D’importantes quantités de cocaïne saisies : L’Algérie cible des réseaux de narcotrafic
L’Algérie est devenue une cible des réseaux de trafic de drogue, notamment de psychotropes et de drogues dures. Hier la Direction générale de la Sûreté nationale a annoncé la saisie de plus de 115 kilos de cocaïne en l’espace de quelques jours.
En effet, les services de la DGSN ont annoncé la saisie de près de 36 kilos de cocaïne au port d’Alger et de plus de 79 autres kilos qu’un réseau criminel spécialisé a tenté d’introduire depuis la frontière Sud. Un communiqué de la DGSN a annoncé samedi qu’une enquête vient d’être ouverte par les éléments de la police judiciaire de la sureté de la wilaya d’Alger après la saisie, vendredi, de 35,9 kg de cocaïne à bord d’un navire étranger qui avait accosté au port d’Alger. « Les services de la police judiciaire de la sureté de la wilaya d’Alger ont découvert vendredi soir à (23h00) 35,9 kg de cocaïne qui étaient dissimulés au niveau d’un navire étranger qui avait accosté au port d’Alger ». Le même communiqué ajoute que « l’opération a eu lieu suite à des informations parvenues aux services de la Sûreté nationale et après des fouilles minutieuses au niveau du navire en question en collaboration avec les services des garde-côtes, ils ont découvert et confisqué cette quantité de cocaïne ». Cette affaire de trafic de drogues dures n’est pas l’unique opération réalisée puisque une tentative d’introduction de 79 kilogrammes de cocaïne a été mise en échec récemment lors d’une opération menée par les éléments du Service Central de Lutte contre le Trafic Illicite de Drogues après une minutieuse enquête menée depuis trois mois. Les éléments des Service Central de Lutte contre le Trafic Illicite de Drogues ont réussi à contrecarrer « l’une des plus grandes tentatives d’inonder l’Algérie de cocaïne ». L’opération s’est soldée par l’arrestation de 16 suspects tous originaires d’Alger et de Blida. Cette descente a permis de saisir 79 kilogrammes et 400 grammes de cocaïne introduits par un réseau criminel transfrontalier dont le « cerveau », l’un des plus grands barons du trafic de drogues et de substances psychotropes, le dénommé « Ch. Chaib », alias El-Haj Zekkabouj se trouve en fuite en France et est sous le coup de cinq mandats d’arrêt internationaux. Le suspect avait précédemment tenté d’introduire 1,2 million de capsules de psychotropes la veille du mois de Ramadan 2022. L’arrestation, le 23 juillet, à Berriane, à Ghardaïa, du premier suspect, un sexagénaire, qui était chargé de transférer la cocaïne saisie de Tamanrasset vers la capitale, a permis d’identifier les 15 membres du réseau qui ont été appréhendées et arrêtés entre le 24 et le 29 juillet. Le mis en cause qui était sous surveillance était au moment de son arrestation à bord d’un véhicule contenant 65 paquets de cocaïne soigneusement dissimulée dans un compartiment secret du véhicule spécialement aménagé à cet effet alors que 5,68 autres kilogrammes de cocaïne ont été saisis dans les domiciles des membres du réseau.
Une somme d’argent d’une valeur de 2 milliards et 176 millions de centimes a été également saisie dans la commune de Bourouba, à El-Harrach, à Alger. Cette affaire est l’une des plus importantes opérations de contrebande de drogues dures de l’histoire de l’Algérie. A Maghnia, l’Unité mobile de police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya de Tlemcen a réussi à démanteler un réseau criminel international organisé, actif dans le domaine du trafic de drogues à partir de la zone frontalière. Un quintal et 5 kilogrammes ont été saisis durant cette opération qui a permis la saisie de la drogue dissimulée à bord d’un camion et l’arrestation d’une personne, la quarantaine, appartenant au réseau criminel. L’enquête a également permis de découvrir et de saisir quelque 44000 comprimés de type Pregabalin 300 mg, ainsi qu’une somme d’argent d’une valeur de 48 000 DA. Une opération qui s’ajoute aux nombreuses saisies opérées ces derniers jours et qui ont permis aux différents services de sécurité de saisir des centaines de milliers de comprimés psychotropes depuis le début de l’année. Ces tentatives d’inonder le pays de drogues, si elles semblent motivées par le gain facile et ont une connotation financière, celles-ci sont loin de relever d’un simple trafic de stupéfiants et de barbituriques. L’Algérie n’étant pas cette idéale plaque tournante du trafic de drogue international, demeure l’intention purement subversive visant à déstabiliser l’Algérie. Si la provenance des drogues dures saisies en Algérie a pour origine des pays d’Amérique latine, celle concernant les psychotropes d’Europe et de Libye, la plus grande partie composée de kif provient du Maroc dont les intentions belliqueuses ne sont plus à prouver en dépit du discours officiel. Cependant, il est clair que si certaines drogues dures introduites dans notre pays et échappant à la vigilance sont destinées à la consommation interne, celles-ci ne sont pas à la portée d’une large frange souffrant d’addiction à la schite. La cocaïne, l’héroïne ou tout autres drogues de synthèse, restent l’apanage d’une certaine classe de consommateurs favorisés. Comme leur commerce, la « coke » ou « l’héro » est la particularité de certains nantis.
Samir Benisid