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La CCLS d’El Hadjar refuse de réceptionner la récolte de blé : Les agriculteurs d’Annaba et Tarf dans la tourmente

Des dizaines de camions attendent en file indienne, depuis quatre jours sur la RN 16A et la RN 16, pour décharger leurs récoltes de céréales mais en vain.

 Les agriculteurs des wilayas respectives d’Annaba et El Tarf sont à leur quatrième jour d’attente devant le siège de la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), sise la cité Atoui, dans la commune d’El-Hadjar. Jusqu’à la mise sous presse, aucune récolte de blé n’a été déchargée, puisque la CCLS d’El Hadjar a tout simplement refusé de réceptionner le blé des agriculteurs de la wilaya d’Annaba et d’El Tarf. Le refus de la CCLS est motivé selon un représentant des agriculteurs, par la germination des céréales. « La CCLS a refusé sous prétexte que le blé a commencé à germer », nous dit-il. Situation suscitant colère et désolation au sein des agriculteurs des deux wilayas qui ne sont pas parvenus à décharger leur blé. Notons que sur les 146 camions de 20 tonnes loués par les agriculteurs, 04 d’entre eux ont été autorisés à décharger leur blé, pendant que les autres ont été refoulés. À cet effet, une réunion d’urgence s’est tenue ce dimanche pour traiter de ce grave problème, qui selon les agriculteurs des deux wilayas leur a occasionné des pertes énormes, notamment la location des camions de transport. Quant à la réunion, elle a été sanctionnée par un rapport détaillé adressé au wali d’Annaba afin d’intercéder auprès de la CCLS pour trouver une solution à cette situation qui pénalise lourdement les agriculteurs. Pour rappel, les dégâts subis par la culture des céréales sont dus d’une part à la sécheresse et d’autre part aux précipitations tardives qui ont affecté ces cultures. Pour rappel, une commission dépêchée par le ministère de tutelle a établi un rapport qui a déclassé la quasi-totalité des récoltes de blé. Ce blé est censé être réceptionné par la CCLS afin d’être orienté en aliment de bétail. Par ailleurs, sur la base du rapport de la commission ministérielle, les agriculteurs lésés seront indemnisés. Des agriculteurs qui ne cessent de réclamer une solution d’urgence. Cependant, la CCLS refuserait de prendre leurs récoltes sous prétexte que même si cela doit être fait, les services du commerce vont refuser sa commercialisation car elle est impropre à la consommation. Après la fermeture du portail de la CCLS une vive altercation s’est déclenchée entre les agriculteurs et les gardiens. Certains agriculteurs ont déclaré qu’en plus de la pesée, un bon de rejet leur a été délivré. Il s’agirait de pertes sèches que seul l’État pourrait combler, estiment-ils. À cet égard, le rapport adressé aux instances concernées, mentionne que « 6.000 DA par quintal est le minimum de compensation pour les agriculteurs, et il revient à l’État de trouver un terrain d’entente avec l’organisme ». Les agriculteurs ont déclaré que la direction de la CCLS aurait instruit les centres de collecte de blé situés à Zorami dans la commune de Chebaita Mokhtar (El Tarf) à El Nous dans la commune de Ben M’Hidi et à Reguioua dans la commune de Besbes, de refuser de prendre le blé. On leur aurait demandé de se diriger vers El-Hadjar. Cependant, selon ces mêmes agriculteurs, les conditions de stockage de 20.000 quintaux ne permettent pas de prendre tout le blé. Pour plus d’informations, nous avons tenté de prendre attache avec le directeur de la CCLS, qui était absent nous dit-on. A rappeler que les wilayas d’Annaba et d’El Tarf se partagent quelque 37.000 hectares dans la culture des céréales. Enfin, désespérés, des agriculteurs ont bloqué les routes à Zorami, Reguioua et El Nous pour protester contre ce qu’ils endurent depuis quatre jours, dans l’espoir de faire parvenir leur voix à qui de droit.

Sofia Chahine

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