La justice allemande condamne un espion marocain
Les scandales d’espionnage du régime du Makhzen continuent de retentir en Europe, notamment en Allemagne où un Marocain a été condamné, jeudi, dans une affaire d’espionnage de partisans du « Hirak du Rif » qu’a connu le nord du Maroc entre 2016 et 2017, lequel constitue une tâche sombre dans l’histoire des droits de l’Homme dans le Royaume.
Selon une porte-parole du tribunal de Düsseldorf (ouest de l’Allemagne), un Marocain, âgé de 36 ans, a été condamné à un an et neuf mois de prison avec sursis dans une affaire d’espionnage en Allemagne de partisans du « Hirak du Rif », sachant que le condamné a purgé neuf mois en détention préventive et doit également s’acquitter d’une amende de 4.300 euros. Le parquet fédéral avait affirmé que le Marocain, arrêté le 14 novembre à Cologne (ouest du pays), par des agents de l’Office fédéral de lutte contre la criminalité, effectuait des activités d’espionnage pour le compte des services de renseignement marocains, ciblant un groupe de militants du Rif, en contre partie de titres de voyage sur des vols spéciaux. Le scandale des services secrets marocains qui a éclaté en Allemagne vient s’ajouter à la série noire d’affaires d’espionnage impliquant le Makhzen en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, contre des militants du Rif, ayant fui l’oppression du régime du marocain. Suite à cette série de scandales, le parquet fédéral de Karlsruhe (Sud) avait décidé, en juin dernier, d’intenter une action en justice contre un citoyen marocain pour espionnage pour le compte des services de renseignement marocains, ciblant des partisans du « Hirak du Rif » établis en Allemagne. Le Parquet a précisé que les services de renseignement marocains avaient contacté l’accusé, en mars 2020, qui leur a transmis, dans le cadre de ses activités d’espionnage, des informations sur plusieurs personnes, en contre partie de titres de voyage d’un montant de près de 5.000 euros. Le régime du Makhzen et ses services de renseignement continuent à traquer les militants du mouvement du « Hirak du Rif », après les graves violations commises lors de cette protestation populaire déclenchée fin 2016 au nord du Royaume suite au décès d’un poissonnier, jeté puis broyé dans un camion-benne à ordures, après s’être opposé à la saisie de sa marchandise. La colère qui a éclaté après la mort du poissonnier s’est vite transformée en grandes protestations (Hirak du Rif) entre 2016 et 2017, à travers lesquelles les habitants du Rif ont voulu exprimer leurs revendications socioéconomiques, mais ces manifestations pacifiques ont été réprimées par les forces du régime du makhzen et des centaines de citoyens ont été arrêtés et condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, dont le leader du Mouvement Nasser Zefzafi. Les activités d’espionnage du régime du Makhzen menées aussi bien à l’intérieur du Royaume qu’à l’étranger résonnent encore après le scandale du « Maroc Gate » qui a éclaté au sein du Parlement européen, qui constitue l’une des plus grandes affaires de corruption dans l’histoire de l’institution continentale, ayant permis de dévoiler au grand jour le vrai visage criminel du Makhzen, sa stratégie et ses tentatives en vue de légitimer sa politique de colonisation au Sahara occidental et de répression menée contre ses opposants qui revendiquent les libertés individuelles et collectives et la chute de la monarchie. Le scandale du Makhzen en Allemagne intervient après une série de scandales impliquant le Maroc, d’autant plus que le Parlement européen a confirmé dernièrement l’implication du royaume marocain dans l’espionnage de responsables en Espagne et en France. Récemment, le scandale d’espionnage impliquant le Maroc à travers l’utilisation du logiciel d’espionnage sioniste « Pegasus » est revenu sur le devant de la scène, dans le sillage de la publication d’un nouveau rapport de la Commission du Parlement européen qui reconnaît l’implication du Makhzen dans des activités d’espionnage ciblant des personnalités médiatiques et politiques marocaines et étrangères. La Commission « PEGA », créée par le Parlement européen en vue d’enquêter sur l’utilisation du programme « Pegasus » et d’autres programmes en Europe, a dévoilé dans son rapport l’implication de Rabat dans les opérations de mise sur écoute téléphonique de responsables espagnols et à leur tête, le chef du gouvernement et les deux ministres de la Défense et de l’Intérieur. En juillet 2021, une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation par les services marocains du programme d’espionnage « Pegasus » mis au point par la société sioniste « NSO Group ». Parmi les victimes de ce programme, figurent des journalistes marocains et internationaux, ainsi que des politiciens étrangers, soit environ 100.000 personnalités politiques et médiatiques avaient été ciblées par ce programme. Les activités d’espionnage du régime du Makhzen ont suscité plusieurs réactions et le lancement de poursuites judiciaires notamment d’organisations des droits de l’Homme dans plusieurs pays.
Une délégation américaine conduite par un Secrétaire d’Etat adjoint en visite au Sahara occidental
Une délégation des Etats-Unis d’Amérique, conduite par Joshua Harris, Secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique du Nord, entame vendredi une visite auprès de la partie sahraouie, dans le cadre des efforts déployés pour relancer le processus de paix parrainé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) au Sahara occidental, indique l’Agence de presse sahraouie (SPS). Le programme de la visite prévoit des discussions politiques avec les dirigeants sahraouis et des rencontres avec des groupes de femmes et de jeunes, en sus des visites au niveau de certaines structures, précise l’agence de presse. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, recevra en audience la délégation américaine au terme de sa visite, selon la même source. A cette occasion, le Front Polisario a réaffirmé sa pleine et constructive coopération avec les efforts de l’ONU et de l’Union africaine (UA) pour accélérer le processus de décolonisation au Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et de l’UA.