ENR : le coup d’accélérateur
L’Algérie donne un coup d’accélérateur à son programme de développement des énergies renouvelables. Le groupe Sonelgaz compte parachever, d’ici l’automne prochain, le lancement de réalisation d’un programme d’une capacité de production de 6.000 mégawatts d’électricité solaire photovoltaïque.
La première phase de ce programme d’étape, lequel entre dans le cadre du plan du ministère de l’Énergie et des Mines visant le développement d’une capacité de 15 Gigawatts en électricité renouvelable d’ici à 2035, a d’ailleurs été concrétisée hier, avec l’ouverture des plis de l’appel d’offres national et international lancé pour la réalisation du projet de production de 2.000 mégawatts (MW) d’électricité solaire photovoltaïque. Le projet qui représente la première véritable étape de concrétisation du programme national de développement des énergies renouvelables, consiste en la réalisation de quinze centrales solaires photovoltaïques, à travers douze wilayas, avec une puissance unitaire qui varie entre 80 à 220 MWc pour chacune des centrales, ainsi que la réalisation d’ouvrages de raccordement au réseau de transport de l’électricité. Un appel d’offres qui a d’ailleurs suscité l’intérêt de nombreuses entreprises aussi bien nationales qu’internationales, au regard du potentiel important dont dispose l’Algérie en matière d’électricité renouvelable.
La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du président directeur général du groupe Sonelgaz, Mourad Adjal, et du Directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), Francesco La Camera a permis l’ouverture de 90 plis présentés par 140 candidats ayant retiré le cahier des charges, dont 34 entreprises algériennes et 106 étrangères représentants 20 pays.
Un premier projet qui entre dans le cadre d’un plan de développement plus global, qui fait aussi du développement des taux d’intégration nationale, notamment à travers le recours à des équipements annexes de production nationale et aux travaux de génie civil local, une priorité. Dans ce sens, le P-DG de la Sonlegaz a fait savoir que le cahier des charges pour la réalisation de ce projet exige un taux d’intégration nationale de 35% au minimum. Tous les équipements tels que les charpentes et structures des panneaux, câbles, les transformateurs et autres, seront impérativement procurés auprès des fabricants algériens. De même, les travaux de génie civil et de montage électromécanique seront impérativement confiés par le soumissionnaire aux sociétés algériennes.
Mourad Adjal a également ajouté que la Sonlegaz mise sur le lancement d’autres projets avant la fin de l’année. Il a ainsi annoncé que « dès le mois de septembre prochain il sera procédé à l’ouverture des plis du projet Solar 1 000 de la société SHAEMS », ajoutant que Sonlegaz prévoit « de lancer un programme de 3.000 MW dès le mois de novembre 2023″, ce qui dénote, selon lui, à travers ces lots qui cumulent 6.000 MWc, »l’ambition de Sonelgaz de devenir leader en Afrique en matière de capacités de production en énergies renouvelables ».
Le programme poursuit ainsi un triple objectif, soit diversifier le mix énergétique national pour couvrir les besoins de la demande locale croissante, dégager des surplus à l’export et contribuer aux efforts de transition énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.
Un potentiel important à exploiter
Dans ce sens, le ministre de l’Énergie et des Mines a souligné dans son allocution pour l’occasion, les efforts de l’Algérie pour s’adapter au contexte international et répondre en même temps à la demande nationale croissante en énergie qui repose sur une politique qui vise à protéger l’environnement et le développement durable. Cette démarche s’appuie sur des technologies énergétiques propres et durables en prenant plusieurs mesures concrètes pour contribuer à l’effort mondial de préservation de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique, dans le cadre de son engagement envers la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris. Il a estimé que l’achèvement du projet de 2.000 MW « est une opportunité pour les entreprises nationales privées et publiques d’accompagner le développement du secteur des énergies renouvelables, que ce soit dans le domaine de la réalisation, de la fabrication d’équipements ou celui des services. » Il permettra également, selon lui, la concrétisation de partenariats entre les entreprises nationales et étrangères, ce qui conduira certainement à la construction et au renforcement des capacités des ressources humaines et au transfert de technologies dans ce domaine à haute valeur ajoutée.
De son côté, de le premier responsable de L’IRENA a souligné que sa présence dénote du « potentiel important » que recèle l’Algérie dans le domaine des EnR, tout en affirmant que « l’IRENA est un partenaire de l’Algérie et qu’elle continuera de travailler main dans la main avec le ministère et avec Sonelgaz pour concrétiser ce projet ». Il faut dire que l’Algérie dispose du potentiel solaire le plus important au monde. Un potentiel sur lequel elle entend capitaliser pour s’imposer comme l’un des acteurs les plus importants de la transition énergétique. Au-delà du programme de développement des énergies renouvelables, le ministère de l’Énergie et des Mines a mis en place une feuille de route pour le développement de l’hydrogène vert. L’objectif à terme est de consolider les capacités d’exportation d’électricité par l’apport de renouvelable, notamment vers l’Europe, et de s’imposer sur le marché naissant de l’hydrogène vert.
Samira Ghrib