Des refuges bombardés à Ghaza, tandis que les hôpitaux sont évacués de force : Des crimes innommables
L’occupation israélienne multiplie les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dans la Bande de Ghaza. Elle intensifie les bombardements sur les habitations, les lieux de culture et les refuges, faisant recours au phosphore blanc interdit par le droit international, tandis qu’elle prive les populations et les blessés de tout doit aux soins à la santé ont évacuant les hôpitaux de force.
C’est un autre crime innommable que l’occupation sioniste a perpétré hier contre les civils de Ghaza. L’armée d’occupation a bombardé deux écoles qui servaient de refuges aux civils, tout en ayant recours à du phosphore blanc.
Les Nations unies ont condamné le bombardement, par l’armée sioniste, de deux écoles dans le nord de la bande de Ghaza. Des bombardements qui ont fait des dizaines de morts. Les bombardements ont ciblé l’école Al-Fakhoura, affiliée à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Jabalia, et l’école Tal al-Zaatar, dans la ville de Beit Lahia, au nord de la ville. En réaction, des responsables des Nations unies ont souligné la nécessité de « mettre fin aux attaques contre les écoles et de ne pas cibler les enfants et les abris », et ont appelé à « un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires ». Adele Khodr, directrice régionale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré que « les scènes de meurtres et de destructions qui ont suivi les attaques contre les écoles Al-Fakhoura et Tal Al-Zaatar à Ghaza – qui ont abouti à la mort de nombreux enfants et de femmes – est horrible et déchirante ». Faisant référence à ces attaques, le Commissaire général de l »UNRWA a déclaré avoir reçu « des photos et des vidéos horribles de dizaines de morts et de blessés dans une école de l’UNRWA où sont hébergés des milliers de personnes déplacées dans le nord de la bande de Ghaza ». Dans un message sur la plateforme « X », il a déclaré que « le cessez-le-feu pour raisons humanitaires ne pouvait plus attendre ». Rien ne semble arrêter la barbarie de l’occupation sioniste encouragée par le soutien de ses alliés occidentaux, Washington en tête qui fait obstacle à toute mesure visant l’arrêt des attaques et la mise en place d’un cessez le feu. Le bilan des attaques est très lourd et ne semble pas émouvoir pour autant.
Le bureau des médias gouvernementaux dans la Bande de Ghaza a ainsi annoncé, hier, que l’agression israélienne a fait 12 300 morts, dont environ 5 000 enfants et 3 300 femmes, depuis le 7 octobre dernier.
Le bilan des martyrs parmi le personnel médical a atteint les 200 personnes, dont des médecins, des infirmiers et des ambulanciers. En outre, 22 membres de la défense civile sont tombés en martyrs, ainsi que 56 journalistes. Le gouvernement de Gaza a évoqué « 6 000 personnes portées disparues, dont 4 000 enfants encore sous les décombres ». Le même communiqué indique qu’ »en raison de l’agression israélienne, le nombre d’habitations qui ont été complètement détruites s’élève à 43 000 unités, en plus des 225 000 détruites partiellement. Cela signifie qu’environ 60 % des unités d’habitation dans la Bande de Gaza ont été touchées par les frappes ». Et de souligner que « 25 hôpitaux et 52 centres de santé sont hors service. L’occupation a aussi ciblé 55 ambulances ».
Vendredi, l’armée israélienne a bombardé l’hôpital al-Wafa dans la ville d’Al-Zahraa (sud), qui accueille plus de 60 personnes âgées. Le directeur de l’hôpital, le Dr Medhat Muhaisen a été tué lors de ce raid israélien.
L’occupation sioniste a également forcé, hier, les Palestiniens à quitter le complexe médical Al-Shifa», par une seule sortie et d’aller à pied à la rue Al-Wihda, puis la rue «Omar Al-Mokhtar» enfin la rue Saladin où ils ont été appelés à se diriger vers le sud de la bande, . Selon l’agence de presse palestinienne (Wafa), citant des sources médicales locales, 150 patients dans des cas difficiles se trouvent toujours à l’intérieur du complexe en raison de la difficulté de les faire sortir. Les forces d’occupation sionistes avaient donné l’ordre aux médecins, aux patients et aux personnes déplacées d’évacuer le complexe médical d’Al-Shifa dans un délai d’une heure, via des haut-parleurs.
