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Espionnage marocain : un danger pour l’Europe

Le régime du Makhzen cumule les tares et va de fourvoiement en méprise. Sa hargne à faire fi des lois le pousse comme le dit l’expression, jusqu’à « Tomber de Charybde en Scylla ». Entre le scandale « Pegasus » où des chefs d’Etats, dont le président français Emmanuel Macron, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et bien d’autres responsables européens ont été espionnés et dont l’affaire n’a pas encore connu d’épilogue, vite fait suivra l’infamante affaire connue sous le nom de «  Maroc Gate » jetant l’opprobre et le discrédit sur des membres du Parlement Européen. Ces derniers, à leur tête la vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, ont été reconnus, par la justice, coupables de corruption afin d’influencer les votes en faveur du royaume chérifien. Le Maroc s’enfonce encore plus dans son expédition de barbouzerie et poussera l’outrecuidance jusqu’à tenter d’espionner les magistrats belges en charge de l’affaire « Maroc Gate » en recourant à un second logiciel espion, « Reign » flanqué dans les téléphones des juges belges. Le Makhzen qui ne semble reculer devant aucune vilénie est une nouvelle fois pris la main dans le sac, cette fois-ci par les autorités espagnoles dans une affaire d’espionnage perpétrée grâce à des agents dormant vivant sur le sol du royaume espagnol. L’un de ces résidents-taupe qui avait pour mission de surveiller et d’espionner des responsables du Front Polisario en Espagne s’est vu refuser la nationalité espagnole par l’Audience nationale (Tribunal espagnol à compétence nationale) et sur rapport du Centre espagnol d’intelligence (CNI) qui accuse ce ressortissant marocain de collaborer avec les services secrets de Rabat. Cette affaire permettra à la justice espagnole de découvrir les pratiques du régime du Makhzen qui consistent à recruter des immigrés en tant qu’agents secrets pour surveiller opérant sur le territoire espagnol et surveiller des responsables du Front Polisario, comme l’a rapporté El Pais dans son édition de lundi. L’arrêt du tribunal révèle que le CNI a détecté en 2010 l’existence d’un réseau d’espionnage marocain qui recueillait des informations sur « le Front Polisario et la communauté marocaine résidant en Espagne ». Le jugement du tribunal, daté du 31 mai et auquel El Pais a eu accès, souligne que le citoyen marocain aurait eu des contacts avec un « chef » des services de renseignement marocains ce qui a induit le rejet par la justice espagnole de la demande du ressortissant marocain le 10 avril 2019. A l’origine de ce refus, un rapport rédigé par le CNI qui détient des « preuves » déconseille aux magistrats d’accorder la nationalité espagnole à cet agent marocain qui collaborait avec les services de renseignement du Makhzen depuis 2010, lorsqu’il était en contact avec le chef de ces services et invoque « des raisons d’ordre public ou d’intérêt national ». La dernière affaire similaire, jugée par l’Audience nationale (Tribunal espagnol à compétence nationale) date de septembre 2022 et concerne un employé du consulat marocain à Madrid surveillé par les services secrets espagnols depuis 2011 en tant qu’« agent local » présumé de l’espionnage du Makhzen. A l’époque, le rapport du CNI accusait ce travailleur d’entretenir des « liens étroits avec son pays d’origine » et « avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne ». Auparavant, le CNI et dans un document confidentiel alertait déjà le gouvernement espagnol sur l’intense activité de l’espionnage marocain en Espagne. Les services de renseignement espagnols étaient au courant de l’intense activité des services secrets marocain lesquels utilisaient « des moyens considérables, y compris économiques » pour « faire pression sur le gouvernement espagnol afin d’obtenir une position favorable » au Maroc dans le conflit du Sahara occidental.

Azzedine Belferag

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