Hydrocarbures : Sonatrach reprend ses activités en Libye
La Sonatrach a décidé de reprendre ses activités en Libye, suspendues en 2018.
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé, jeudi dans un communiqué, que trois grandes compagnies pétrolières, parmi lesquelles figure la Sonatrach, ont décidé de reprendre leurs activités en Libye. La NOC a reçu une notification de la Sonatrach pour la reprise de ses activité sur « les blocs 065 et 96/95» dans le bassin de Ghadames. Il est utile de rappeler dans ce contexte que la Sonatrach est présente en Libye à travers sa filiale internationale Sipex qui détient trois blocs dans le bassin de Ghadames.Ce bassin se situe dans le sud-ouest de la Libye, une zone riche en hydrocarbures (pétrole et gaz) à la frontière entre la Libye, l’Algérie et la Tunisie. Avant la suspension de ses activités, la Sonatrach avait terminé le forage d’environ sept puits de pétrole prêts pour la production. Le groupe pétro-gazier national avait décidé de a suspension de ses activités à la fin de 2018 en raison de la dégradation des conditions de sécurité dans le sillage de la crise qui a secoué la Libye. Au cours des derniers mois, la Sonatrach avait entrepris les démarches pour reprendre ses activités dans ce pays voisin. En février 2022, Sonatrach avait signé un accord avec la NOC en vertu duquel elle devait reprendre ses activités en Libye. Cet accord doit aussi permettre également de renforcer la coopération dans les domaines de la réalisation de projets pétroliers et gaziers, ainsi que des services et de la formation. Au mois de juillet dernier, le PDG de la Sonatrach, Toufik Hakkar, a souligné qu’il était en « contact permanent avec les autorités libyennes pour revenir en Libye », annonçant qu’il effectuera prochainement une visite à Tripoli pour examiner les voies et moyens de réunir toutes les conditions favorables à la reprise des activités de Sonatrach dans ces champs.
En plus de la Sonatrach, la NOC a été « notifiée par l'(entreprise) italienne Eni et l'(entreprise) britannique British Petroleum, de la levée de la force majeure, la reprise de l’exploration et le respect de leurs obligations contractuelles sur les blocs qui leur sont attribués dans le bassin de Ghadames (A-B) et le site offshore C», selon le communiqué de la compagnie libyenne.
En décembre, la NOC avait appelé les sociétés étrangères avec lesquelles des accords d’exploration et de production de pétrole et de gaz ont été signés, à lever la force majeure invoquée de leur côté, arguant d’une amélioration de la situation sécuritaire. «L’état de force majeure» est une mesure invoquée dans des circonstances exceptionnelles, permettant une exonération de la responsabilité de la NOC, ou dans ce cas, des entreprises opérant en Libye, en cas de non-respect d’obligations contractuelles.
Il faut dire que depuis le début de la crise en Libye, des affrontements ont éclaté entre les deux camps qui se disputent le pouvoir soit le gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU et le camp de l’Est acquis au seigneur de guerre, le Maréchal Khalifa Haftar et au Parement de Tobrok. Un conflit qui s’est transposé et a affecté l’exploitation des gisements, le transport des hydrocarbures et les terminaux pétroliers. Au mois de juillet dernier un accord a été annoncé entre les deux camps rivaux pour le partage des revenus pétroliers.
Samira Ghrib