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Il est accusé d’avoir « orchestré » une série de paiements pour étouffer des affaires scabreuses : Trump menacé d’un procès, la présidentielle américaine s’enfonce dans l’inconnu

L’inculpation officielle et ultra-médiatisée de Donald Trump a accru hier l’incertitude dans la course à la Maison Blanche de 2024, avec le leader républicain désormais menacé d’un procès pénal et l’actuel titulaire du poste, Joe Biden, qui n’a pas confirmé sa candidature. Devant un juge à New York, Donald Trump a plaidé mardi non coupable d’avoir orchestré des paiements pour étouffer des affaires embarrassantes pour lui avant la présidentielle de 2016. Apparu combatif mais avec une mine sombre qui ne l’a pas quitté lors de ce jour historique, le républicain, de retour dans sa luxueuse résidence en Floride, a finalement qualifié d' »insulte à la nation » sa mise en accusation, détaillée dans 34 chefs d’inculpation. « Le seul crime que j’ai commis, c’est de défendre courageusement notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire », a assuré l’ancien magnat des affaires, devant des militants arborant des casquettes rouges et autres accessoires classiques de ses meetings de campagne. Candidat pour la troisième fois à la Maison Blanche, Donald Trump est reparti libre sans contrôle judiciaire du tribunal de Manhattan et va désormais tout tenter pour éviter l’épreuve d’un procès qui pourrait intervenir dès janvier 2024, juste avant la primaire républicaine.  

Il a passé environ deux heures dans ce palais de justice au sud de Manhattan, où il s’est rendu depuis la Trump Tower, près de Central Park, dans un convoi sous très haute sécurité survolé par les hélicoptères des médias américains. Devant le tribunal des militants et des opposants à Donald Trump ont échangé des invectives dans une ambiance tendue. L’ancien président a dû se soumettre au rituel imposé à tout prévenu: décliner son nom, âge et profession, effectuer un relevé d’empreintes digitales. En revanche, il a échappé à l’humiliante prise de la photo d’identité judiciaire. Le milliardaire clame son innocence et assure être victime d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, qui lui aurait « volé » sa victoire à la présidentielle de 2020. De son côté, le démocrate a fait savoir que cette comparution n’était « pas une priorité » pour lui, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. Dans la salle d’audience bondée, l’homme d’affaires new-yorkais, qui a fait fortune dans l’immobilier et la télévision, a plaidé très distinctement « non coupable », selon une journaliste de l’AFP présente. Premier président de l’histoire des Etats-Unis à subir un tel sort, Donald Trump est accusé d’avoir « orchestré » une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l’élection de novembre 2016. Notamment en versant 130.000 dollars à une star de films pornographiques, Stormy Daniels, avec laquelle il aurait eu en 2006 une liaison extraconjugale qu’il fallait taire – liaison que le principal intéressé nie fermement. Donald Trump n’a « cessé de mentir », a ensuite tonné le procureur de Manhattan Alvin Bragg en dénonçant, après cinq ans d’enquête de ses services, la « conduite délictuelle grave » de l’homme d’affaires new-yorkais. « La loi est la même pour tous », a insisté lors d’une conférence de presse ce magistrat, élu du parti démocrate. Dénonçant une inculpation « triste » et « toute faite », l’un des avocats de l’ancien chef d’Etat, Todd Blanche, a lui promis de se battre. De retour dans son avion, Donald Trump n’a pas manqué de répéter sur son réseau Truth Social qu’il n’y avait « pas d’affaire » judiciaire. Plus tard en Floride, dans la grande salle de réception de sa résidence de Mar-a-Lago, celle-là même où il avait annoncé sa nouvelle candidature à la Maison Blanche, le 15 novembre dernier, il a lancé: « Je n’aurais jamais imaginé cela possible en Amérique ».

Agences

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