Exportations et importations : L’Algérie situe ses atouts et ses besoins
Une nouvelle démarche a été mise en place par le département du Commerce afin de mieux définir les besoins du marché algérien en produits importer et situer le potentiel de l’Algérie à l’export afin d’orienter les efforts et les aides à la promotion des exportations de matière optimale.
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a annoncé hier lors d’un atelier technique sur l’évaluation prospective des futurs besoins en compétences pour les chaines de valeur, que l’opération de recensement des capacités de production en Algérie, des ressources humaines et de ses besoins, lancée par ses services touche à sa fin. Une opération qui doit permettre, non seulement de mieux situer les besoins en matière d’importation afin de mieux les réguler sans pour autant provoquer des tensions sur le marché national, mais de situer l’Algérie et son potentiel dans la chaîne de valeur mondiale et situer les secteurs à promouvoir dans le cadre de la politique de développement des exportations. Dans ce contexte le ministre du Commerce mis en avant hier lors de cet atelier inscrit dans le cadre du Projet STED « compétences pour le Commerce et la diversification économique » dont la réalisation est confiée au bureau de l’Organisation internationale de Travail (OIT) en Algérie, les potentialités de l’Algérie en matière d’export, notamment dans certaines filières et qui peuvent parfaitement s’intégrer dans la chaîne de valeur internationale. Il citera ainsi le cas de l’industrie de l’électroménager, dans laquelle, estime le ministre, la ressource humaine est là, tout comme les installations. Il rappelle ainsi que la valeur des exportations a réussi à atteindre les 100 millions de dollars dans cette filière. Il explique ainsi que le potentiel de la filière permet de démultiplier ses exportations, assurant que l’objectif est pour l’objectif pour les prochains moins est d’atteindre des exportations de 200 millions de dollars grâce à une feuille de route qui a été mise en place dans ce sens. Il en dira autant que les filières liées à l’oléiculture et la phoeniciculteur, pour lesquels le potentiel en matière de production de dattes et d’huile d’olive peut permettre à l’Algérie de s’imposer comme acteur majeur sur le marché mondial.
Notons que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, qui a présidé cet atelier a rappelé que son département veillait à « assurer le service public en termes de médiation dans le marché du travail », ajoutant qu’il avait développé « des mécanismes garantissant la transparence, la qualité et l’efficacité en matière de gestion, à travers notamment le traitement des offres et des demandes d’emploi ». Il a, également, indiqué que les études réalisées dans le cadre de ce projet, au niveau de certaines wilayas pilotes avaient mis en avant « le savoir-faire dans les chaînes de valeur huile d’olive, électroménagers, dattes et dérivés, compte tenu des capacités d’exportation dont disposent ces chaînes et les horizons de leur développement ». Dans le même sens, M. Bentaleb a affirmé que l’Algérie possède « plus de 1.000 variétés de dattes, dont la production qui se fait dans 25 wilayas connait une évolution incessante », et que la plantation d’oliviers « a connu un progrès remarquable, grâce à l’augmentation de la superficie de plantation », ajoutant que « le produit algérien a gagné des prix internationaux pour sa qualité reconnue ».
Pour rappel, l’objectif fixé par le président de la République est de porter les exportations hors- hydrocarbures dès cette année à 13 milliards de dollars. Pour atteindre cet objectif ambitieux, l’Algérie mise sur plusieurs secteurs prometteurs, comme les industries chimique et agroalimentaire, les matériaux de construction et l’agriculture. Au cours des onze premiers mois de 2022, les exportations hors hydrocarbures ont dépassé 10 % du total des exportations, ce qui représente un précédent historique pour l’Algérie, qui a réussi à exporter ses produits vers toutes les régions du monde. Les engrais arrivent en tête des produits exportés (1,7 milliard USD), suivis du fer et de l’acier (plus de 500 millions USD), puis la filière du ciment avec près de 400 millions USD, et celle des produits détergents, qui a réalisé plus de 48 millions USD d’exportations contre un million USD en 2021. De plus, très demandées sur les marchés mondiaux, les dattes algériennes ont été exportées à hauteur de près de 80 millions USD en 2021.
Lyes Saidi