Un plan d’action mis en place avec ENI : Sonatrach cherche à réduire son empreinte carbone
Le groupe pétrogazier national Sonatrach et l’Italien Eni travaillent sur un plan d’action commun dans le domaine de la transition énergétique et de la réduction de l’empreinte carbone des activités de la Sonatrach.
Sonatrach et ENI élargissent leur champ de coopération. Au-delà des questions liées à l’approvisionnement en hydrocarbures, en gaz particulièrement, les deux compagnies prospectent les opportunités de coopération en matière de transition énergétique. Un élargissement qui intervient à la faveur de la signature de deux accords stratégiques signés à l’occasion de la visite en Algérie, au mois de janvier dernier, de la présidente du Conseil des ministres Italien Giorgia Meloni. Deux accords qui concernent l’approvisionnement de l’Europe via l’Italie en gaz, en hydrogène vert et bleu et en ammoniac pour le premier, et les opportunités de réduction des émissions de gaz à effet de serre en Algérie et les meilleures technologies pour mettre en œuvre une telle réduction pour le second. C’est justement dans le cadre de ce dernier que la Sonatrach a organisé jeudi, en partenariat avec ENI, un atelier technique intitulé « Protocole pour la réduction des gaz à effet de serre et l’efficacité énergétique ». Un atelier dont l’objectif est, selon un communiqué du groupe pétro-gazier nationale, d’élaborer un plan d’action pour identifier les futurs projets communs afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et réaliser la transition énergétique durable. Une rencontre qui a abouti à la mise en place de groupes de travail « afin de déterminer les domaines de coopération technologique et définir un plan commun en la matière », précise-t-on. Selon le communiqué de la compagnie, la rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’intention stratégique conclu le 23 janvier 2023 relatif aux projets communs pour la neutralisation carbone et de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’aux énergies renouvelables, a vu la participation des ingénieurs et des cadres du groupe Sonatrach, des experts du partenaire « ENI » ainsi que des représentants de l’Agence spatiale algérienne (ASAL). L’atelier qui a évoqué « l’approche de Sonatrach en matière de maitrise de l’empreinte carbone dans ses installations de production, a vu la présentation de différents projets contribuant à la réduction des émissions de gaz, notamment à l’issue de l’opération de mise en conformité de ces installations aux normes internationales en matière de réduction des gaz à effet de serre et la récupération des gaz au niveau des nouvelles installations ». La rencontre a aussi porté sur l’expérience internationale du partenaire ENI en matière de maîtrise des émissions de carbone au niveau de ses installations énergétiques à travers le monde, en se focalisant sur les projets de partenariat actuels avec Sonatrach. Les nouvelles technologies de pointe utilisées dans ce domaine par ENI ont été présentées, ainsi que sa vision prospective 2030-2050. Les travaux de cet atelier ont également connu l’intervention d’une représentante de l’Agence spatiale algérienne (ASAL), axée sur la mission de l’Agence dans l’accompagnement de Sonatrach en vue de fixer les taux des émissions de gaz torchés et de méthane. Cette mission s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Groupe en vue de réduire l’empreinte carbone, notamment grâce aux données exactes fournies par les images satellites, aux applications numériques et à l’utilisation des nouvelles technologies spatiales exploitées par l’ASAL. Il est utile de rappeler dans ce contexte que la Sonatrach prévoit d’importants investissements pour réduire son empreinte carbone et proposer des produits propres sur le marché dans le cadre de la transition énergétique. Au-delà des projets liés au développement de l’Hydrogène vert et du GNL sans carbone, la Sonatrach mise sur une démarche assise sur trois axes pour réduire son empreinte carbone. Dans ce sens, le P-DG de la Sonatrach a indiqué il y a quelques semaines que cette stratégie s’appuie sur la technologie de séquestration du carbone, l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, dont les principales actions consistent à réduire le torchage à moins de 1% et à éliminer le torchage de routine d’ici 2030, en sus d’un programme d’investissement à partir de 2024, pour réduire les émissions fugitives de méthane. Enfin, le groupe met également en œuvre des « plans d’action en matière d’efficacité énergétique, en particulier des projets visant à réduire la consommation d’hydrocarbures de Sonatrach, notamment par la construction de centrales photovoltaïques sur nos sites» et enfin la «compensation des émissions de gaz à effet de serre par un programme forestier à grande échelle en partenariat avec la direction générale des Forêts».
Lyes Saidi