Des contrats de 6 ans avec les médecins spécialistes nouvellement diplômés : Faire face au manque de médecins dans le Sud
Le manque de personnels soignants dans le sud du pays a toujours constitué un véritable dilemme pour le département de la Santé qui multiplie les mesures pour pallier à la problématique des déserts médicaux. Dans ce sens, le ministre de la Santé a annoncé de nouvelles mesures pour garantir l’affectation en nombre suffisants de médecins spécialistes dans le Sud et les Hauts-Plateaux.
C’est au cours du séance plénière de l’Assemblée populaire nationale, que le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi a annoncé que des contrats de six ans seront signés avec les médecins spécialistes nouvellement diplômés pour travailler dans les wilayas du Sud, et ce dans le but de remédier au manque de spécialistes au niveau des établissements de santé de ces régions. La même mesure sera appliquée aux wilayas des Hauts-Plateaux », a-t-il ajouté, indiquant que « cette mesure concerne les médecins spécialistes dont le nombre annuel oscille entre 143 et 150 ».
Il est vrai que malgré les efforts consentis par l’État pour doter ces régions d’infrastructures de santé afin de garantir l’équilibre en matière d’accès aux prestations de soin, c’est la question de la disponibilité de personnels soignants en nombre suffisants dans ces régions qui suscite le plus de problèmes. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’a été instauré le service civil lequel couvre actuellement une quarantaine de spécialités pour remédier au problème. Or, ce dispositif est vivement décrié par les syndicats du secteur et notamment le SNPSP qui demande l’abrogation progressive de ce dispositif et son remplacement par un régime salarial incitatif qui pousserait les médecins à aller s’installer dans le Sud.
Il est utile de noter dans ce contexte que le ministre de la Santé a rappelé jeudi dernier à l’APN « la création d’une commission interministérielle chargée d’émettre un avis technique préalable sur toutes les questions liées aux salaires des personnels du secteur », et ce, « en application de l’article 21 du décret présidentiel N 07-304 du 29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires ». Il a également indiqué que « le secteur de la Santé a ouvert plusieurs chantiers de réflexion sur les moyens d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, notamment le corps médical, dans le cadre d’un programme national dans l’intérêt du patient ». Et d’ajouter que « des commissions de dialogue ont été activées pour résoudre les litiges et régulariser les situations en suspens liées à la vie professionnelle ».
Concernant le phénomène de l’émigration des médecins, le ministre a indiqué son département a pris part aux réunions de la commission conjointe chargée d’étudier le phénomène « lors desquelles des propositions ont été soumises pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des médecins ». Des propositions qui concernent, entre autres, « la révision des salaires et du statut des praticiens, l’amélioration du parcours professionnel des praticiens par la création de nouveaux grades et postes supérieurs et la réduction des années d’ancienneté pour accéder aux grades et postes supérieurs ».
Hocine Fadheli