Ghar Djebilet : la concrétisation !
Le projet de développement intégré de la mine de fer de Ghar Djebilet entre dans sa phase effective. L’Entreprise Nationale de Fer et de l’Acier (FERAAL) a signé hier avec le consortium chinois CMH deux accords pour la création de deux co-entreprises algéro-chinoise. L’une d’elle aura la charge de développer et d’exploiter la mine de fer, tandis que la seconde joint-venture réalisera une unité de transformation du minerai extrait en produits semi-finis, de la billette notamment, à Béchar.
Tout est donc fin-prêt pour le lancement effectif de l’exploitation de l’une des plus grandes mines de fer du monde. Alors que les études technicoéconomiques sont en passe d’être soumise au Conseil des participations de l’État et que le processus de réalisation des lignes de fer devant relier la mine aux futures unités de transformation à Béchar, le partenariat algéro-chinois pour le développement et l’exploitation intégrée de la mine vient de se concrétiser par la signature de deux protocoles d’accord hier à Tindouf entre l’Entreprise Nationale de Fer et de l’Acier (FERAAL) a signé hier avec le consortium chinois CMH. Une signature qui est intervenue à l’occasion de la visite d’une délégation représentant le consortium chinois accompagnée des représentants du Groupe Manal (Manadjim Al Djazair) et de leur filiale FERAAL, sur le site de la mine pour se penche sur l’état d’avancement du développement du site. Les accords signés portent sur la création d’une entreprise algéro-chinoise pour le développement et l’exploitation de la mine et une autre pour la réalisation d’une unité à Béchar pour la transformation du minerai en demi-produits, autrement des intrants pour l’industrie sidérurgique nationale et pour l’export. Une signature qui intervient une dizaine de mois après le lancement des premières opérations pilotes sur la mine par FERAAL et qui étaient destinées à évaluer son potentiel. Dans ce contexte et au cours de la visite de la délégation officielle sur le terrain, le P-DG de FERAAL, Ahmed Benabbes, a mis en avant la rentabilité du gisement de Ghar Djebilet. Il a souligné que « près de 57% de fer brut et de 0,8% de phosphore, rappelant dans ce contexte que « la fabrication d’acier nécessite un taux de phosphore ne dépassant pas 0,1% ». « Nous œuvrons à garantir une meilleure qualité de produit pour ce faire », a-t-il assuré. Il a également indiqué que la profondeur de la mine Gara Djebilet ne dépasse pas les 12 mètres et que « les coûts d’exploitation sont les plus bas au monde ». Le même responsable a également évoqué les projets d’infrastructures liés au développement de la mine, notamment les lignes de chemin de fer devant permettre le transport du minerai aux unités de transformation à Béchar. Il a ainsi annoncé la signature d’un contrat pour la réalisation d’un tronçon de 200 km de cette voie à partir de Béchar, faisant état d’un autre contrat qui sera signé dans deux semaines pour la réalisation de 170 km à parti de Tindouf vers Béchar. Benabbes expliquera enfin que le transport de la matière première de Gara Djebilet Ouest vers l’usine de Béchar se fait par camions en attendant la réalisation de la voie ferrée devant relier les deux sites en juillet 2026. De son côté, le PDG du groupe MANAL, Mohamed Sakhr Harami, a indiqué que la matière brute extraite de cette mine sera utilisée pour approvisionner l’usine qui sera construite dans la ville de Bechar avec le même partenaire, pour produire, en premier, 500.000 tonnes de produits semi-finis en utilisant près d’un million de tonnes de fer brut. La production du complexe devra atteindre, après l’achèvement de la voie ferrée qui reliera la mine à l’usine, près de 10 millions de tonnes en utilisant environ 20 millions de tonnes de matière brute. Pour l’heure, seuls 500 hectares sont exploités pour ouvrir la mine qui s’étend sur une superficie de 115.000 hectares. Dotée de réserves de 3,5 milliards de tonnes de minerai, dont au moins la moitié est exploitable la mine de fer de Ghar Djebilet permettra à l’Algérie de devenir un leader de l’industrie sidérurgique mondiale. Selon le plan de développement de la mine prévoit la production de 2 à 3 millions tonnes de minerai de fer par an dans la première phase (2022-2025), puis de 40 à 50 millions tonnes/an à partir de 2026. Le plan de développement minier national mise sur une industrie minière totalement intégré. C’est le cas pour la mine de Ghar Djebilet qui doit fournir du minerai à transformer en intrants pour l’industrie sidérurgique. Il est utile de rappeler dans ce contexte que Feraal et Tosyali au signé au mois d’avril dernier un accord porte sur la mise en place d’une joint-venture entre les deux sociétés en vue de la réalisation, d’ici moins de 24 mois, d’une unité mixte de production de concentré de minerai de fer à partir de la mine de Gara Djebilet avec une capacité de 500.000 tonnes/an de concentré de minerai de fer à partir d’un million de tonnes de minerai, ainsi que la production d’ aciers de haute gamme comme les aciers plats, aciers laminés chauds et froids, acier galvanisé. Par ailleurs le groupe minier public Manal finalise des négociations pour parvenir à un accord similaire avec la société de sidérurgie Algerian Qatari Steel (AQS) de Bellara.
Samira Ghrib