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Lutte contre le terrorisme en Afrique : L’expertise de l’ANP recherchée

De nombreux pays africains, hors zone Sahel, ont commencé à tisser des liens avec l’Algérie afin de bénéficier de son expertise en matière de lutte contre le terrorisme. 

L’attention de l’Armée nationale populaire (ANP) ne se porte pas uniquement sur le Sahel. Celle-ci concerne également l’Afrique centrale et l’Afrique de l’est. Le point commun entre ces trois régions réside dans le fait qu’elles sont toutes confrontées au phénomène du terrorisme.

En plus d’avoir pris de l’ampleur au Sahel, la menace terroriste a tendance ces dernières années à progresser dans les autres régions du continent, comme l’attestent les nombreux attentats qui ciblent le nord du Mozambique, le Cameroun ou encore les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Face à cet état de fait, de nombreux pays africains, hors zone Sahel, ont commencé à tisser des liens avec l’Algérie afin de bénéficier de son expertise en matière de lutte contre le terrorisme. 

Non loin qu’hier, le Général d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’État-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a reçu au siège de l’Etat-major de l’ANP, le Général d’Armée Jakob John Mkonda, Commandant de la Force de défense du peuple tanzanien qui a rallié l’Algérie à la tête d’une importante délégation militaire. Lors de cette rencontre, les deux parties ont abordé «les défis sécuritaires auxquels le continent africain fait face, échangé les points de vue sur les voies les plus appropriées pour traiter les différentes menaces et examiné les moyens permettant le renforcement des relations de coopération militaire entre les deux pays». A l’instar du Sahel, l’Afrique de l’Est est une région où l’activité terroriste est élevée. La Somalie est d’ailleurs considérée comme l’un des principaux foyers du terrorisme en Afrique.

Dans le cas précisément de la Tanzanie, le général d’armée Saïd Chanegriha a souligné dans une allocution prononcée à cette occasion que « l’effort des deux parties doit s’accentuer sur le développement d’une coopération pérenne, fondée sur la confiance, la prise en considération des intérêts mutuels et le renforcement de la concertation entre les deux Armées ». « Concernant la coopération militaire bilatérale entre nos Forces armées, et comme je l’ai évoqué au début de mon allocution, je demeure convaincu qu’à la lumière de la volonté réelle qui nous anime, nous allons œuvrer ensemble, d’une manière pragmatique et concertée, pour asseoir et développer une coopération pérenne, fondée sur la confiance, la prise en   considération des intérêts mutuels et le renforcement de la concertation entre nos deux institutions », a souligné le Général d’Armée selon un communiqué rendu public par le ministère de la Défense nationale.

Le Général d’Armée Saïd Chanegriha a, selon la même source, mis l’accent également sur « l’entière disponibilité de notre pays à échanger l’expertise dans le domaine de la lutte contre le terrorisme »,   tout en affirmant sa « sincère volonté d’unir les efforts afin d’atteindre une coopération à la hauteur des aspirations des peuples des deux pays  amis, notamment pour faire avancer les initiatives de paix et de sécurité sur le continent africain ». « En cette occasion, je voudrais vous annoncer notre entière disponibilité à travailler en concertation sur les questions sécuritaires et échanger les expertises dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Votre visite aujourd’hui constitue une opportunité que nous œuvrerons à capitaliser pour concrétiser notre coopération à travers un large éventail de domaines de compréhension mutuelle et d’intérêt commun », a ajouté le Chef d’Etat-major de l’ANP.

De son côté, le Commandant de la Force de défense du peuple tanzanien « a exprimé ses sentiments de joie de cette visite en Algérie qui lui a permis de discuter les différentes questions sécuritaires sur la scène internationale et continentale, soulignant la convergence des points de vue entre les deux parties, ce qui ouvre la voie à une coopération constructive et fructueuse à l’avenir pour les deux pays».

A l’instar de la Tanzanie, le Soudan, le Rwanda et le Cameroun sont aussi demandeurs de l’expertise algérienne. Avec le Cameroun, il est même question de la mise en place d’ «une coopération militaire ». Une coopération, avait précisé le Général d’Armée Saïd Chanegriha lors de son entretien avec Josef Beti Assomo, ministre délégué à la présidence de la République du Cameroun, chargé de la Défense, le 31 juillet dernier, « qui concrétise la volonté politique des Chefs d’Etats des deux pays, afin de travailler pour jeter les assises d’une coopération diversifiée, qui reflète la dynamique attendue dans les relations bilatérales ». Le Chef de l’Etat-major de l’ANP avait alors mis l’accent sur la nécessité d’inscrire la coopération entre les deux armées dans un protocole de coopération militaire à entériner entre nos deux parties.

Les nombreuses sollicitations dont fait l’objet l’ANP est assurément une reconnaissance par les pays africains du potentiel de l’Algérie et de son leadership en matière de lutte contre le terrorisme. Un leadership reconnu aussi par de grandes puissances comme les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France. Il n’y a pas que sur le plan opérationnel que l’Algérie peu apporter des réponses. Il y a lieu de rappeler que du temps où elle dirigeait la Commission paix et sécurité de l’Union africaine, l’Algérie a beaucoup fait pour doter le continent d’instruments susceptibles de lui permettre de prendre en charge par lui-même sa sécurité. Et cela sans doute, les pays africains ne l’ont également pas oublié.

Khider Larbi

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