Le Premier ministre face au Conseil de la Nation : Le pouvoir d’achat, une ligne rouge !
Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane a réaffirmé hier que la préservation du pouvoir d’achat des ménages est une priorité. Il a dans ce sens souligné les mesures prises dans ce sens que ce soit à travers la hausse des salaires et des régimes indemnitaires de certaines catégories, ainsi que des transferts sociaux, en sus de l’amélioration des services publics et de l’accès au logement et des mesures prévues pour réguler les prix et juguler l’inflation.
La Déclaration de politique générale du Gouvernement est de nouveau au centre du débat. Après sa prestation tout au long de la semaine dernière à l’Assemblée populaire nationale, le Premier ministre s’est présentée hier face à la chambre haute du Parlement pour poursuivre son grand oral. Et comme le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupation, pas seulement dans notre pays d’ailleurs, la question a été largement évoquée par le chef de l’Exécutif. Faisant écho aux orientations du président de la République qui a souligné, dimanche en Conseil des ministres, la nécessité de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, le Premier ministre a souligné que cette question une priorité soulignant que c’est une « ligne rouge ! ».
Aïmene Benabderrahmane a indiqué que le Gouvernement a placé parmi ses priorités « la préservation du pouvoir d’achat du citoyen pour lui épargner les conséquences des perturbations internationales et des changements climatiques sévères qui ont touché toutes les économies du monde, et qui sont à l’origine des augmentations des prix des produits de large consommation ». Pour y parvenir, ajoute le Premier ministre, « le montant des transferts sociaux directs a augmenté au budget de l’Etat pour l’exercice 2023 pour atteindre les 2.714 milliards de dinars, soit une hausse de 178 milliards dinars (18,45%) du budget de l’Etat pour cette année », il s’est attelé aussi « à élaborer un projet de décret exécutif fixant les marges bénéficiaires des produits alimentaires de large consommation ». Dans le même sens, il a mis en relief l’attachement « à soutenir les régimes indemnitaires de certaines catégories, augmenter la possibilité de bénéficier d’un logement et des services publics, en sus des augmentations sensibles des salaires de la fonction publique qui ont touché 2,8 millions de fonctionnaires et agents contractuels, avec une enveloppe financière de 4.340 milliards de dinars par an ».
Le Premier ministre a ainsi souligné que « pour garantir une politique sociale efficace », l’Exécutif « s’est attaché à consacrer le principe constitutionnel ancré de l’Etat algérien, et préserver le caractère social qui garantit la prise en charge des franges vulnérables, établissant plus d’équité et de justice sociale ».
Il a dans ce sillage fait état de « l’élaboration de projets de révision des statuts des fonctionnaires relevant des secteurs de la Santé, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, de trois projets de décrets exécutifs portant révision des régimes indemnitaires pour certaines catégories, soutien à l’insertion des personnes aux besoins spécifiques dans le marché du travail et revalorisation de leur allocation mensuelle, qui passera de 10.000 DA à 12.000 DA, en sus de l’amélioration de la prise en charge de la santé des citoyens, à travers le système de conventionnement entre les établissements de santé et les organismes de sécurité sociale ».
Benabderrahmane est, bien entendu, revenu sur le bilan économique de son gouvernement, soulignant encore une fois que « l’Algérie a su faire preuve de résilience en maintenant une croissance économique appréciable qui s’élèvera à 5,3% à la fin de l’année en cours », malgré un contexte complexe. Rappelant les grands agrégats et indicateurs prévisionnels de clôture de l’exercice en cours, Aïmène Benabderrahmane s’est attardé sur les réalisations dans certains secteurs, comme celui des hydrocarbures, de l’industrie et de l’agriculture. Le Premier ministre a également saison l’occasion de son intervention au Conseil de la Nation pour revenir sur les réformes engagées, notamment en ce qui concerne la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption et la réforme de la Justice. A ce propos, M. Benabderrahmane a précisé que ces réformes « constituent un autre jalon qui intervient pour consacrer les droits et libertés, renforcer l’Etat de droit et améliorer la gouvernance et l’efficacité de l’économie nationale, à travers la révision profonde des textes fondamentaux remontant pour certains aux années 1960 ».
Samir Benisid