La Palestine au centre d’une réunion au Conseil de sécurité : Une inaction « inexcusable » !
Les lignes commencent à bouger dans le conflit en Palestine occupée. Au moment où les massacres perpétrés par l’occupation sioniste en Palestine occupée, et particulièrement dans la Bande de Ghaza suscitent l’émoi et l’indignation de l’opinion publique internationale, le silence habituel des structures commence à laisser place à la condamnation. La Cour internationale de justice a annoncé le lancement d’auditions concernant ces massacres en février, alors que la réunion trimestrielle du Conseil de sécurité sur la Palestine a été marquée par de vives condamnation de plusieurs participants de la folie meurtrière israélienne.
La situation en Palestine occupée a été au cœur d’une réunion période du Conseil de sécurité. Une rencontre à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Celui-ci doit aussi prendre part dès demain une réunion de l’Assemblée générale de l’ONU pour se pencher sur la situation en Palestine et adopter une résolution pour un cessez-le-feu, si le Conseil de sécurité n’y parvient pas. Il faut dire que ce Conseil a échoué par deux fois à adopter une résolution, notamment en raison du soutien inconditionnel apporté à l’entité sioniste par ses alliés occidentaux qui protègent Israël et à travers lui leurs intérêts impérialistes dans la région. Washington a d’ailleurs usé de son droit de veto pour empêcher l’adoption la semaine dernière l’adoption d’une résolution brésilienne pour un cessez-le-feu à Ghaza. Une paralysie, une inaction dénoncée d’ailleurs avec force hier. ainsi, le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad Al-Maliki a dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU qui n’a pas réussi à adopter une position unie sur l’agression sioniste contre la Palestine, ajoutant qu’elle est « inexcusable ». Dénonçant les « massacres (…) perpétrés par l »entité sioniste », il a estimé que « le Conseil de sécurité (avait) le devoir de les stopper »: « l’échec du Conseil de sécurité est inexcusable », a-t-il lancé dans la salle du Conseil au siège de l’ONU.
« Votre conscience humaine n’est-elle pas blessée par les crimes de l’occupation sioniste pendant 56 années d’occupation coloniale, ou par les meurtres terroristes, les destructions et la faim auxquels la population palestinienne est soumise aujourd’hui ? », a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé mardi devant le Conseil de sécurité les violations « claires » du droit humanitaire à Ghaza, insistant pour un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » . « Je suis profondément inquiet concernant les claires violations du droit international humanitaire que nous voyons à Ghaza. Soyons clairs : aucune partie à un conflit armé n’est au dessus du droit humanitaire international », a-t-il déclaré devant les ministres et diplomates de dizaines de pays réunis au siège de l’ONU, avant de réitérer son appel à un cessez-le-feu humanitaire « immédiat » pour apaiser la « souffrance immense » des Palestiniens de la bande de Ghaza.
Pour sa part, le président turc, Recep Tayyip Erdogan a accusé le Conseil de sécurité des Nations Unies d’avoir « aggravé la crise » en Palestine par son attitude « biaisée. « Le Conseil de sécurité a aggravé la crise par son attitude biaisée, au lieu de mettre fin au bain de sang, d’assurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible et de prendre des mesures pour éviter des pertes civiles », a dénoncé le chef de l’Etat turc dans un communiqué, publié à l’occasion du 78è anniversaire des Nations unies. Le président turc, qui a indiqué que l’entité sioniste avait commis un « génocide » en Palestine, souligne également « la communauté internationale » ne s’est pas « opposée aux attaques illégales et sans retenue du régime sioniste contre les civils ». « Il est impossible qu’une structure qui ne peut se préoccuper que du châtiment intégral de la population de Ghaza donne espoir à l’humanité et puisse garantir la paix et la stabilité mondiales », poursuit M. Erdogan à propos du Conseil de sécurité, l’organe exécutif de l’ONU.
700 morts en 24 heures !
La folie meurtrière de l’occupation est montée d’un cran ces derniers jours, avec l’intensification du pilonnage et donc l’augmentation du nombre de morts parmi les civils. Selon l’agence Reuters qui cite les sources palestiniennes, plus de 700 morts ont été recensés hier en 24 heures. Face aux graves crimes commis par l’occupation qui n’a pas arrêté de bafouer le droit, la Cour internationale de justice (CIJ), l’organe judiciaire des Nations unies (ONU), a annoncé le début, le 19 février 2024, de ses audiences concernant les pratiques de l’entité sioniste en Palestine. Dans un communiqué, la cour a affirmé le début, le 19 février 2024, des audiences de la CIJ sur la manière dont les politiques et pratiques de l’entité sioniste en Palestine affectent le statut juridique de l’occupation et quelles pourraient être les conséquences juridiques de ce statut pour tous les Etats et l’ONU. Il a été noté que les 57 Etats et institutions internationales participant au processus sous forme écrite annonceront ultérieurement l’ordre dans lequel ils feront leurs déclarations orales.
Dans sa décision du 30 décembre 2022, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à la CIJ d’émettre son avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’occupation sioniste. La demande d’exprimer un avis sur la question de l’occupation des territoires palestiniens a été inclue dans une résolution adoptée par l’AG (qui comprend 193 membres) à la majorité de 87 voix.
L’agression sioniste contre les Palestiniens a fait plus de 5.791 martyrs dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, a annoncé mardi le ministère palestinien de la Santé dans un nouveau bilan. Par ailleurs, 16.297 Palestiniens ont été blessés, a indiqué le ministère dans un communiqué. Il a également averti contre un effondrement du système de santé en Palestine.
Pour sa part, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a averti qu’elle serait contrainte de cesser ses opérations dans la bande de Ghaza mercredi soir, faute de carburant. « Si nous n’obtenons pas de carburant de toute urgence, nous serons obligés d’arrêter nos opérations dans la bande de Ghaza à partir de demain soir », a averti l’agence sur X (anciennement Twitter).
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens accueille actuellement plus d’un demi-million de personnes sur les près d’un million de personnes déplacées dans la bande de Ghaza. Elle est le principal acteur humanitaire dans la bande de Ghaza.
Lyes Saïdi