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Soudan : Les belligérants tardent à concrétiser leurs engagements sur les règles humanitaires

De nouvelles frappes aériennes ont touché hierles environs de Khartoum, capitale du Soudan où les engagements des deux camps rivaux quant à l’évacuation des civils des zones de combats et l’acheminement de l’aide humanitaire tardent à se matérialiser. Les émissaires du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, et du Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont signé dans la nuit de jeudi à vendredi à Jeddah, en Arabie saoudite une « déclaration pour la protection des civils au Soudan ». Ce document prévoit la création de « passages sécurisés » pour permettre aux civils de quitter les zones d’affrontements ainsi que la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire. Il ne mentionne en revanche pas de trêve, mais seulement de futures tractations pour un cessez-le-feu temporaire, et encore ultérieurement des « discussions élargies pour un arrêt permanent des hostilités » qui ont fait en quatre semaines quelque 750 morts, 5.000 blessés, ainsi que plus de 900.000 déplacés et réfugiés. Les pourparlers sur l’application de cet accord doivent reprendre cette fin de semaine à Jeddah, a affirmé à l’AFP un haut responsable de la diplomatie saoudienne sous le couvert de l’anonymat.  Près d’Omdourman, ville de la banlieue de Khartoum, des témoins ont fait état de frappes aériennes visant des groupes des FSR. D’autres ont signalé des affrontements au nord de cette ville dont le fracas faisait trembler les maisons. Depuis quatre semaines, des millions de Soudanais, principalement à Khartoum, sont barricadés chez eux, survivant à une chaleur étouffante pratiquement sans eau courante ni électricité. Partout se font sentir des pénuries de nourriture, d’argent, de médicaments et de carburant.

Le gouvernement soudanais en a appelé hier à la communauté internationale, citant notamment l’ONU, l’Union africaine (UA), la Ligue arabe et les organisations régionales dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères pour fournir une aide face à la « situation humanitaire catastrophique ». Il précise que le port et l’aéroport de Port-Soudan, sur la mer Rouge (est), l’aéroport de Dongola (nord) et celui de Wadi Sidna (est) seront destinés à recevoir cette aide.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré vendredi soir « espérer que cette déclaration garantira que l’opération de secours puisse se déployer rapidement et en sécurité pour répondre aux besoins de millions de personnes au Soudan ». Il a « réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à des discussions élargies pour parvenir à un arrêt permanent des hostilités ». « Nous entendons sans cesse dire qu’il y aura une trêve dans les sept prochains jours », déclare à l’AFP à la frontière égypto-soudanaise Wahag Gafar, qui a quitté son pays pour se réfugier en Egypte. « Mais quand on sort dans la rue, il y a des balles partout ».

R.I. avec agences

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