D’importants investissements annoncés dans le stockage et la distribution de produits agricoles : Un plan pour mettre fin aux tensions sur le marché
D’importants investissements sont projetés pour la réalisation d’infrastructures de stockage et de distribution de produits agricoles frais, dans la finalité de remédier aux problèmes d’approvisionnement du marché.
Les prix des produits agricoles frais connaissent une hausse continue, malgré l’abondance de la production. Une hausse attribuée aux problèmes de stockage, de distribution et donc d’approvisionnement du marché. C’est dans l’objectif de répondre à ces problématiques que le président de la République a donné, au cours de la dernière réunion du Conseil des ministres, des instructions pour la création d’un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, pouvant être stockées, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre, en vue d’assurer l’équilibre du marché national. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Agriculture annonce de nouveaux investissements dans la réalisation d’infrastructures de collecte, de stockage et de distribution de produits agricoles. En effet, Miloud Tria, chargé d’études et de synthèses au cabinet du ministère de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé hier sur les ondes de la Radio algérienne qu’il y a « un nouveau programme d’investissements qui est en cours concernant la réalisation de 30 entrepôts frigorifiques répartis sur 30 wilayas, avec 9 complexes de collecte de produits agricoles, 5 complexes logistiques et 16 complexes de stockage et de commercialisation. »
Le cadre du ministère de l’Agriculture est également revenu sur le programme de développement de la production agricole, notamment des cultures stratégiques, par le biais de l’agriculture saharienne.
Les 3e et 4e portefeuilles fonciers à la disposition des investisseurs
Il a annoncé dans ce sens que la mise à disposition, depuis hier, « sur la plateforme de l’Office national de l’Agriculture industrielle (ODAS), le 3e portefeuille du foncier qui équivaut à 200.000 ha ». « Il y aura aussi le 4e portefeuille d’ici la fin de l’année. Notre objectif est d’atteindre 500.000 ha de terres irriguées dans le Sud à horizon 2025 », a indiqué le même responsable qui précise que « 80% de ces surfaces vont être orientées vers la céréaliculture et en rotation, ce sont les cultures industrielles. » « Si nous arrivons à atteindre un million de ha de surfaces irriguées en 2023, nous allons pouvoir couvrir nos besoins en céréales », ajoutera-t-il. Il est utile de rappeler dans ce contexte que le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, avait annoncé à la fin du mois d’avril dernier que 200.000 ha de terres agricoles seront distribués dans les wilayas dans le sud du pays, à l’instar d’Adrar, El Ménéa, Timimoune, Ouargla, Illizi et Djanet, avant la fin du mois de juin prochain. Et de souligner l’objectif d’atteindre d’ici à la fin de l’année prochaine un million d’hectares de terres cultivées en céréales dans le sud du pays.
Dans ce contexte que Miloud Tria a souligné la nouvelle démarche du MADR assise sur le développement de l’agriculture saharienne, ainsi que sur l’intérêt de miser sur les grandes exploitations et les cultures sur de larges surfaces. « Si par le passé, certaines surfaces distribuées aux agriculteurs s’avèrent insuffisantes pour des rendements importants, le ministère de l’Agriculture s’oriente vers l’élargissement de ces surfaces et des investissements plus lourds », assure le responsable, qui précise : « il y a beaucoup d’investisseurs qui ont demandé de grandes surfaces »
Lyes Saidi