Liberté de la presse, responsabilité, dossier syrien… : Tebboune met les points sur les « i »
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé les professionnels de la presse nationale à « faire preuve d’un haut sens de patriotisme dans la rédaction des articles et des critiques qui doivent servir l’intérêt national ».
« L’Algérie est très grande… C’est à nous de devenir assez grands pour être au niveau de l’Algérie », prophétisa le Président Abdelmadjid Tebboune lors de sa rencontre, mercredi, avec des représentants de médias nationaux en marge de la cérémonie qu’il a présidée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal (Alger). Le Chef de l’Etat qui interpelle les professionnels de la presse sur leur responsabilité soulignera à cet effet que la « responsabilité ne se résume pas à un fauteuil ou un burnous rouge », et qu’elle consiste à « (…) protéger ton peuple et à ne pas tolérer les fautes des responsables ou les protéger ». « Quiconque commet une faute doit payer », avertira-t-il avant de rappeler l’importance « de la contribution, responsable et professionnelle, de la presse dans l’accompagnement des acquis réalisés en Algérie ». Profitant de l’occasion, Abdelmadjid Tebboune soutiendra que « sans presse, nous n’irons pas loin ». Il prendra le soin cependant de clarifier sa déclaration en la conditionnant par l’exigence d’une « presse responsable » et « professionnelle ». Tebboune affirmera, lors de cette rencontre qui a été diffusée hier soir sur les médias audiovisuels publics, sa disposition à « mettre tous les moyens à la disposition des titres de presse nationaux sans exception ». Il exhorte les journalistes de s’organiser dans le cadre d’organisations syndicales et de « faire preuve d’un haut sens de patriotisme dans la rédaction des articles et des critiques qui doivent servir l’intérêt national ». Déplorant l’acharnement de certaines ONG, Tebboune ne s’est pas montré tendre envers ces dernières organisations non gouvernementales qu’il a fustigées pour leurs critiques envers l’Algérie qu’elles classent parmi les pays ne respectant pas les libertés. Il s’agit d’ « allégations non fondées » répond le Chef de l’Etat qui assure que l’Algérie « croit en ses enfants ». Parmi ces ONG, il citera « Reporters sans frontières (RSF) » que représente localement Khaled Drareni et qui a été reçu durant la Journée de la presse par le Président Tebboune. Le Chef de l’Etat qui estime que le « seul classement à prendre en compte est celui de l’ONU et de ses institutions », considère que RSF publient des « classements au gré de leurs dirigeants ». Pour preuve, fera-t-il remarquer, la diversité des titres de presse disponibles en Algérie est comparable à celle qu’on retrouve dans les pays développés ».
La Syrie ne saurait être privée de ses droits
Cette rencontre avec la presse a également constitué une occasion pour évoquer les questions d’actualité, notamment sur le plan régional et international. Et le dossier syrien s’est imposé dans le débat à la faveur des développements récents, mais aussi au regard du soutien constant que l’Algérie a affiché en direction de la Syrie, même au plus haut de la crise qu’a traversé ce pays. Ainsi, la perspective d’un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe a été évoquée, d’autant plus que l’Algérie a été l’initiatrice de la démarche allant dans ce sens avant la tenue du Sommet arabe d’Alger le 1er novembre dernier. Dans ce contexte le président de la République a réaffirmé les positions de l’Algérie sur la question et dira que « la Syrie ne saurait être privée de ses droits ». Et d’expliquer que ce que fait l’Algérie envers la Syrie part du principe qu’il s’agit d’un membre fondateur de la Ligue arabe. Il soutiendra que la position de l’Algérie à l’égard de la Syrie « n’a jamais changé » et que « ce pays frère ne saurait être privé de ses droits ». Il a noté, à cet égard, que les positions de l’Algérie et toutes ses initiatives reposaient exclusivement sur le principe de solidarité et d’entraide arabe loin des calculs politiques et des intérêts étroits.
Tebboune déplorera l’ordre mondial en rappelant qu’« il existe un ordre mondial qui s’impose au faible avant le puissant ». Le Chef de l’Etat qui préside aux destinées de la Ligue arabe « espère voir » un « changement de la vision arabe » et le resserrement du rang arabe pour devenir une puissance. « Nous devrions être les premiers à croire en notre force », dira le président de la Ligue arabe.
Hocine Fadheli