Double peine
Ceci est l’histoire d’un lyonnais d’origine algérienne que j’avais rencontré dans un commissariat. De fil en aiguille, en attendant d’être pris en charge par l’agent en faction derrière son comptoir, une discussion entre « wlad bled » s’est engagée. Mon interlocuteur était chauffeur routier. Un beau matin, me racontait-il, en rentrant de sa mission et en arrivant chez lui, il remarque que sa fille, une mineure, n’a pas passé la nuit à la maison. Furieux, il attendra sa progéniture de pied ferme, le poing resté algérien pour lui demander des comptes. La fille rentre, l’air apparemment de quelqu’un qui a fait la fête, ce qui rendra notre « ami » rouge de colère. Sans crier gare et se rappelant la « rejla » de ses origines, il corrigera, ferment, sa fille. Celle-ci, ne s’est pas laissée faire car « libre » disait-elle, de faire ce qu’elle veut en France et porta plainte. La loi 2019-721 du 10 juillet 2019 relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires, plus connue sous la loi « anti-fessée » fera la suite et notre « digne » Algérien se retrouva derrière les barreaux, emprisonné pour six longs mois. « En prison, j’avais d’abord pensé à laisser tout le monde, quitter ma femme et mes autres enfants et partir. Mais je me suis ravisé et imposé à mon épouse un choix, ou c’est moi ou c’est ta fille qui doit quitter la maison. Ma femme m’a suivi et nous avons malheureusement mis dehors notre propre fille », me racontait-il tristement. A la lueur des décisions de pénaliser les parents des enfants « fauteurs de troubles », j’ai repensé à mon « ami » le « Gone » en me disant qu’il va encore devoir payer quelque 30.000 euros pour ses enfants « mal » éduqués sur injonction d’une loi scélérate… Sacré pays de la justice, de l’égalité et des libertés. Pouah, je préfère de loin le « felfel » et la claquette en caoutchouc de ma défunte mère et ses augustes fessées !