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Relancer l’outil de production nationale

La réhabilitation des grandes unités industrielles publiques afin de leur permettre de contribuer à la mise en œuvre des politiques mises en place pour la diversification de l’économie nationale, la substitution des produits importés par la production nationale et le développement des exportations hors-hydrocarbures sont une priorité pour l’Exécutif, qui table sur la relance de ces unités, en sus de la refonte de leur gestion qui sera désormais axée sur les objectifs.

Au-delà de l’ENIEM Tizi Ouzou qui devra s’ouvrir au partenariat, le complexe sidérurgique d’El Hadjar fait l’objet d’une réflexion au sein du Gouvernement.  Fleuron de l’Industrie nationale, le complexe sidérurgique d’El Hadjar occupe une place prépondérante dans l’économie nationale, d’où l’impérative refonte de son modèle de gestion. Un modèle qui n’est pas en adéquation avec les capacités de productions, dont dispose encore le complexe sidérurgique d’El Hadjar. Une réalité qui a d’ailleurs été mise en avant, samedi, par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane lors de sa visite au complexe à Annaba. Si le Chef de l’Exécutif a tenu à rassurer les travailleurs en assurant que l’État ne lâchera pas le complexe, symbole de la politique d’industrialisation du pays lancée dès les premières années de l’indépendance, il souligne le fait que la réhabilitation de l’entreprise nécessite aussi des efforts de la part des travailleurs et une refonte de sa gestion. Il annonce également un projet en cours d’examen au niveau du Gouvernement pour l’implication du complexe sidérurgique dans le cadre d’un programme de développement de l’industrie du rail. Un programme qui intervient rappelons que les plus hautes autorités du pays projettent de réaliser un programme de développement de chemin de fer pour réaliser un maillage de territoire national du Nord au Sud.

ce contexte,  Aimen Benabderrahmane a  révélé que « le gouvernement étudie l’exploitation du complexe dans la production de rail ». Il a souligné à cet effet qu’il existe une étude pour profiter du complexe dans la production de rail. « Les travaux de cette étude sont actuellement en cours pour lancer ce projet », a-t-il précisé. C’est pourquoi, le Premier ministre a réitéré son  appel aux travailleurs afin de relever le défi, en les rassurant de l’accompagnement de l’Etat  des étapes de la relance du complexe sidérurgique. Cette déclaration est une bouée de sauvetage pour le complexe Sider El Hadjar, qui pourrait être, et à court terme intégré dans le grand projet de réalisation de rails. Ce  projet s’ajoute, rappelons-le, à un autre relatif à la mise place d’un pôle sidérurgique au niveau de la wilaya de Béchar, destiné à la production du rail et du profilé en acier, à partir du minerai de fer de la mine de Gara Djebilet. Un projet devant inclure outre, un partenaire étranger, plusieurs entreprises et groupes publics, dont Tosyali.

Le complexe sidérurgique doit cependant peser de tout son poids et retrouver sa place de pôle sidérurgique majeur pour pleinement contribuer au projet porté par les plus hautes autorités du pays.

Contrats de performance

Pour ce faire, le complexe devra se renouveler, s’adapter et sortir de la gestion chaotique qui l’a caractérisé depuis sa privatisation désastreuse en 2011 et qui a abouti à la déstructuration de l’entreprise en raison du désinvestissement chronique qui a marqué cette période avant la renationalisation de Sider El Hadjar et le soutien apporté par l’État depuis pour relancer ses unités de production à travers un plan de relance et un plan d’investissement global. Ainsi, le complexe El Hadjar a bénéficié d’un plan de croissance d’environ 80 milliards de DA (34 milliards de DA pour la première phase et 46 milliards de DA pour la deuxième), orienté vers la réhabilitation de ses unités les plus importantes et d’améliorer la production de fonte et de matériaux plats. Or en dépit du soutien des pouvoirs publics, l’usine sidérurgique d’El Hadjar fait encore face à des difficultés financières pour financer le cycle d’exploitation. Une situation nécessitant  la recherche d’une autre approche qui lui permet d’atteindre les objectifs de rentabilité économique escomptés

Dans ce sens, le chef de l’Exécutif a insisté sur la refonte de la gestion. Il faut que les pouvoirs publics ont décidé d’adopter une nouvelle approche en ce qui concerne le management des grandes entreprises et groupes publics, pour l’orienter vers les objectifs. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique a adopté une nouvelle démarche assise sur l’instauration de contrats de performances axés sur la réalisation d’objectifs définis pour le management des entreprises publiques. Il s’agit de remédier à la gestion archaïque dont celles-ci ont pâti depuis de nombreuses années. Mercredi en marge de sa visite sur le site de l’Eniem Tizi Ouzou, le ministre de l’Industrie a a indiqué que son département travaille pour l’introduction d’un nouveau modèle de gestion moderne de l’entreprise publique à travers la mise en place « des contrats de performance pour tous les cadres afin de fixer les objectifs et les moyens à mettre en place pour les atteindre ». Rappelons dans ce contexte que l’Eniem qui souffre de difficultés depuis de nombreuses années, doit, elle aussi, bénéficier d’un programme de relance qui doit être examiné aujourd’hui. Un plan qui doit intégrer l’ouverture du capital de l’entreprise où bien son orientation vers le partenariat.

Sofia Chahine

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