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Approvisionnement en eau potable et irrigation des périmètres agricole : Un plan anti-soif lancé

Face à un faible niveau de précipitations en hiver, l’Algérie vivra, à l’instar des pays de la région, une troisième année sèche. Un stress hydrique qui impose des mesures d’urgence pour sécuriser les approvisionnements en eau potable, en 2023 et particulièrement en été, en attendant la mise en service l’année prochaine de cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer.

Le changement climatique induit des phénomènes météorologiques extrêmes. Les périodes prolongées de stress hydrique et de sécheresse sont le lot des pays d’Afrique du Nord et du Sud de l’Europe. Et 2023 ne fait pas exception. Dans ce contexte le Gouvernement s’est penché hier sur un plan d’urgence pour faire face à la soif imposée par un hiver sec qui promet un été encore plus sec. Lors de sa réunion hebdomadaire présidée par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane, l’Exécutif a entendu deux communications du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni et du ministre de l’Hydraulique, Lakdhar Rekroukh, l’une conjointe sur les mesures prises pour pallier le stress hydrique impactant les périmètres agricoles et l’autre sur le programme d’urgence d’approvisionnement en eau potable.  En effet, selon le communiqué de la Primature, qui a sanctionné les travaux de la réunion, le ministre de l’hydraulique a présenté une communication sur le programme d’urgence d’approvisionnement en eau potable et les mesures prises pour pallier le stress hydrique au niveau des wilayas concernées. « L’exposé a porté sur l’état d’exécution du programme d’urgence adopté lors de la réunion du Gouvernement du 11 janvier 2023, qui concerne 19 wilayas et ce, afin d’assurer un approvisionnement régulier de la population en eau potable durant l’année en cours » a indiqué la même source avant de préciser que « la communication a permis également d’examiner l’état d’avancement des projets en cours d’exécution visant à garantir la sécurité hydrique sur le court et moyen termes ». Il est utile de rappeler dans ce contexte que le Gouvernement a examiné au mois de janvier des derniers les mesures d’urgence en matière d’AEP dans la perspective de la sécheresse pour garantir l’approvisionnement en eau durant l’été ainsi que sur l’ensemble de l’année 2023. C’est ainsi qu’il a été décidé de la reconduction du plan d’urgence mis en place durant les deux années 2021 et 2022, afin d’assurer l’approvisionnement régulier de la population en eau potable durant l’année en cours. Des mesures transitoires qui doivent assurer un approvisionnement minimal avant l’entrée en service des stations de dessalement d’eau de mer qui doivent permettre de faire face au stress hydrique à long terme. Dans ce contexte les pouvoirs publics ont lancé des 2021 un vaste programme de réalisation de stations de dessalement d’eau de mer au niveau de 16 wilayas côtières pour garantir l’approvisionnement de 19 wilayas du Nord du Pays. La seconde phase de ce programme lancée l’an dernier est particulièrement importante. Elle concerne la réalisation simultanée de 5 grands projets de dessalement de l’eau de mer pour une durée de réalisation ne dépassant pas 25 mois et d’une capacité estimée à 300.000 M3/jour chacune.  Ces projets sont implantés dans les wilayas de Tipaza (Fouka 2), Oran (Ras El Abiad), Béjaia (Toudja), Boumerdès (Cap Djinet) et El Tarf (Koudiet Eddraouch) et doivent permettre dès leur entrée en service prévue l’année prochaine de couvrir à une part importante de la consommation. Il s’agit de couvrir grâce au dessalement 42% de l’approvisionnement du réseau algérien de distribution d’eau potable dès 2024.

L’irrigation d’appoint pour l’agriculture

Au-delà de l’approvisionnement des ménages, la sécheresse actuelle risque d’affecter l’activité agricole. La problématique se pose avec acuité pour certaines filières stratégiques comme la céréaliculture et la tomate industrielle, dans lesquels les opérateurs n’ont pas caché leurs inquiétudes. Dans ce sens le ministère de l’Agriculture et du Développement rural mise du l’irrigation d’appoint. Dans ce contexte, le ministre du secteur a présenté conjointement avec son collègue de l’hydraulique une communication sur le suivi permanent des cultures stratégiques contribuant à assurer la sécurité alimentaire nationale en vue de prendre les mesures correctives nécessaires, notamment celles relatives à la campagne céréalière qui fait l’objet d’un suivi rigoureux par le comité national installé au niveau du ministère de l’agriculture et du développement rural. « A cet effet, des mesures d’urgence ont été adoptées en faveur des agriculteurs, notamment à travers le recours à l’irrigation d’appoint et au forage des puits avec l’utilisation des systèmes d’irrigation économes d’eau qui permettent d’économiser jusqu’à 70% de cette ressource hydrique et d’obtenir de meilleurs résultats », explique le communiqué.

Hocine Fadheli

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