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Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : « Nous avons besoin d’un multipartisme qui participe à la vie politique »

Comme réveillée d’un long sommeil, la classe politique commence à sortir de sa léthargie pour réagir à la situation qui prévaut.

Après l’initiative lancée par le Front des forces socialistes et l’appel du pied du PT comme pour rappeler au parti d’El Bina qui s’est approprié l’initiative de réunification du front interne souhaitée par la présidence de la République, Jil Jadid et par la voix de son président, Soufiane Djilali, appelle à son tour à revoir la configuration partisane et « à renforcer le rôle des partis politiques ». « Nous devons construire un multipartisme qui participe à la vie politique » a suggéré le président de Jil Jadid qui était invité, hier matin, par la Radio nationale.  Pour  Soufiane Djilali, « le front interne ne doit pas signifier qu’il faut s’aligner sur une idée unique, mais plutôt s’inscrire dans les règles d’un Etat souverain qui défend son unité, sa liberté et sa prospérité ». Et d’ajouter que « classe politique, société civile, personnalités publiques et autres… Je pense que tous ceux qui sont en Algérie et défendent ses intérêts sont engagés pour que l’Algérie devienne un pays prospère, qui offre à ses enfants l’opportunité de se développer, de réussir dans la vie et de voir un avenir que nous construirons main dans la main ». Critique, il fera le diagnostique du paysage politique dont le multipartisme qu’il considère né d’une « entrée » par effraction à la suite des évènements d’octobre 1988 et des émeutes qui ont imposés aux tenants du pouvoir de l’époque à s’ouvrir. Soufiane Djilali reconnaît que « depuis, il n’y a pas eu une construction réfléchie de ce que peut être un multipartisme qui participe à la vie politique. » « Il y a eu le terrorisme, puis les années 2000. Durant vingt ans, il n’y a pas eu la volonté de construire un véritable multipartisme, c’était plus une volonté d’utiliser des instruments politiques, au bénéfice d’un régime qui était en place », déplore-t-il. Remontant le cours de l’histoire, le président de Jil Jadid évoquera l’avènement du hirak et ses conséquences. Il dira à ce propos que « depuis le hirak, nous sommes entrés dans une autre phase » laquelle « phase » rappelle-t-il « qu’aujourd’hui, en 2023, nous n’avons pas encore atteint la phase où les partis politiques sont considérés comme des institutions qui ont les moyens de fonctionner et qui construisent l’Etat de droit et la démocratie. Et là, un grand débat national mériterait d’être ouvert. » L’invité de la Radio algérienne continue dans diagnostique pour s’interroger sur les objectifs assignés par les partis politiques et qui concernent le model économique à suivre et pour quel projet de société par rapport aux changements qui surviennent à travers le monde et le déséquilibre enclenché par des puissances mondiales qui refusent le monde unipolaire et l’hégémonie de l’Occident. Djilali soufiane semble s’interroger sur la position future de notre pays et sa situation entre l’Occident « qui perd sa position hégémonique » et l’Asie qui émerge en puissance. « Nous allons entrer de façon irréversible dans ce monde multipolaire et l’Algérie est dans une position telle qu’elle va stimuler les appétits », expliquera-t-il, du fait que c’est le « plus grand pays d’Afrique, riche de ses matières premières et d’une population instruite, située aux portes de l’Europe ». Ces arguments démontrent que « beaucoup de puissances ont intérêt à voir l’Algérie alignée sur leurs positions, certaines de ces puissances vont essayer d’affaiblir la souveraineté de l’Algérie et lui créer des pressions à travers des institutions ou des personnes », souligne le même responsable politique. A propos de l’affaire Khaled Nezzar et de la cabale qui est montée contre l’ancien ministre de la Défense par la justice suisse qui semble s’ériger en justicier et allant jusqu’à s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie, Soufiane Djilali cite ce cas de figure comme le meilleur exemple de la politique étrangère que les puissances occidentale comptent mener contre notre pays. Djilali Soufiane estime à juste titre que cela est « inadmissible que la Suisse s’institue comme juge de l’Algérie ». « L’Algérie n’a de compte à rendre à aucun de ces pays-là d’autant plus qu’ils hébergent des personnes aux profils très douteux », en faisant allusion aux éléments les plus virulents de l’ex-FIS et commanditaires d’attentats et de crimes durant la décennie noire et qui avaient trouvé asile dans ces pays à l’instar de Mourad Dhina. Et d’ajouter qu’« il est inadmissible qu’un Etat qui se prétend patrie des droits de l’Homme s’immisce dans les affaires internes d’un autre Etat souverain et s’institue comme juge de l’Algérie alors que des pays à juger, il y en a en quantité », s’interrogeant sur les velléités de la Suisse. « Comment se fait-il que la Suisse se permet de rouvrir des blessures alors que la société algérienne s’est engagée à tourner la page de la décennie noire ? », il dira que c’est là «  une façon de réveiller les démons d’une fitna ».  Azzedine Belferag

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