Opep : Une hausse de 23% de la demande de pétrole d’ici 2045
Le pétrole constituera toujours un élément important dans le mix énergétique mondial au cours des deux prochaines décennies. Une prévision que le Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Haitham Al Ghais, a réaffirmé lors de la réunion du G20 énergie samedi en Inde. Ainsi, lors de son intervention, le SG de l’Opep a prédit une augmentation de 23 % de la demande énergétique d’ici l’année 2045. Une projection prend en compte la croissance attendue de l’économie mondiale ainsi que l’augmentation prévue de la population. Lors de cette réunion qui s’est penchée sur la transition énergétique, Al Ghais a plaidé pour une approche qui prenne en compte ce constat et a souligné la nécessité d’investir dans des transitions énergétiques avec une approche globale bénéficiant à toutes les personnes, tous les types de combustibles et toutes les technologies, afin de garantir la couverture de la demande future en énergie.
Il a également déclaré que l’Opep est désireuse de collaborer étroitement avec le G20 pour promouvoir un avenir énergétique durable pour le monde. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le SG de l’Opep plaide pour une approche globale de la transition énergétique qui prenne en considération aussi les perspectives futures de la demande en énergies fossiles. Il a à ce titre critiqué l’approche prônée par l’Agence internationale de l’énergie -organe qui défend les intérêts de l’OCDE- en ce qui concerne la transition énergétique assise sur une exclusion des investissements dans les énergies fossiles, l’estimant comme irresponsable.
Notons que les perspectives à court terme du marché pétrolier ont également été évoquée lors de cette réunion, notamment au regard des mesures prises par les plus grands producteurs de pétrole en ce qui concerne la réduction de l’offre pour stabiliser le marché aux incertitudes économique. Ainsi, le ministre de l’énergie des Émirats arabes unis, Suhail Al Mazroui, a réaffirmé que l’OPEP+ prend des mesures adéquates pour stabiliser le marché pétrolier. « Nous pensons que ce que nous faisons au sein de l’OPEP+ est suffisant pour résoudre le problème de l’offre et de la demande », a déclaré Al Mazroui. « Nous agissons au nom de tous les producteurs dans le monde et dans l’objectif d’atteindre un équilibre entre l’offre et la demande « , a-t-il ajouté.
Al Mazroui a également souligné le rôle essentiel de l’OPEP+, qui représente près de 40 % de la production mondiale de pétrole brut, dans la gestion du marché de l’énergie au profit des producteurs et des consommateurs.
De son côté, le Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, a affirmé que l’agence révisera ses projections de croissance de la demande mondiale de pétrole en fonction des attentes de croissance économique en Chine et dans certains autres pays.Il a réitéré le point de vue de l’AIE selon lequel les marchés pétroliers devraient se resserrer au second semestre de l’année. Birol a déclaré que la révision des prévisions de demande « dépendait beaucoup de la croissance de nombreux pays au second semestre, mais principalement des perspectives de croissance de la Chine ».
Interrogé sur la possibilité d’une nouvelle réduction des projections de demande, il a répondu : « Oui, mais il y a aussi une possibilité de révision à la hausse, donc nous verrons à quoi ressembleront les perspectives économiques chinoises. Mais en tout cas, nous constatons un resserrement au second semestre de l’année. »
Lyes Saïdi