Importation de viande et de poulet : Une mesure conjoncturelle
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a affirmé, hier en marge d’une rencontre consacrée à la présentation du plan stratégique de développement de la filière céréalière 2023-2028, que l’importation des viandes blanches et rouges, décidée récemment par le ministère, est une mesure conjoncturelle dont l’objectif est de protéger l’activité de l’élevage du cheptel à travers le pays et d’assurer un approvisionnement normal du marché et du citoyen. Le ministre a indiqué que le but de cette décision est « de protéger les troupeaux du cheptel, en raison de l’existence d’un marché anarchique des viandes et de l’abattage des brebis, et ce en dépit de l’existence du contrôle, ce qui entraîne une réduction du nombre des têtes de cheptel au niveau national ». Selon le ministre, il s’agit aussi d’opérations d’importation « étudiées et conjoncturelles » qui interviennent avec la rentrée sociale qui s’accompagne habituellement d’une hausse de la demande sur ces produits animaliers, sur les viandes blanches et rouges de plusieurs secteurs, à l’instar des établissements d’enseignement supérieur, des établissements éducatifs et autres. La relance des opérations d’importation des viandes devra « réduire les prix pour le consommateur final, en mettant un terme à la spéculation et à la multitude d’intermédiaires sur le marché », selon M. Henni qui a indiqué que pour protéger et accompagner les éleveurs, » il a été procédé à l’augmentation de la quantité de l’orge fourni par les coopératives céréalières par tête ovine et à des prix stables ». Pour le ministre, « les aliments de bétail seront disponibles pour tous les éleveurs, dès le 1e octobre prochain de manière organisée et selon les données du recensement agricole actualisé, sachant que l’Office national des aliments de bétail (ONAB) fournit ces produits moyennant un prix stable ». Et d’ajouter: « Nous avons mis un terme à la cherté des prix et à la non-disponibilité des aliments ». Concernant la hausse des prix des viandes blanches, enregistrée ces deniers temps, le ministre a estimé que cette situation s’explique par « le recul enregistré chaque été dans l’activité avicole, en conséquence des pertes qui ont affecté les éleveurs du fait de la canicule », ajoutant que « dans 45 à 55 jours, il y aura de nouveau une abondance dans la production des viandes blanches de manière ordinaire avec la reprise de l’activité ».
Sur un autre registre et concernant l’impct des aléas climatiques sur la production agricole, le ministre a affirmé que le ministère de l’Agriculture avait effectué de nombreuses sorties sur le terrain ces derniers temps et tenu plusieurs réunions ayant permis de prendre des mesures pour faire face à la faible pluviométrie enregistrée ces dernières années, notamment à travers « la fourniture de semences, d’engrais et le crédit R’Fig qui couvre une année, où nous avons demandé que le remboursement soit étalé sur au moins 5 ans ».
Après avoir salué le travail effectué par les agriculteurs et les éleveurs pendant la crise sanitaire (COVID-19), où la production agricole et animale n’a pas été interrompue, M. Henni a insisté sur le rôle des mesures prises par les autorités publiques pour accompagner les producteurs, notamment le soutien de 60 % pour l’acquisition d’équipements agricoles et le forage des puits. Le ministre a également évoqué une batterie de mesures prises par l’Etat à la lumière des récentes mutations internationales, notamment l’augmentation d’environ 30% du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l’augmentation du taux de subvention des engrais à 50 % (20 % auparavant).
R.E.