Économie

Alors que l’Opep+ maintient le statu quo : L’Arabie saoudite, la Russie et l’Algérie reconduisent leurs coupes volontaires

C’était attendu. La 49e réunion du Comité ministériel de suivi Opep et non-Opep (JMMC) n’a pas abouti à une modification de la politique de production que les alliés ont précédemment de maintenir jusqu’à la fin de 2024. L’événement a toutefois été créé, une nouvelle fois, par l’Arabie saoudite et la Russie dont les décisions étaient scrutées par le marché. Les deux gros producteurs de l’alliance Opep+ ont décidé de reconduire leurs coupes volontaires pour septembre. L’Algérie a également annoncé le maintien de sa seconde baisse volontaire de la production en ce mois d’août. L’Arabie saoudite va prolonger d’un mois la réduction de sa production de pétrole d’un million de barils par jour entamée en juillet. Cette mesure pourrait encore être « prolongée » au-delà de cette période, voire « prolongée et renforcée », selon le ministère saoudien de l’Energie dans un communiqué. La Russie a ensuite emboîté le pas au Royaume. Le vice-Premier ministre Alexandre Novak a ainsi assuré que son pays allait réduire ses exportations de 300.000 barils par jour en septembre.

Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a pris part, aux travaux du JMMC, l’Algérie réaffirme sa décision de poursuivre la baisse volontaire supplémentaire de sa production, de 20.000 barils/j pour atteindre 940.000 barils/j en août 2023″, a-t-il relevé, ajoutant que « cette réduction s’ajoute à celles décidées par le Royaume de l’Arabie saoudite et de la Russie pour la même période en vue de maintenir la stabilité du marché pétrolier ».

Ces coupes font suite à des premières baisses de la production décidé au mois d’avril dernier qui avait annoncé le retrait du marché d’une offre de 1,16 million barils/jour. L’Algérie avait alors décidé de baisser sa production de 48.000 barils /jour. L’Arabie saoudite avait décidé d’une coupe de 500.000 barils/jour avant qu’elle ne l’étende en juin à 1 million barils /jour dès juillet. La Russie avait pour sa part annoncé une baisse volontaire des exportations de 500.000 barils/jour dès ce mois d’août. Lors de son intervention, Mohamed Arkab a souligné l’importance des mesures prises pour stabiliser le marché, d’autant plus que la situation actuelle impose la prudence. « Nous demeurons, toutefois, prudemment optimistes et très vigilants quant à l’évolution du marché pétrolier à court terme », a-t-il ajouté, précisant que « même si la demande mondiale sur le pétrole reste à un niveau acceptable, la croissance économique, elle, demeure incertaine dans plusieurs régions, notamment du fait des politiques de durcissement monétaire des principales banques centrales, de l’augmentation des taux d’intérêt et de la hausse de l’inflation », a-t-il indoqué expliquant que pour l’offre « le marché du pétrole est suffisamment approvisionné pour répondre à la demande des consommateurs.

Arkab a exprimé sa satisfaction des données mensuelles présentées, lesquelles  indiquent que « les pays membres de l’OPEP+ ont respecté scrupuleusement le niveau de production requis ». Il a, également, affirmé que les pays qui ont, volontairement, décidé des réductions supplémentaires en avril dernier, « ont, eux aussi, pleinement honoré leurs engagements », relevant que les décisions prises par les pays membres de l’OPEP+, conjointement ou individuellement, « ont inversé la tendance baissière, diminué les fluctuations et permis de retrouver la stabilité du marché pétrolier ». M. Arkab a indiqué que le Comité ministériel de suivi OPEP et non OPEP (JMMC) « a décidé de se réunir le 4 octobre prochain pour examiner le respect des engagements de réduction de la production des pays OPEP+ et évaluer la situation du marché pétrolier mondial ».

« Le comité continuera d’évaluer attentivement les conditions du marché », a déclaré un communiqué de l’OPEP publié après la réunion en ligne, ajoutant que le comité a exhorté les membres à respecter pleinement leurs engagements de réduction de production.

L’OPEP+ a convenu d’un accord global pour limiter l’offre jusqu’en 2024 lors de sa dernière réunion de politique en juin, et l’Arabie saoudite s’est engagée à une réduction volontaire de production pour juillet, qu’elle a prolongée pour inclure août. Les réductions de production du groupe, excluant les réductions volontaires supplémentaires des trois producteurs, s’élèvent à 3,66 millions de bpj, soit environ 3,6% de la demande mondiale.

Des mesures qui commencent néanmoins à peser sur le marché lequel ressent l’effet de la restriction de l’offre. Les prix du pétrole ont augmenté de plus de 14% en juillet par rapport à juin, la plus forte hausse mensuelle en pourcentage depuis janvier de l’année dernière.

Vendredi, les cours ont clôturé la semaine de cotation à la hausse. Le baril de Brentde la mer du Nord, pour livraison en octobre, a pris 1,29% à 86,24 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a gagné 1,55% à 82,82 dollars.

Chokri Hafed

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *