Sonatrach et TotalÉnergies signent trois accords : Plus de GNL algérien pour le marché européen
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le Français TotalÉenrgies ont signé hier trois accords dans les domaines de l’approvisionnement du marché français et européen en GNL, dans le développement de la production de gaz et de condensât, ainsi que dans le développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert.
L’Algérie est appelée à jouer un rôle central dans le marché méditerranéen de l’énergie, notamment en ce qui concerne le gaz et l’hydrogène vert. Un rôle qui motive l’offensive opérée par plusieurs majors pétrolières qui misent sur le renforcement de leur partenariat avec la Sonatrach. Ainsi et après l’Italien Eni et en attendant l’arrivée des grandes majors US Exxon Mobil et Chevron qui ont affiché l’ambition de conclure des accords avec la Sonatrach dans le domaine du gaz, c’est le Français TotalÉnergies qui a fait dans le sens d’une consolidation du partenariat avec le groupe pétro-gazier national dans l’amont hydrocarbures ainsi que dans la transition énergétique. C’est ainsi que le P-DG de la Sonatrach Toufik Hakkar et le P-DG de TotalÉnergies, Patrick Pouyanné, qui a fait le déplacement à Alger, ont signé trois accords. Selon un communiqué de la Sonatrach, il s’agit plus précisément de deux contrats d’hydrocarbures, d’un contrat portant l’extension des engagements contractuels liant le Groupe pétrolier national et TotalEnergies pour la vente- achat de GNL, ainsi que d’un Protocole d’accord dans le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables.
Ainsi, les deux groupes énergétiques ont signé des accords dans le domaine du GNL concernent l’extension des engagements contractuels les liant pour la vente / achat de GNL. « A travers ces accords, les deux parties confirment et consolident leur partenariat commercial qui leur permet de jouer un rôle capital dans l’approvisionnement en gaz du marché français et européen, en contribuant à la sécurité énergétique des consommateurs », souligne le communiqué. Un accord qui semble s’inscrire dans la démarche européenne de diversification des approvisionnements en gaz. Et l’Algérie s’impose comme le partenaire le plus fiable avec un strict respect des engagements contractuels, d’autant plus que le marché européen risque d’être exposé à de nouvelles tensions au cours des mois à venir. Des craintes sont d’ailleurs affichées concernant les approvisionnements du marché européen en GNL américain. Des craintes affichées, d’ailleurs par le P-DG de TotalÉnergies, samedi lors d’une rencontre à Aix en Provence qui a évoqué un risque systémique lié au contexte politique au Etats-Unis et qui pourrait avoir un impact sur les exportations de GNL US.
739 millions USD d’investissements dans le gaz et le condensât
Dans l’amont hydrocarbures, les contrats signés hier, sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, prévoient des investissements d’un total de 739 millions de dollars dans le gaz et le condensât. Selon la Sonatrach, les deux contrats concernent les champs d’exploitation opérés en partenariat à TFT II et TFT Sud et permettront de faire bénéficier les co-contractants « des dispositions prévues dans la nouvelle Loi 19-13 du 11 Décembre 2019 ». Le groupe rappelle dans ce contexte que « le contrat TFT II prévoit des investissements de développement de l’ordre de 332 millions de dollars, permettant de récupérer 43 milliards de m3 de gaz, 4,3 millions de tonnes de condensat et 5,7 millions de tonnes de GPL ». De même « les investissements de développement du second contrat, TFT Sud, sont estimés à 407 millions de dollars, permettant la récupération de 11,5 milliards de m3 de gaz, 1,3 millions de tonnes de condensat et 1,6 millions de tonnes de GPL ». Sonatrach précise dans ce sens que la production combinée des deux périmètres TFT II et TFT Sud dépassera les 100 000 Barils équivalent pétrole par jour à l’échéance 2026 contre une production actuelle d’environs 60 000 Barils équivalent pétrole par jour.
Enfin, les deux groupes ont procédé à la signature d’un Protocole d’accord dans le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables, « concrétisant la volonté des deux groupes à étendre leur partenariat vers le domaine du développement durable et de la préservation de l’environnement, et s’inscrivant ainsi pleinement dans la politique nationale de transition énergétique », souligne le communiqué. L’accord se penche sur la coopération dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire et éolienne ; l’hydrogène bas carbone et la réduction ainsi que la valorisation des gaz torchés. « Les deux groupes ayant pleine conscience des enjeux environnementaux et des enjeux de diversification des sources d’énergies, confirment leur engagement à jouer un rôle majeur dans la transition vers un modèle énergétique durable et plus respectueux de l’environnement, en oeuvrant au développement de nouvelles énergies, à travers le partage d’expérience dans le développement de projet, la Recherche, le Développement et l’innovation technologique », note enfin le communiqué de la Sonatrach. Il est utile de rappeler que Sonatrach a signé, il y a une année, un contrat de 4 milliards de dollars avec TotalÉnergies, l’Américain Occidental et l’Italien Eni, ses partenaires dans le développement du périmètre contractuel de Berkine.
Samira Ghrib