Des bureaux de change pour contre le Square ?
L’ouverture de bureaux de changes et l’élargissement de leur champ d’action pour contrer le poids du square sur le marché des changes fait débats depuis plusieurs années. La Banque d’Algérie vient de prendre des mesures pour faciliter l’ouverture et l’activité des bureaux de change.
L’ouverture de bureaux de change va-t-elle permettre de réduire l’influence du marché parallèle des changes ? La question alimente de vifs débats d’économistes depuis des années, d’autant plus que la différence entre le cours officiel du change et celui du marché parallèle et le fait que l’allocation officielle de change pour voyage touristique, d’affaire et pour soins n’a pas changé depuis près de décennies. C’est dans ce contexte que l’Autorité monétaire et l’Exécutif ont décidé de prendre des mesures pour faciliter le développement des bureaux de change. Des mesures qui entre dans le cadre de l’application des dispositions de la Loi monétaire et bancaire promulgué il y a quelques mois. La Banque d’Algérie a annoncé hier dans un communique que le Conseil Monétaire et Bancaire vient d’adopter un projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change, une démarche qui vise à créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national de ces bureaux. « Le Conseil Monétaire et Bancaire, lors de sa session ordinaire tenue le 21 septembre 2023, sous la présidence de M. Saleh Eddine Taleb, Gouverneur de la Banque d’Algérie, a adopté le projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change », informe le communiqué.
L’adoption de ce texte s’inscrit, selon la BA, dans le cadre « d’une démarche progressive qui vise, dans une première étape, à créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national de bureaux de change, pour faciliter les opérations de change au large public ». A ce titre, le champ d’activités de ces bureaux « englobera plusieurs opérations, notamment, celles portant sur le droit ou allocation de change au profit des résidents, pour voyages touristiques ou professionnels à l’étranger, frais d’études et de stage, etc… », précise le communiqué. Cette étape cruciale de mise en place d’un « réseau organisé et régulé » d’établissements offrant des services de change sécurisés, sera suivie par une révision du corpus régissant ces opérations de change, en adéquation avec l’évolution économique et sociale de notre pays, ajoute la Banque d’Algérie.
Il est utile de rappeler dans ce contexte que le ministre des Finances, Laâziz Faïd, a indiqué au mois de mars dernier qu’une étude est cours pour examiner la possibilité d’augmenter l’allocation touristique. Depuis sa mise en place, en 1997, le montant annuel de cette allocation n’a jamais été revu à la hausse. Actuellement fixé à l’équivalent en devises de 15 000 dinars algériens, soit environ 100 euros au cours actuel, ce montant est jugé insuffisant pour les voyageurs qui recours à l’achat de devises sur le marché parallèle à des taux de change moins avantageux, soit 210 DA pour un euro contre environ 146 dinars pour un euro au cours officiel. Notons enfin que la Banque d’Algérie a souligné hier que ce nouveau – règlement « constitue le premier d’une série de textes d’application de la Loi monétaire et bancaire n 23-09 du 21 juin 2023 et sera suivi par d’autres règlements, qui seront promulgués successivement ».
Pour rappel, le ministre des Finances algérien, Laaziz Faid, a récemment annoncé la promulgation prochaine des textes d’application de la loi monétaire et bancaire lesquels couvrent plusieurs questions, notamment les modalités de fonctionnement des bureaux de change agréés pour les devises étrangères, la monnaie numérique et d’autres dispositions nécessitant des éclaircissements pour une mise en œuvre sur le terrain.
Samira Ghrib