de l’accord qui devait prendre fin le 19 mars », a affirmé le chef de l’Etat turc. « Cet accord a une importance vitale pour l’approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l’Ukraine, qui n’ont pas épargné leurs efforts pour un nouveau prolongement de l’accord, ainsi que le secrétaire général des Nations unies », a a-t-il ajouté.

L’Initiative céréalière de la mer noire signée en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l’aide de l’ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine en permettant l’exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et autres céréales.

Selon ses termes, l’accord devait être « automatiquement prolongée pour la même période (de 120 jours, ndlr) sauf si une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de la modifier ». Elle avait été effectivement prolongée de 120 jours en novembre, jusqu’à ce samedi 18 mars 23h59 heure d’Istanbul (20h59 GMT). Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l’application d’un deuxième accord devant faciliter ses propres exportations d’engrais, avait fait savoir qu’elle acceptait seulement une prolongation 60 jours. Théoriquement, ces produits de première nécessité pour l’agriculture mondiale ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées par les pays occidentaux depuis le début de la guerre, mais ils sont de facto bloqués. Depuis, l’ONU a fait tout son possible pour sauver ce mécanisme qui a permis d’apaiser la flambée des prix. Notons que L’indice FAO des prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, a reculé de 0,6% par rapport à son niveau de janvier, creusant un peu plus l’écart (-18,7%) avec le record atteint en mars 2022 après le début de la guerre en l’Ukraine. Même si cet indice « a quelque peu diminué ces derniers mois, l’inflation des prix des denrées alimentaires atteint des niveaux prohibitifs dans de nombreux pays », en particulier en Afrique, rappelle la FAO.

Chokri Hafed

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