L’énergie au cœur du redéploiement en Afrique
L’Algérie multiplie les partenariats en matière d’électricité et d’hydrocarbures
L’Algérie entend exporter son expertise en matière d’énergie, d’électrification et d’exploitation des hydrocarbures en direction de nombreux pays d’Afrique.
L’Algérie se tourne vers sa profondeur africaine et opère un véritable redéploiement sur le continent. Un redéploiement politique et diplomatique, mais aussi un redéploiement économique. Au-delà de démarche assise de la réalisation d’infrastructures devant servir de base à l’intégration économique et commerciale du continent, l’Algérie compte sur le développement de la coopération énergétique pour donner corp à cette intégration, mais aussi permettre de capitaliser sur les synergies existantes pour développer le secteur, améliorer l’accès à l’énergie en Afrique et mettre en place les conditions devant permettre de promouvoir une prospérité partagée. Pour ce faire, l’Algérie mise sur le développement des activités de la Sonatrach et de la Sonelgaz en Afrique. Ainsi, en plus des activités des deux entreprises dans les pays du voisinage, celles-ci se déploient en Afrique de l’Ouest, et sont appelées à profiter de leur expertise des pays de l’Afrique subsaharienne. Ainsi, après la Libye, le Mali, le Niger et plus récemment la Mauritanie, le Sénégal, le Congo, l’Ouganda et le Mozambique, l’Algérie entend renforcer sa coopération énergétique avec le Zimbabwe et la Tanzanie. C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, effectue depuis hier au Zimbabwe. Une visite de travail de trois jours qui entre dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale dans les différents domaines du secteur, a indiqué un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines. « Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, effectuera, sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à partir d’aujourd’hui lundi 31 juillet 2023, une visite de travail de trois jours au Zimbabwe, à la tête d’une importante délégation du secteur, comprenant Messieurs les PDG des groupes Sonatrach, Sonelgaz, Sonarem et Naftal, ainsi que des responsables du secteur et du ministère de l’Energie et des Mines », précise le communiqué. Et d’ajouter que cette visite s’inscrit « dans le cadre du renforcement de la coopération entre l’Algérie et la République du Zimbabwe dans les domaines de l’énergie et des mines, notamment dans les hydrocarbures, les produits pétroliers et l’électricité ainsi que dans divers domaines d’intérêt commun », précise le communiqué. Le ministre aura, au cours de cette visite, des séances de travail avec ses homologues, le ministre de l’Energie, le ministre des Mines et du Développement minier, ainsi que des rencontres avec d’autres responsables zimbabwéens, selon la même source. Il faut dire que le Zimbawe est l’un des pays d’Afrique marqués par des problèmes importants d’accès à l’énergie et notamment en zones rurales. Dans ce contexte l’expérience algérienne en matière d’électrification peut être d’un apport précieux. Le Zimbabwe s’illustre également par les importantes ressources minières dont il dispose et la réévaluation récente du potentiel du pays en matière d’hydrocarbures, notamment au regard des récentes découvertes de pétrole, de gaz et d’hélium dans le nord du pays peut ouvrir d’importantes opportunités de coopération.
Il en est de même pour la Tanzanie avec laquelle l’Algérie entend renforcer sa coopération. Ainsi, le Secrétaire général par intérim du ministère de l’Energie et des Mines, Miloud Medjelled a reçu, hier, le Secrétaire général adjoint du ministère tanzanien de l’Energie, Athumani Mbuttuka avec qui il a examiné les voies et moyens de renforcer la coopération dans le domaine des hydrocarbures et de l’électricité. Selon un communiqué du ministère, la rencontre a permis de passer en revue les derniers développements concernant le plan d’action des experts des deux pays dans l’objectif d’examiner les possibilités de coopération dans le domaine des hydrocarbures (pétrole brut et produits raffinés), du stockage et de transport des hydrocarbures et des produits pétroliers.
Les deux responsables ont discuté des opportunités d’investissement dans l’ingénierie, la production d’électricité, le développement du réseau électrique, la distribution publique du gaz naturel, la formation et les énergies renouvelables, indique le communiqué qui précise qu' »un mémorandum d’entente en la matière sera signé ». A cette occasion, M. Medjelled a réitéré la volonté de l’Algérie de renforcer les relations bilatérales et d’intensifier les échanges avec les pays africains, notamment dans le cadre de la stratégie de développement des deux groupes publics en l’occurrence Sonatrach et Sonelgaz visant à s’ouvrir sur le marché africain, selon la même source. Dans le même sillage, le Secrétaire général par intérim a affiché « la disponibilité de l’Algérie à assurer à la Tanzanie l’appui et l’accompagnement nécessaires, et à partager son expérience dans ces domaines », a conclu le ministère.
Samira Ghrib