L’Agence algérienne de coopération internationale lance ses premiers projets : L’Algérie se tourne vers l’Afrique

Fer de lance de la stratégie africaine de l’Algérie, l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement lancera ses premiers projets dans un mois. Les premiers pays qui bénéficieront de ses programmes d’aides sont le Mali et le Niger.

L’Algérie entend faire de son redéploiement en Afrique une réalité concrète. Au-delà de son retour sur la scène diplomatique africaine, de la relance des échanges culturels et du renforcement de la coordination régionale sur les questions de défense et de lutte contre le terrorisme, l’Algérie entend se tourner vers sa profondeur économique africaine, et ce dans le cadre d’une vision globale alliant sécurité, prospérité et développement. C’est dans ce cadre que le président de la République a décidé de mobiliser un milliard de dollars pour des programmes d’aide et de développement en Afrique. Des programmes qui seront gérée l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, qui entrera dans sa phase d’action concrète à la faveur des changements récents opérés dans ses structures. Une question qui a été largement évoquée par le président de la République lors d’une entrevue avec les représentants de médias nationaux et diffusée samedi soir.

Abdelmadjid qui a rappelé avoir nommé, il y a une semaine, un nouveau directeur de l’Agence, a indiqué que les premiers chantiers de celle-ci seront lancés dans un mois dans la ville de Kidal au Mali, avec la réalisation d’un dispensaire et d’une école, ainsi que le forage d’un puits pour assurer un approvisionnement en eau potable ». Un choix qui est loin d’être fortuit et qui répond à la démarche prônée par l’Algérie en faveur d’un processus assis sur le codéveloppement et la lutte contre la pauvreté dans les régions vulnérables et exposées aux risques de conflit et à la menaces terroristes en Afrique. Dans ce contexte, le président de la République a souligné que l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement a pour mission, dans le cadre de ce projet de « contribuer à résorber la pauvreté et lutter contre la soif et le manque d’infrastructures de soins et d’évacuation des eaux », a-t-il précisé. Et d’ajouter que l’Agence, pour laquelle l’Etat a affecté une enveloppe financière d’un milliard de dollars, a également élaboré un programme pour concrétiser des projets de réalisation d’un lycée au Niger et de parachèvement de la réalisation d’une mosquée, à la demande de la population locale. Au-delà du financement direct de projets à dimension sociale et culturelle et destinée à lutter contre la pauvreté et contre l’extrémisme et à promouvoir l’éducation dans les zones vulnérable, Abdelmadjid Tebboune a souligné les capacités de l’Algérie pour ce qui est de l’amélioration des services de santé et de l’accès aux soins dans ces régions. Il a ainsi indiqué que les projets menés par l’Agence algérienne de coopération internationale constitueront une opportunité pour « les médecins algériens de se déployer en Afrique plutôt que de se diriger vers l’Europe ». Tous les efforts du pays étaient orientés, lors de la dernière décennie, vers l’outre-mer, a-t-il fait remarquer. A ce propos, le président de la République a mis l’accent sur « la nécessité de se concentrer sur les efforts de développement du continent africain, et ce contrairement aux pays occidentaux qui s’intéressent à l’Afrique sur le plan purement géopolitique ». C’est pourquoi, poursuit le Chef de l’Etat, l’Algérie a décidé d’injecter un montant d’un milliard de dollars américains dans le budget de l’Agence algérienne de Coopération internationale pour la Solidarité et le Développement pour le financement de plusieurs projets dans le continent, particulièrement dans l’éducation, la santé et l’eau.

Créée en 2020, l’Agence a pour missions de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique nationale de coopération internationale en matière économique, sociale, humanitaire, culturelle, cultuelle, éducative, scientifique et technique et de contribuer à la préparation du projet de budget de la coopération internationale et d’en assurer l’exécution. Elle est également chargée d’apporter son concours à l’action de l’appareil diplomatique et des ministères concernés pour la mobilisation optimale de l’assistance technique et financière extérieure au service du développement national et d’assurer le suivi de la gestion technique et financière des projets d’assistance et de coopération internationale, en faveur de pays tiers. Elle s’impose dès lors comme le fer de lance de la stratégie de redéploiement de l’Algérie en Afrique. D’ailleurs, le Président Tebboune a souligné au cours de la même rencontre que l’Algérie, qui s’efforce de « revenir dans le giron africain », a « retrouvé aujourd’hui sa place sur le continent. Le Président Tebboune a rappelé que l’Algérie est la troisième puissance économique et deuxième puissance militaire du continent. Il souligne ainsi la volonté de notre pays de se repositionner sur le continent, notamment sur le plan économique. Au-delà des projets de corridors économiques transsahariens lancés, le président de la République a rappelé les efforts consentis au cours des dernières années, pour l’ouverture d’une ligne maritime pour le transport de marchandises avec Nouakchott et d’une ligne maritime vers Dakar puis vers la Côte d’Ivoire. Il a également annoncé l’ouverture effective, dans deux à trois mois, de la première banque algérienne à Dakar au Sénégal. Le Chef de l’État a également mis en avant les atouts économiques dont jouit l’Algérie qui peuvent lui permettre de s’imposer en tant que partenaire majeur sur le continent et aux opérateurs nationaux d’accéder au marché africain.

Lyes Saidi