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Un Ramadhan sous les bombes et dans la faim à Ghaza

Les Palestiniens de Ghaza accueillent le mois sacré de Ramadhan dans la famine et sous les bombardements de l’occupation sioniste qui rejette toute perspective trêve et entend intensifier ses attaques contre les civils de l’enclave assiégée.

L’occupation a intensifié son pilonnage et ses raids contre la Bande de Ghaza à la veille du mois sacré du Ramadhan, affichant ainsi son intention de ne donner aucun répit à la population de poursuivre son entreprise génocidaire. Ainsi, malgré les efforts des médiateurs internationaux qui espéraient parvenir à une trêve durant le mois sacré de jeûne, l’occupation réduit à néant tout espoir à ce propos. Hier, des dizaines de Palestiniens ont été tués dans les raids de l’occupation.

Les autorités palestiniennes ont dénombré hier 85 morts en 24 heures dans plus de 60 frappes qui ont touché le centre et le sud de Ghaza, notamment la ville de Khan Younès. Au moins 13 personnes ont péri dans la chute d’obus sur des tentes de déplacés dans la région d’Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah, selon le ministère de la Santé.

Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Ghaza, des sources locales ont signalé une interruption des télécommunications alors que les frappes de l’aviation sioniste ont ciblé plusieurs maisons et le marché du camp, ce dernier ayant pris feu à cause de l’une des frappes, ajoute l’agence de presse palestinienne. Dans la ville de Khan Younes, au sud de l’enclave palestinienne, les régions est de la ville d’Al-Fakhari ont été les cibles de bombardements de l’artillerie sioniste, faisant plusieurs martyrs et blessés. Par ailleurs, d’intenses bombardements de l’armée sioniste ont visé les zones sud de la ville de Khan Younes ainsi que d’autres localités comme Al-Matahen, Al-Zawayda et Jouhr al-Dik, dans le centre de la bande de Ghaza. Les correspondants de Wafa ont, en outre, rapporté que plusieurs Palestiniens sont tombés en martyrs lorsque les forces de l’occupation ont ouvert le feu sur des civils qui attendaient de l’aide humanitaire au nord de l’enclave palestinienne, tandis que des bombardements d’artillerie ont touché les régions de l’est et du sud de la ville de Ghaza, la région est de Deir al-Balah, ainsi que les zones nord du camp d’Al-Nuseirat.

Selon le bilan du ministère de la Santé publié hier, dimanche, l’agression sioniste a fait 31 045 morts, depuis le début le début de l’agression israélienne le 7 octobre dernier. Le ministère a précisé dans un communiqué que le bilan de l’agression israélienne « s’est alourdi à 31 045 morts et 72 654 blessés, depuis le 7 octobre ». « 72% des victimes de l’agression israélienne contre Gaza sont des enfants et des femmes, alors que le bilan des morts dus à la malnutrition et à la déshydratation s’est élevé à 25 », précise le communiqué.

La guerre a aussi provoqué une crise humanitaire majeure dans la bande de Gaza, où selon l’ONU 2,2 millions d’habitants, soit l’immense majorité de la population, sont menacés de famine.

L’urgence d’un cessez-le-feu

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé dimanche sur X qu’une mission de l’OMS s’était rendue samedi dans deux hôpitaux du nord de Gaza, Al-Ahli et Al-Sahaba, qui « fonctionnent avec des capacités limitées et manquent de nourriture, de carburant, de personnel spécialisé, de produits anesthésiants, d’antibiotiques ». De son côté, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) a rapporté hier que  »la faim est partout dans la Bande de Gaza ». Sur la plateforme X, l’agence onusienne a souligné que  »la situation dans le nord de Ghaza est tragique, car l’accès terrestre à l’aide est empêchée malgré les appels répétés ».  »À l’approche du Ramadan, l’arrivée de l’aide humanitaire dans la Bande de Gaza et un cessez-le-feu immédiat sont nécessaires pour sauver des vies », a lancé l’Unrwa. Et d’avertir que  »la faim est partout à Ghaza ».

Plusieurs pays procèdent au largage d’aides humanitaires par voie aérienne, alors que les Etats-Unis ont lancé la construction d’une jetée pour faire parvenir l’aide par voie maritime face aux restrictions imposées par l’entité sioniste au passage de l’aide humanitaire qui n’entre dans l’enclave par Rafah, elle-même sous la menace d’une offensive israélienne. Mais l’ONU, qui met en garde contre une « famine généralisée presque inévitable » à Ghaza, affirme que les parachutages et l’envoi d’aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre. Une situation qui souligne l’urgence d’un cessez-le- feu à Ghaza, d’autant plus que les discussions lancées début mars au Caire, par les pays médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – ne sont pas parvenus à arracher un compromis permettant une trêve à Ghaza au moins durant le Ramadhan. Des efforts qui ont essentiellement été anéantis par l’entité sioniste. Alors que cette dernière tente d’accuser le mouvement de résistance palestinien Hamas d’empêcher un accord, c’est le média israélien Maariv qui a révélé, que les allégations du Mossad à ce propos sont un « ramassis de mensonges ». La même source a confirmé que Hamas n’a pas « fermé la porte » aux négociations, mais qu’au contraire, il a donné une réponse détaillée au plan de la réunion de Paris qui prévoyait la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers dans le cadre d’un cessez-le-feu. Et d’ajouter que « s’il y a quelqu’un qui refuse de dialoguer maintenant, c’est bien la partie israélienne ». L’entité sioniste jette ainsi de l’huile sur le feu, alors que le contexte est de plus en plus explosif en Cisjordanie occupée. L’avènement du mois sacré de Ramadhan suscite de réelles inquiétudes, dans la mesure où le ministre sionite d’extrême de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, entend multiplier les provocations durant le mois sacré, notamment à El-Qods-Est.

Lyes Benisid

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