Des réseaux criminels se spécialisent dans le vol et la contrebande de câbles : 11 tonnes de câbles électriques saisis à Tamanrasset
Le phénomène de vol de câbles électriques prend de l’ampleur. Des actes qui portent atteinte aux infrastructures nationales et qui sont le fait de bandes criminelles organisées et qui alimentent des réseaux de contrebande. C’est dans ce contexte que les services de la police judiciaire de la sûreté de Tamanrasset ont, en coordination avec le Service central de lutte contre le crime organisé, déjoué la semaine dernière une tentative de contrebande de plus de 11 tonnes de câbles électriques par un réseau criminel composé de 20 personnes, dont 11 ressortissants étrangers. Selon un communiqué des services de Sûreté nationale publié vendredi, l’enquête menée et l’interrogatoire des suspects arrêtés a permis de lever le voile sur le mode opératoire du réseau criminel, lequel « collectait et stockait les quantités massives de câbles électriques dans un entrepôt situé à la zone industriel de Rouïba (Alger), et puis les transportait via une société de transport privée, pour les stocker à Tamanrasset, ensuite, il les transférait vers un autre entrepôt à Ain Guezam, pour les transporter finalement vers les pays voisins par les frontières Sud ». Selon la même source la perquisition des entrepôts et des parcs utilisés par les éléments du réseau criminel, à Alger, à Tamanrasset et à Ain Guezam, ainsi que le siège de la société de transport, » a permis d’arrêter 20 personnes dont le cerveau du réseau ».
La perquisition a permis la saisie de 11,184 tonnes de câbles en cuivre et plus de 12 tonnes de semoule, de farine, de produits alimentaires (huile d’olive et complémentaires nutritifs), 03 camions, une somme d’argent de 137.750.000 de centimes, ainsi que la saisie de 137g d’or. Les suspects ont été traduits devant le procureur de la République près le tribunal de Tamanrasset jeudi, pour contrebande dans le cadre d’un groupe criminel international organisé, atteinte à l’économie nationale à travers la non facturation et évasion fiscale.
Cette affaire est symptomatique des réseaux criminels qui s’articulent autour du trafic de câbles. Des câbles notamment volés au niveau des infrastructures base. Jeudi, la Société nationale des transports ferroviaires a dénoncé un acte de sabotage qui a ciblé l’une de ses structures. Ainsi dans la nuit de mercredi à jeudi des câbles de signalisation d’installations ferroviaires de la région d’Alger ont été coupés. Un acte de « vandalisme » qui a eu de graves conséquences sur le trafic ferroviaire et la sécurité des voyageurs a regretté la SNTF, avant d’assurer de recourir aux moyens légaux pour poursuivre les auteurs.
Des actes qui impliquent des pertes sèches pour l’économie nationale et le Trésor public. D’où le renforcement des sanctions contre les voleurs de câbles et autres équipements. D’ailleurs le président de la République a ordonné dimanche dernier lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, « le durcissement des peines contre toute personne ou bande organisée visant les infrastructures de base, notamment les réseaux de vol et de sabotage de câbles en cuivre », dans le cadre de la révision du Code pénal.
Chokri Hafed
