Prix des légumineuses : Les marges bénéficiaires plafonnées
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a annoncé de nouvelles mesures destinées à consolider le dispositif de régulation des marchés et limiter la hausse des prix des produits alimentaires de première nécessité.
L’une de ces mesures annoncées, il y a quelques semaines par le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, concerne le plafonnement des marges sur la vente des produits de large consommation. Une mesure qui va s’appliquer dans un premier temps aux légumes secs dont les prix ont connu une hausse inédite cet été. Le Directeur de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samy Kolli, a annoncé hier sur les ondes de la Radio algérienne que la marge bénéficiaire sur la distribution des légumes secs sera plafonnée. Le responsable du ministère du Commerce a souligné hier que des mesures sont prises pour garantir la distribution des légumineuses à travers l’ensemble du territoire national à des prix accessibles. C’est ainsi qu’en plus des points de vente de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, l’Exécutif a décidé d’associer les réseaux de grossistes et les conditionneurs. Samy Kolli a admis que des tensions ont affecté le marché des légumes secs et que des dysfonctionnements dans la distribution du produit se sont posés. Il indique que l’OAIC qui détient le monopole sur l’importation des légumineuses n’avait pas la vocation d’assurer la distribution du produit. Il a cependant ajouté que l’Office a consenti un bel effort « avec son réseau de 538 points de vente ». C’est pourquoi, il a été décidé d’impliquer de nouveau les réseaux des grossistes des principales places commerciales pour la distribution des légumineuses soit , 1012 grossistes à Sétif, 401 au niveau des marchés de Semmar et de Jolie-Vue (Alger), 59 à Chelghoum Laïd et 47 à Mascara . Il est également prévu de recourir aux 70 conditionneurs identifiés à travers la plateforme numérique mise en place pour cerner les niveaux de production et de distribution des produits de première nécessité ainsi que plus 200 de leurs distributeurs pour garantir la disponibilité des légumes secs sur le marché à un prix fixé par l’Etat. Dans ce sens, Samy Kolli a souligné que « la marge bénéficiaire sera également déterminée par voie règlementaire ». Le responsable explique aussi que c’est pour des raisons économiques que les plus hautes autorités du pays ont décidé d’accorder l’exclusivité d’importation à l’OAIC qui « importe désormais uniquement les quantités dont le marché a besoin ». il soulignera enfin à ce propos qu’afin d’assurer une bonne rentrée sociale et un bon fonctionnement des cantines scolaires et universitaires, depuis le mois d’août jusqu’à aujourd’hui, « une quantité de 141.132 quintaux de légumes secs (entre importation et production locale) a été mise sur le marché »
Les mesures prises par les pouvoirs publics pour maitriser les prix sur le marché et préserver ainsi le pouvoir d’achat des ménages ne se limitent pas aux légumes secs. D’autres mesures sont prises pour plafonner les prix des produits alimentaires de large consommation, des produits du placard notamment. Le Directeur de la régulation et de l’organisation des marchés a ainsi indiqué que « plusieurs mesures sont prises pour améliorer les mécanismes de régulation du marché (…) notamment l’obligation faite aux producteurs d’afficher les prix sur les emballages des produits de première nécessité ». Le ministère du Commerce prend également des mesures en amont pour maîtriser et contrôler les circuits de distribution. Samy Kolli a ainsi indiqué qu’« en concertation avec d’autres ministères, le département du Commerce agit en priorité sur les circuits de distribution, avec l’utilisation des données récoltées au sein de la plateforme numérique de cartographie nationale du produit algérien ». « Cette plateforme numérique a déjà permis d’identifier douze produits de première nécessité, tels que la farine, la semoule, l’huile, le sucre, les légumes secs ou encore le lait, pour lesquels l’ensemble des unités de production et des réseaux de distribution sont répertoriés », explique le responsable qui estime que cela permet de « déterminer le taux de couverture de chaque producteur ». Même s’il avoue qu’il subsiste des moments de fluctuation de l’offre par rapport à la demande, le directeur de la régulation juge que la situation s’arrange. Il cite l’exemple du lait pasteurisé subventionné, pour lequel le taux de couverture est en amélioration grâce à cette nouvelle cartographie qui assure la distribution de l’usine jusqu’à la commune et aux quartiers.
Samir Benisid