Selon Wafa, le personnel médical a qualifié le processus de sortie de «difficile», car ils ont été obligés de brandir des drapeaux blancs. Ces personnes déplacées de force ont ajouté que le chemin était difficile en raison du sabotage généralisé des infrastructures. «Les rues n’étaient plus ce qu’elles étaient et les patients avaient du mal à marcher, car certains d’entre eux utilisaient des béquilles», ont-ils expliqué à Wafa. Le personnel médical confirme que la plupart des patients restés à l’intérieur de l’hôpital «sont dans un état grave ou critique, en plus du fait qu’au moins 35 bébés prématurés sont restés hors des couveuses pendant huit jours en raison du manque d’oxygène et du manque d’électricité, ce qui rend impossible de les transporter à pied, en l’absence d’ambulances ou de tout autre moyen de transport.
Dans ce contexte, la ministre palestinienne de la santé, Mai Al-Kaileh, a dénoncé, un « massacre » commis par l’entité sioniste contre le personnel de la santé et les patients hospitalisés à Ghaza. Mme Al-Kaileh a appelé les Nations unies, les organisations internationales de santé et l’association internationale de la Croix-Rouge, à faire pression sur l’occupation pour permettre le transfert des nouveau-nés et des patients de l’hôpital d’Al-Shifa vers les hôpitaux de la Cisjordanie occupée et l’Egypte. En outre, la ministre s’est insurgée contre le siège imposé par l’armée sioniste aux hôpitaux de Ghaza. « Pourquoi empêcher l’accès aux médicaments, refuser aux patients le droit de recevoir des soins, refuser aux bébés prématurés l’oxygène, refuser aux mères le droit d’accoucher en toute sécurité, refuser aux patients en dialyse de se débarrasser des toxines de leurs corps? », s’est-elle demandé avec indignation.
La situation humanitaire reste aussi très préoccupante à Ghaza privée de tout et où le risque de famine est réel. Ainsi, la porte-parole du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), Abeer Etefa, a affirmé, hier, que les stocks alimentaires à Ghaza sont épuisés et les habitants de l’enclave souffrent de famine à cause de la crise de pénurie alimentaire et de carburant, ce qui a conduit à la paralysie de tous les aspects de la vie dans la bande palestinienne. Atefa a ajouté, dans un communiqué de presse, que le programme «fournissait de la farine de blé et du carburant à environ 23 boulangeries de la bande de Ghaza pour produire du pain quotidiennement et le distribuer à 200.000 personnes dans des abris», notant que depuis vendredi dernier, la dernière boulangerie a cessé de fonctionner à cause soit d’un bombardement, soit d’une pénurie de carburant. Elle a indiqué que les employés du programme «vivent dans des conditions difficiles et ont des difficultés à obtenir de la nourriture comme le reste de la population de la bande de Ghaza». La porte-parole du PAM a souligné «la nécessité de permettre l’entrée des employés humanitaires afin que les institutions et organisations puissent fournir le service en permanence». Le PAM, en sa qualité d’organisme d’aide alimentaire de l’ONU et de la FAO, a, auparavant averti que la bande de Ghaza était confrontée à une «famine à grande échelle», ajoutant que la quasi-totalité de la population avait cruellement besoin d’aide alimentaire.
«Les approvisionnements en nourriture et en eau sont pratiquement inexistants à Ghaza et seule une petite partie de ce qui est nécessaire traverse la frontière», a déclaré la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, ajoutant qu’«avec l’hiver qui approche à grands pas, les abris insécurisés et surpeuplés, et le manque de nourriture et d’eau potable, les civils sont confrontés à la possibilité immédiate d’une famine». Pour sa part, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a averti que davantage de Palestiniens risquaient de mourir dans la bande de Ghaza en raison des conséquences du siège imposé par l’armée sioniste. L’agence onusienne a déclaré sur la plateforme « X » qu’ »avec chaque minute et chaque heure qui passent, la situation s’aggrave à Ghaza », avant d’ajouter: « des milliers de personnes, y compris nos collègues, sont tuées sous les bombes et les raids (sionistes), et bientôt d’autres mourront à cause des conséquences du siège ».
Lyes Saïdi