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L’Algérie siègera au Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans : Une victoire diplomatique retentissante

L’Algérie a été élue hier par l’Assemblée générale de l’ONU membres non permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation multilatérale. Une victoire diplomatique retentissante, d’autant plus qu’elle a reçu l’assentiment de 184 pays sur le 193 siégeant à l’Assemblée générale. Un score qui reflète le crédit dont bénéficie l’Algérie grâce à ses positions fermes et constantes aux côtés des causes justes et le rôle majeur qu’elle joue sur la scène internationale.

L’Algérie siègera au Conseil des sécurité de l’ONU pour un mandat de deux ans qui commencera le 1er janvier 2024 et se terminera le 31 décembre 2025. C’est la quatrième fois que l’Algérie siège au sein de l’instance onusienne après les mandats de 1968-1969, 1988-1989 et 2004-2005. L’Algérie a abordé cette élection avec des pronostics plus que favorables au regard du soutien dont elle bénéficiait de la part de nombreux pays et partenaires, ainsi que de plusieurs organisations régionales, mais aussi au regard de ses positions constantes, mais aussi d’un redéploiement diplomatique qui lui permet aujourd’hui de jouer un rôle majeur dans la paix et la sécurité régionales et internationales.  Le palmarès diplomatique de l’Algérie et ses contributions à trouver des solutions aux crises et conflits régionaux et internationaux, ainsi qu’aux menaces mondiales communes tels que le terrorisme et le crime organisé, lui confèrent le droit de siéger au Conseil de sécurité, ce qui fait de cette victoire le résultat logique d’un consensus international sur l’importance de son rôle sur les plans régional et international. C’est ce qui ressort des rapports des Nations unies et des organisations internationales des trois dernières années, qui classent l’Algérie comme un partenaire stratégique et un Etat qui contribue pour l’instauration de la paix et de la sécurité.

Un redéploiement qui lui permet de siéger au niveau de plusieurs instances onusiennes. L’Algérie a d’ailleurs été élue au mois d’octobre dernier au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

Des succès diplomatiques qui soulignent tout le crédit dont bénéficient l’Algérie, et l’estime de la communauté internationale pour les positions fermes et constantes en faveur du respect du droit international et du multilatéralisme qu’elle affiche.

C’est d’ailleurs ce qu’a souligné hier un communiqué de la présidence de la République.  « En reconnaissance à son rôle pivot dans sa région », l’Algérie a été élue, au premier tour, avec une écrasante majorité des voix, par l’Assemblée générale des Nations unies, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, pour un mandat de deux ans à compter du 1er janvier 2024, à l’issue d’un vote à bulletins secrets des 193 Etats membres de l’ONU, lit-on dans le communiqué. « Cette élection, qui est à inscrire à l’actif de la politique étrangère de notre pays, traduit la considération et l’estime dont bénéficie le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, de la part de la communauté internationale et reflète sa reconnaissance pour sa contribution en faveur de la paix et de la sécurité internationales », souligne le texte. Et de poursuivre que « ce succès diplomatique confirme bien le retour de l’Algérie nouvelle sur la scène internationale et entérine la vision et approche du président de la République pour la préservation de la paix et la sécurité dans le monde, fondées sur la coexistence pacifique, le règlement pacifique des différends et la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays dans le cadre d’une politique étrangère qui puise ses principes, ses valeurs et ses idéaux de notre guerre libératrice ». »Cette politique étrangère bénéficie aujourd’hui d’un cap et d’une vision qu’elle doit au Président Abdelmadjid Tebboune. Le Chef de l’Etat l’a également dotée d’un projet global et cohérent qui s’attache indissolublement à la défense des intérêts nationaux sous toutes leurs formes et en toutes circonstances », indique-t-on de même source.

« Après avoir assumé avec un grand succès la présidence du Sommet de la Ligue arabe, cette élection dans l’organe principal des Nations unies, garant du maintien de la paix et la sécurité internationales, confère à notre pays une responsabilité particulière en participant, au sein du Conseil de sécurité au processus décisionnel mondial, une occasion renouvelée pour notre pays de réaffirmer ses principes-valeurs et de partager sa vision sur les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales ».

