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Les prix du gaz montent

Les cours du gaz se sont de nouveau envolés lundi sur le marché spot européen, boostés par des inquiétudes sur l’approvisionnement dans le sillage des menaces de grève dans le secteur gazier en Australie.  Ainsi, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait sans direction claire, à 40,95 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir grimpé jusqu’à 42,90 euros le MWh. « Les prix européens du gaz augmentent à nouveau (…) alors que les grèves dans les installations de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) australiennes deviennent plus probables, avec un risque de resserrement de l’offre mondiale », commentent les analystes de DNB. Les prix du gaz avaient déjà flambé mi-août à la suite de l’appel à la grève sur les plateformes offshore de gaz naturel liquéfié de Woodside dans l’Ouest australien. Un débrayage « pourrait commencer (…) dès le 2 septembre si aucun accord n’est trouvé dans les négociations salariales avec Woodside Energy », précisent les analystes de DNB. De nouvelles discussions devraient avoir lieu mercredi. Concernant les sites de production de Woodside, les syndicats ont annoncé un ultimatum ce dimanche, rapporte Reuters. Si aucun accord n’est trouvé avant ce mercredi soir, ils débrayeront. Un préavis légal de sept jours doit être respecté : la grève pourrait alors commencer le 2 septembre. Concernant Chevron, les travailleurs syndiqués ont voté pour donner la possibilité à leurs représentants pour déclarer l’état de grève ce week-end. Les résultats sont attendus ce mardi. Chez Woodside, ce vote a été remporté à 99%. En effet, une grève potentielle en Australie menace de mettre à l’arrêt 10% de la production mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL). Le prix du gaz, déjà plus élevé depuis les premières menaces de grève il y a deux semaines, pourrait continuer ainsi à augmenter. Le fait est qu’une grève en Australie fait craindre que les tensions sur le marché asiatique de gaz ne pousse les consommateurs de cette région à se rabattre sur les sources d’approvisionnement du marché européen. Les craintes sont aussi alimentées par la vulnérabilité de l’approvisionnement du marché européen, même si les stocks sont remplis à 90%.

Dès les premières nouvelles de ces grèves, le prix du gaz européen (TTF) a fait un bond de plus de 30%, sur la journée du 9 août. En ce qui concerne le pétrole, se stabilisaient lundi.

Vers 15H20 GMT (17H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,21% à 84,98 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,37% à 81,56 dollars. Les cours, « initialement aidés par le ton plus positif des marchés boursiers » plus tôt dans la séance, ont perdu leur élan, commente Michael Hewson, de CMC Markets. « La perspective d’un ralentissement en Chine compense la perspective de marchés plus tendus », poursuit-il. D’un côté, « la demande semble augmenter aux États-Unis, ce que la baisse des niveaux de stocks du pays confirme, et les attentes d’une baisse de la production de l’Arabie saoudite et de la Russie » poussent les prix vers le haut, expliquent les analystes d’Energi Danmark. Mais de l’autre, les inquiétudes quant à l’état de santé de la Chine, premier pays importateur de brut au monde, plafonnent les gains du pétrole. L’économie du pays est scrutée par les investisseurs, étant liée au niveau de la demande. Lundi, la Chine a décidé de réduire de 3,55% à 3,45% le taux d’intérêt à un an pour relancer l’économie en tablant sur davantage de prêts aux particuliers et entreprises. Le taux d’intérêt à 5 ans a été maintenu stable à 4,2%. Pour John Evans, analyste chez PVM Energy, « il est peu probable que ce léger assouplissement renforce la confiance » des investisseurs et porte les actifs à risque.

Sabrina Aziouez

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