Le pouvoir d’achat au cœur de la rentrée sociale
L’Exécutif multiplie les mesures afin d’assurer une rentrée sociale sereine. Le pouvoir d’achat des ménages étant au cœur des préoccupation, des dispositions sont annoncées pour garantir, dans les prochains jours, la disponibilité des produits alimentaires sur les marchés grâce à un approvisionnement régulier. La démarche a pour objectif de couper l’herbe sur les pieds des spéculateurs et éviter toute hausse excessive des prix.
La lutte contre l’inflation et la préservation du pouvoir d’achat est au cœur de la rentrée sociale. Une question qui se retrouve au centre des préoccupations dans de nombreux pays. C’est dans ce contexte que les pouvoirs publics algériens annoncent des mesures destinées à éviter toute perturbation dans l’approvisionnement des marchés, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires, et parer à de susceptibles hausses des prix. Plusieurs départements ministériels, notamment ceux de l’Agriculture, du Commerce, de la pêche ainsi celui des Transports, ont été mis à contribution pour mobiliser les moyens nécessaires afin de garantir une rentrée sociale sereine. Ainsi et après la réunion de coordination tenue dimanche entre le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni et celui des Transports, Youcef Cherfa, afin de réduire le temps de séjours des céréales, légumineuses et lait importés au niveau des ports commerciaux et mobiliser les moyens logistiques pour faciliter leur distribution, une seconde réunion a été tenue lundi afin de se pencher sur l’approvisionnement du marché. Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, la commission multisectorielle chargée d’assurer et d’organiser la disponibilité des produits alimentaires de large consommation s’est réunie au siège de ce département ministériel, en présence de cadres du ministère et de représentants des ministères du Commerce et de la Promotion des exportations et de la Pêche et des Productions halieutiques. Selon la même source, cette rencontre a permis de souligner « l’importance de prendre les mesures nécessaires pour approvisionner les marchés nationaux en produits alimentaires de qualité, notamment les viandes rouges et blanches, les œufs et les produits halieutiques, et assurer leur disponibilité à des prix à la portée des citoyens ». Ainsi, « plusieurs décisions et engagements ont été pris lors de la réunion conformément aux orientations du gouvernement à cet égard ». Au-delà, des engagements annoncés, certaines mesures prises de manière concrètes afin d’améliorer l’approvisionnement du marché et casser la spéculation sur les prix. Ainsi, en ce qui concerne les produits halieutiques, le ministre de la Pêche et de la production halieutique, Ahmed Bidani, a annoncé, lundi, le lancement, à partir de la semaine prochaine, d’une « opération majeure » de commercialisation directe des produits de la pêche et de l’aquaculture à des prix « compétitifs ». Bidani a ajouté que cette opération permettra de fournir du poisson frais au citoyen à des prix compétitifs, à la faveur d’une vente directe du pêcheur au consommateur. Une opération qui contribuera, a-t-il souligné, à « réduire les coûts des produits de la mer, à haute valeur nutritionnelle, au profit du consommateur au moment de la rentrée sociale ».
Par ailleurs en ce qui concerne les légumineuses dont les prix se sont envolés le mois dernier, le département de l’Agriculture mise sur une action plus soutenue de l’Office algérien interprofessionnels des céréales et des Coopératives de céréales et légumes secs pour améliorer l’accessibilité de ces produits à des prix raisonnables. En effet, l’OAIC prévoit l’ouverture prochaine de 2.000 points de vente supplémentaires que les walis mettront à la disposition de l’Office afin de garantir la disponibilité de légumes secs et du riz et faire barrage à la spéculation. Un responsable de l’OAIC Nourredine Amrani, indiqué hier sur les ondes de Radio algérienne que « 741 points de vente de légumineuses sèches et de riz sont actuellement disponibles au niveau national, et plus de 2.000 nouveaux points de vente seront bientôt ouverts ».
La maitrise des prix et la lutte contre la spéculation est d’ailleurs une préoccupation qui impose des mesures à plus long terme. Dans ce contexte, le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni a annoncé lundi en marge de l’ouverture de la session parlementaire un projet de plafonnement des marges bénéficiaires sur les prix des produits alimentaires les plus consommés. Rappelons dans ce contexte qu’un dispositif allant dans ce sens doit être introduit dans le cadre d’un projet d’amendement de la loi sur la concurrence et de la loi sur les pratiques commerciales qui devront prochainement être soumis au Parlement.
Sabrina Aziouez