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Manifestation à Rabat en soutien à la Palestine et contre la normalisation : La pression monte sur le Makhzen

La rue ne cesse de gronder au Maroc. Chaque jour, des dizaines de milliers de Marocains battent le pavé pour dénoncer la politique du Makhzen et pour la dignité. Au-delà de la situation socio-économique gravissime et la misère dans laquelle le régime marocain a plongé la population, c’est la normalisation avec l’entité sioniste criminelle qui ne cesse de multiplier les agressions contre les Palestiniens et Al-Aqsa qui alimente la colère. Ainsi, des activistes et sympathisants de la cause palestinienne ont manifesté vendredi devant le Parlement marocain à Rabat pour dénoncer l’assaut des forces d’occupation sionistes contre la mosquée Al-Aqsa à El-Qods occupée, appelant le Makhzen à rompre ses relations avec l’entité sioniste et fermer le bureau de liaison sioniste à Rabat. Cette manifestation a été organisée en réponse à l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation qui comprend 15 organisations politiques, syndicales et de défense des droits de l’Homme, en faveur de la Palestine. Les manifestants ont scandé des slogans condamnant les crimes de l’occupation ainsi que la normalisation et brandi des drapeaux de la Palestine et des banderoles sur lesquelles était écrit « Poursuite de la lutte pour criminaliser la normalisation avec l’entité sioniste », « La Palestine n’est pas à vendre », « Al-Aqsa crie au secours » et « Non à la normalisation avec les Sionistes ». « Aujourd’hui, avec ce nouveau gouvernement fasciste de droite, le peuple palestinien est confronté à un très grand danger. Ces gens rêvent de chasser les Palestiniens, de poursuivre cette nakba (drame) ininterrompu depuis 1948, en l’amplifiant, en chassant les Palestiniens d’Al-Aqsa et en construisant de plus en plus de colonies », a déclaré Sion Assidon, militant pro-palestinien des droits de l’Homme lors de la manifestation à Rabat. « Depuis des années, nous luttons contre la normalisation, cette normalisation qui est devenue une alliance militaire, et nous disons qu’il est impossible pour le peuple marocain d’accepter que le Maroc fasse une alliance militaire avec les occupants de la Palestine », a-t-il ajouté. Pour sa part, le militant des droits humains, Abdelilah Benabdeslam, a indiqué que cette manifestation tenue devant le Parlement marocain, a pour but de condamner fermement les agressions contre des fidèles pacifiques à Al-Aqsa et contre la bande de Ghaza assiégée, d’exiger la rupture des relations avec l’entité sioniste, d’arrêter toute forme de commerce avec elle et de fermer le bureau de liaison sioniste à Rabat. « La prise d’assaut de la mosquée Al-Aqsa et la répression, la brutalité et les abus sont un crime contre l’humanité, qui nécessite une condamnation par la communauté internationale et un suivi judiciaire par la Cour pénale internationale », a écrit le Front marocain de soutien à la Palestine dans un communiqué.

Au-delà de la normalisation qui est considérée comme une atteinte à la dignité des Marocains, c’est la situation économique et sociale inextricable et l’incapacité du régime marocain à trouver des solutions qui alimente le bouillonnement du front social.  En mal de solution concrète le Makhzen, qi n’hésite pas généreusement arroser ses réseaux de corruption en Europe et ailleurs, ne trouve pas mieux que de se réfugier dans l’endettement pour masquer de graves problèmes économiques et vient encore une fois de se voir attribuer une nouvelle ligne de crédit du Fonds monétaire international (FMI). Motivé par le qualificatif fourre-tout « Ligne de crédit modulable (LCM) », le Conseil d’administration du FMI a approuvé, lundi, d’après le communiqué de l’institution financière, un accord de deux ans en faveur du Maroc avec un montant fixé à « environ 5 milliards de dollars » -à retenir la « précision » du texte d’un Fonds international réputé pour sa rigueur mathématique-. En guise de rappel, le document du FMI note que le Maroc a bénéficié auprès de lui, de 2012 à 2020, de quatre accords successifs au titre de la Ligne de précaution de liquidité (LPL), d’un montant « d’environ 3 milliards de dollars chacune »

Et entre septembre et février derniers, le royaume avait déjà contracté des prêts de six banques différentes, à raison d’un emprunt mensuellement, pour un total de près d’un (1) milliard de dollars. Dans un récent rapport sur la dette extérieure, la Banque mondiale (BM), l’autre institution financière de poids mondial, relevait que la dette extérieure du Maroc a atteint un niveau inquiétant avec plus de 65,41 milliards de dollars à fin 2021, faisant de lui le 5e pays africain le plus endetté du continent. Dans son dernier rapport de suivi de la situation économique du Maroc, la BM a relevé que la croissance réelle du PIB du Maroc a chuté à 1,2% en 2022, tandis que le déficit de la balance courante a augmenté de 2,3 à 4,1% du PIB, et l’inflation annuelle a atteint un pic de 8,3% à la fin de 2022, « son plus haut niveau depuis trente ans dans ce pays », ont fait remarquer les experts. En outre, un reportage publié par le média français « Libération » reprenant une étude menée par le Haut-Commissariat au Plan, l’institution marocaine chargée de la production statistique, révèle que pas moins de 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la  pauvreté ou dans la vulnérabilité au Maroc.

Hocine Fadheli

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