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Crise au Mali : L’Accord d’Alger comme seule voie

Le Conseil de transition au Mali plaide pour l’application de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, qui s’impose comme seule issue de la crise dans ce pays du Sahel, alors que les tensions s’exacerbent entre Bamako et les groupes politico-militaires du Nord.

Dans ce sens une commission englobant des cadres du Nord et du Sud du Mali a été mise en place englobant des cadres du nord et du sud du Mali sur l’initiative Bajan Ag Hamatou, figure du nord du Mali et aujourd’hui membre du CN, dans l’objectif de relancer l’Accord d’Alger la commission en question a déjà rencontré le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, en vue d’apaiser la situation entre le gouvernement et les groupes signataires des accords issus du processus d’Alger.

Abdoul Majid Ag Mohamed, dit Nasser, membre de la commission, explique que « cette commission de bons offices est composée uniquement de Maliens soucieux du devenir de leur pays et qui se sont mis à la disposition des autorités de la transition pour voir comment rapprocher l’Etat et les groupes signataires. Il s’agit de voir comment ramener la quiétude dans le nord du Mali. » Cette initiative intervient au moment où les tensions s’exacerbent entre Bamako et les groupes politiques du Nord et ce, depuis la fin de l’année 2022. Un contexte où les deux s’échangent les accusations, mais aussi un glissement sécuritaire dans le Nord du Mali, voire au-delà marqué par une multiplication des attaques terroristes. Une situation qui risque de devenir plus délicate au cours des prochains mois avec le lancement de la seconde phase du processus de retrait Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali et lequel doit s’achever d’ici la fin de l’année en cours. Un retrait qui suscite l’inquiétude d’ailleurs. Mardi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Ahmed Attaf a rappelé le rôle important de cette mission onusienne qui était financée, dit-il, « à hauteur de 1,2 milliard de dollars et comptait quelque 19.000 hommes dont 11.000 militaires et 8.000 personnels civils déployés au nord du Mali ».

Elle était chargée, a-t-il poursuivi, d’exercer un effet dissuasif sur les groupes terroristes et servait notamment de support et d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. « C’est elle qui garantissait le cessez-le-feu, elle occupait le terrain et allait jusqu’à assurer le secrétariat de la médiation internationale. Elle faisait un travail de soutien logistique à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger », a assuré M. Attaf. Il a d’ailleurs souligné la nécessité de trouver «  une alternative à la Minusma car elle servait notamment de support et d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger ». « Il faudra trouver une alternative à la Minusma et nous y réfléchissons avec le soutien des Nations unies », a plaidé M. Attaf, soulignant que l’ONU partageait la « même réflexion, celle de trouver une alternative ». Il est utile de rappeler que la Coordination des mouvements de l’Azawad qui regroupe les groupes du Nord a suspendu sa participation aux mécanismes de suivi de l’accord de paix d’Alger, pour dénoncer « l’absence persistante de volonté politique des autorités de transition à appliquer l’accord » et « l’inertie de celles-ci face aux défis sécuritaires ayant occasionné des centaines de morts. » 

Depuis, l’Algérie cheffe de file de cette médiation internationale dans le dossier malien a lancé une opération de médiation pour ramener les parties en conflit à la table des discussions et à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger signé en 2015, et lequel demeure la seule voie pour stabiliser ce pays du Sahel et lui permettre de mieux faire face aux défis sécuritaires.

Hocine Fadheli

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