Hikma Pharma inaugure une cinquième unité de production en Algérie
Une nouvelle usine de production de médicaments injectables appartenant à Hikma Pharma Algérie, filiale du groupe jordanien Hikma Pharma a été inaugurée mardi, dans la commune de Staoueli à l’ouest d’Alger. Cette réalisation, fruit d’une coopération triangulaire entre l’Algérie, la Jordanie et le Portugal, témoigne de l’attractivité croissante du marché pharmaceutique national et de la stratégie de localisation industrielle poursuivie par les autorités algériennes. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de hautes personnalités des trois pays partenaires, soulignant l’importance stratégique de ce projet. Du côté algérien, ont participé le secrétaire général par intérim du ministère de l’Industrie pharmaceutique Khaled Dahane, le secrétaire général du ministère de la Santé Mohamed Talhi, le président de la commission de la Santé et des Affaires sociales du Conseil de la Nation, le directeur général de l’Agence nationale des médicaments, ainsi que des responsables des organisations pharmaceutiques et le wali délégué de la circonscription administrative de Zeralda. La délégation jordanienne était menée par le ministre de la Santé Firas Ibrahim Al-Hawari et l’ambassadeur de Jordanie en Algérie Chaker Atallah Al-Amouch, tandis que le Portugal était représenté par son ambassadeur João Miguel Abrantes Neves da Costa et Mazen Darwazeh, vice-président de Hikma Pharma et président de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient du groupe.
Selon les précisions fournies par le directeur général de Hikma Pharma Algérie, Abdelkrim Kabeche, cette nouvelle infrastructure industrielle dispose de deux lignes de production modernes d’une capacité annuelle atteignant 10 millions d’ampoules. L’investissement consenti s’élève à 30 millions de dollars américains, positionnant cette unité comme « la première du genre pour l’entreprise dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, visant à renforcer la sécurité sanitaire nationale et garantir la disponibilité des médicaments ». Cette installation spécialisée dans la fabrication d’ampoules liquides et de flacons contenant de la poudre lyophilisée pour préparations injectables représente un saut technologique significatif pour l’industrie pharmaceutique locale.
La gamme de production de cette nouvelle usine couvre des segments thérapeutiques essentiels, incluant les antibiotiques, les médicaments d’anesthésie et de réanimation, ainsi que les traitements des pathologies digestives et cardiaques. Cette diversification contribuera substantiellement à la réduction de la facture d’importation des médicaments, d’autant plus que Hikma Pharma détient déjà une part de marché de 6,5% sur le marché pharmaceutique national. Cette position lui confère une expertise reconnue dans la compréhension des besoins sanitaires locaux et des exigences réglementaires algériennes.
Les ambitions du groupe ne se limitent pas au marché domestique. L’entreprise nourrit des projets d’exportation vers les marchés européens, du Moyen-Orient et d’Afrique, dans le cadre d’un partenariat stratégique avec Hikma Pharma Portugal axé sur le transfert de technologie et la formation des compétences. Cette approche s’inscrit parfaitement dans la vision algérienne de développement d’une industrie pharmaceutique exportatrice, capable de valoriser les savoir-faire locaux sur les marchés internationaux.
Mazen Darwazeh, vice-président de Hikma Pharma, a salué les efforts de l’Algérie pour atteindre l’autosuffisance dans le domaine pharmaceutique, considérant l’inauguration de cette usine comme « la preuve du succès de l’entreprise en Algérie durant ses 31 années de présence ». Il a particulièrement souligné que « cette usine est la première hors des États-Unis et de l’Europe pour la production de médicaments stériles injectables pour l’entreprise », confirmant ainsi le statut de hub régional que l’Algérie ambitionne d’acquérir dans l’industrie pharmaceutique.
L’Agence algérienne de promotion de l’investissement avait préalablement reçu une délégation du groupe Hikma pour examiner l’ensemble des projets en cours, notamment la réhabilitation et l’extension de l’unité de production d’anticancéreux destinée à atteindre une capacité de plus de 565 millions de boîtes par an. Le directeur général de l’AAPI, Omar Rekkache, avait alors salué les projets du groupe, l’invitant à étendre ses investissements dans les pôles industriels dédiés, rappelant « l’orientation de l’État algérien vers le renforcement de la production pharmaceutique, quantitativement et qualitativement, à travers l’encouragement de l’investissement dans ce secteur vital et la réduction de la dépendance aux importations ».
Samir Benisid