Les objectifs d’un mandat

 Au-delà de la victoire diplomatique, l’Algérie entend bien mettre son mandat au service de la paix de la sécurité et a clairement fixé ses objectifs, notamment en se plaçant en tant que porte-voix de l’Afrique et des pays arabes. Dans ce contexte le communiqué de la Présidence a souligné l’Algérie, « qui ambitionne d’apporter sa contribution à l’action du Conseil de sécurité, est déterminée à focaliser ses efforts pour le renforcement de la paix et la sécurité internationales et d’un multilatéralisme revigoré avec des grands partenariats, la promotion des principes et valeurs du non alignement ainsi que la poursuite de la lutte antiterroriste et la promotion de la participation des femmes et des jeunes à ces efforts internationaux ». « L’Algérie veillera également à porter la voix des pays arabes et africains et à assurer la défense des intérêts stratégiques communs sur les différentes questions relevant des compétences du Conseil de sécurité », a-t-on assuré.

C’est ainsi que l’Algérie défendra au Conseil de sécurité les revendications de l’Afrique et de l’Union africaine.  Elle œuvrera, à cet effet, à activer la demande d’augmentation du nombre de sièges des pays africains au sein de cette instance et contribuera à l’unification de la voix de l’Afrique pour un meilleur plaidoyer en faveur des questions prioritaires du continent et de ses aspirations légitimes. Elle œuvrera aussi à contribuer à la réforme du système multilatéral, et notamment du Conseil de sécurité de l’ONU.

Cela a été souligné par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune dans de nombreuses occasions, à l’instar de la réunion du Comité des 10 (C10) de l’UA, chargé du dossier de la Réforme du Conseil de sécurité, tenu en février dernier à Addis Abeba, où il a affirmé l’engagement de l’Algérie à « œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent et ses revendications légitimes et réparer l’injustice historique qu’il a subi ». Dans cette même démarche, le président de la République a plaidé pour le droit légitime du continent à obtenir deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité, et à porter sa part de représentativité au niveau des sièges non-permanents au sein de cette instance de 3 à 5, conformément aux recommandations du « Consensus d’Ezulwini » et de la Déclaration de Syrte. L’Algérie a fait du processus de réforme du Conseil de sécurité international une nécessité impérieuse pour instaurer un système international plus représentatif, juste et équilibré, comme l’a déjà souligné le Président de la République, au vu notamment du contexte international sensible marqué par des crises diverses et des répercussions portant en elles les prémisses de nouveaux changements dans les rapports de force sur la scène internationale, alors que le continent africain reste exposé à de nombreuses menaces multidimensionnelles et multiformes qui affectent la paix et la sécurité, comme le terrorisme, la recrudescence des guerres, les changements climatiques et les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires, le tout exacerbé par la propagation de la pandémie de coronavirus et le conflit russo-ukrainien.

En outre, l’accès de l’Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité est également l’occasion d’œuvrer à permettre à la Ligue arabe de retrouver sa place sur la scène internationale et d’assumer son rôle en tant qu’organisation arabe « forte et influente », face aux défis actuels et futurs, au service des aspirations des peuples arabes et pour la stabilité de la région, des questions en faveur desquelles le Président de la République a plaidé lors du Sommet arabe d’Alger.

L’Algérie continuera aussi à œuvrer en faveur du règlement des crises majeures qui secouent le continent et le monde arabe. Les dossiers de la crise malienne, de la crise libyenne et du conflit au Soudan, s’imposent en sus que de la priorité donnée des dossiers dont le règlement tarde à se concrétiser à l’image du parachèvement de la décolonisation en Afrique à travers le traitement du dossier du Sahara occidental grâce à une solution juste pour le peuple sahraoui, sans oublier la question palestinienne.

Notons que l’Algérie a été élue mardi par l’Assemblée générale aux côtés du Guyana, de la République de Corée, de la Sierra Leone et de  la Slovénie. Ces cinq pays nouvellement élus rejoindront ainsi l’Equateur, le Japon, Malte, le Mozambique et la Suisse en tant que membres non permanents du Conseil. Ils occuperont les sièges à partir du 1er janvier 2024 et exerceront leurs fonctions jusqu’au 31 décembre 2025. Le Conseil de sécurité est composé de 15 pays, dont cinq – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis – sont des membres permanents, leur accordant le droit de veto sur toute résolution ou décision. Les 10 membres non permanents sont élus par l’Assemblée générale, qui comprend les 193 Etats membres de l’ONU, et conformément à la répartition géographique par région.

Lyes Saïdi

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