Plusieurs pays de l’Opep annoncent des coupes volontaires : La production de pétrole sera réduite en mai
C’est une annonce qui a pris tous les analystes marchés au dépourvu. À la veille de la réunion mensuelle du comité ministériel de suivi de l’accord Opep+, plusieurs pays ont annoncé des coupes volontaires de leur production de pétrole. Des réductions qui n’entrent pas dans le cadre des quotas fixés par l’accord du 5 octobre dernier et qui constituent une mesure préventive pour stabiliser le marché pétrolier.
En effet, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, L’Irak, et le Koweït, ont annoncé hier une réduction volontaire de leur production de pétrole, une « mesure de précaution » visant à stabiliser le marché.
Un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines a indiqué hier après-midi que l’Algérie procédera à une réduction « volontaire » de son quota de production de pétrole de 48.000 barils/jour, à partir de mai prochain et jusqu’à la fin de l’année en cours, en coordination avec certains pays membres de l’OPEP et non-Opep.
. « Cette réduction volontaire est une mesure préventive qui s’ajoute à la réduction de la production convenue lors de la 33e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 5 octobre 2022 », souligne le communiqué.
Pour leur part, Ryad, Abou Dhabi et le Koweït réduiront leur production d’un total de 772.000 barils par jour (bpj) dès mai et ce, jusqu’à la fin de l’année. Il s’agit d’une « mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier », a indiqué un haut responsable du ministère saoudien de l’Energie, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
L’Irak, l’un des principaux pays producteurs de pétrole, a également annoncé une réduction de 211.000 bpj de sa production à partir du 1er mai.
Moscou membre de l’Opep+ a pour sa part annoncé prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 bpj jusqu’à la fin de l’année, selon un communiqué du vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Alexandre Novak, qui évoque une période d’« incertitude » sur le marché de l’or noir. Des annonces qui interviennent à la veille de la 48e réunion du Comité ministériel de suivi OPEP et non OPEP (JMMC), alors que la presse financière internationale avait rapporté tout au long de la semaine dernière un consensus autour du maintien des quotas actuels. Cependant, l’évolution des cours du brut depuis quelques semaines, et l’accélération de la baisse dans le sillage de la crise bancaire et des craintes qu’elle suscite autour de ses répercussions sur l’économie mondiale suscite des inquiétudes. Il y a quelques jours le Secrétaire général de l’Opep, Haïtham Al-Ghais avait affiché son souhait de voir intervenir une coordination entre les pays producteurs pour se pencher sur la situation du marché pétrolier. En tout état de cause la réunion du JMMC prévue aujourd’hui « sera consacrée à l’examen du niveau de respect des engagements volontaires de limitation de production des pays de la Déclaration de Coopération pour les mois de janvier et février 2023 », a indiqué le ministère de l’Énergie et des Mines. Le département de Mohamed Arkab a également précisé que « les ministres en charge du pétrole au sein du Comité de suivi auront également à examiner les conditions et les perspectives d’évolution à court terme du marché mondial du pétrole ».
Hocine Fadheli