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Les exportations bondissent de 40% : Ça « gaz » pour l’Algérie !

L’Algérie consolide sa position sur le marché mondial du gaz. La progression de la demande, dans le sillage de la reprise post-covid a induit un bond de 40% des exportations algériennes de gaz, ainsi qu’une hausse significative de la production en 2021. La guerre en Ukraine et le redéploiement de la Sonatrach sur le marché européen imprime aussi cette tendance de manière plus marquée en 2022.

Après une période de recul induit par la crise économique et sanitaire en 2020, le secteur de l’énergie et particulièrement du gaz a connu un rebond important en 2021. C’est ce que révèle du moins, les chiffres rendus publics par le ministère de l’Énergie et des Mines.

Celui-ci a annoncé dans son bilan pour l’exercice en question un bond de 40% des exportations du gaz naturel et de GNL, tirées par une « forte » demande des clients de la Sonatrach. Le ministère de l’Énergie et des Mines indique ainsi que les exportations de produits gazeux (GN + GNL) se sont établies à 55 milliards m3, en 2021, dont une part de 71% acheminée par gazoducs.

Une hausse qui pousse d’ailleurs vers le haut le bilan à l’export du secteur de l’énergie qui note  une « forte » hausse des exportations des hydrocarbures de 17,7% par rapport à 2020 à 96,5 millions Tep.Le volume des exportations d’énergie primaire a atteint 66,2 millions Tep, en hausse de 26,0% par rapport à 2020, tirée surtout par les exportations de gaz naturel (54,4%) et du GPL 5,8 %, a noté le bilan.S’agissant des exportations des dérivées (GNL et produits pétroliers), elles ont augmenté de 3,0%, passant à 30,3 millions Tep en 2021, contre 29,4 millions Tep en 2020. Ces exportations sont tirées essentiellement par celle des exportations de GNL (12,8%), en réponse à la forte demande des clients étrangers de Sonatrach, notamment de la Zone Europe, a fait observer le ministère.Les pays de la zone euro demeurent  d’ailleurs les principaux clients de l’Algérie, avec une part de plus de 78% des volumes exportés, alors que le reste est reparti entre l’Asie (12.5%), l’Afrique (4,5%) et pays de l’Amérique (4,4%). Une tendance qui a eu tendance se renforcer d’ailleurs en 2022, notamment dans le sillage de la guerre en Ukraine. La Sonatrach a d’ailleurs augmenté ses exportations vers les marchés européens, après que l’UE ait décidé de diversifier ses approvisionnements pour réduire sa dépendance au gaz russe. C’est dans ce contexte que la Sonatrach a signé de nouveaux accords de vente et d’achat de gaz avec l’Italie en 2022 et même en ce début d’année 2023, qui permettent à l’Algérie d’occuper la place de premier fournisseur de gaz à l’Italie et porter les livraisons de gaz algérien, à terme à près de 30 milliards de m3 de gaz. La Sonatrach a également renoué avec d’autres clients notamment en Europe centrale, de même qu’elle est courtisée par d’autres partenaires européens, comme la France et l’Allemagne.

Hausse de la production et de la consommation

Un redéploiement qui impose un certain nombre de défis notamment en matière de production. D’ailleurs, la Sonatrach a engagé un processus qui lui a permis d’augmenter de manière significative sa production d’hydrocarbures, de gaz notamment, et dont les résultats sont palpables. Ains, le bilan du département de l’Énergie note  la forte hausse de la production du gaz naturel (+24%), grâce notamment à la bonne performance des gisements, à la mise en service du boosting (Hassi R’mel) et à l’apport des nouveaux gisements, ainsi qu’à la hausse de la demande européenne sur le gaz algérien ».

Des performances qui ont poussé la production d’énergie primaire vers le haut, d’autant plus que la structure de la production d’énergie primaire reste dominée par le gaz naturel à hauteur de 60%, suivie par le pétrole (29%), alors que la production du GPL aux champs et du condensat sont respectivement de 5,6 % et de 5,3 %, est-il précisé dans ce document.

Concernant l’activité de liquéfaction du gaz, elle a progressé de 15,2% en 2021 par rapport à 2020. Le volume de gaz naturel traité dans les unités de liquéfaction était de 16,5 milliards m3 en 2021 (contre 14,3 milliards m3 en 2020). Une tendance qui sera également marquée en 2022 et en 2023, au regard de l’accélération du développement des nouveaux gisements par la Sonatrach, notamment dans le bassin de Berkine, ainsi du développement des projets destinés à augmenter la production de nombreux autres champs pétroliers et gaziers. La Sonatrach prévoit d’ailleurs un programme d’investissements de 40 milliards de dollars sont les trois quarts sont destinés à l’exploration et l’exploitation gazière et pétrolière, l’objectif étant de consolider les réserves prouvées d’hydrocarbures, répondre à la demande interne et renforcer la position de l’Algérie sur le marché mondial.

D’ailleurs en sus de la production, l’Algérie doit faire face au défi de la maitrise de la consommation interne. Celle-ci a connu un rebond de 8 % en 2021, en s’établissant à 50,2 millions Tep, après avoir baissé de -8,6% en 2020 à 46,5 millions Tep.

Ainsi, la consommation d’électricité a augmenté de 12,7%, en raison de la croissance (4,7%) du nombre des clients de Sonelgaz à près de 11,0 millions d’abonnés.La consommation du gaz naturel a connu, elle aussi, une hausse de 6,5% à 17,9 millions Tep en 2021, tirée par l’accroissement de la consommation des ménages (5,1%) et clients industriels (10,9%), sachant que le nombre d’abonnés avait atteint 6,9 millions, en hausse de 6,8% par rapport à 2020.S’agissant de la demande en produits pétroliers (essence, gasoil et GPL/C), elle a évolué de 4,2%. Les ventes GPL/carburant était en hausse de près de 36% à 1,3 million tonnes, en raison de son prix (différence de 36 DA/litre d’essence) et à l’augmentation du parc de véhicules convertis.

Samira Ghrib

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