Des morts et des blessés dans une nouvelle attaque sioniste : Des hôpitaux transformés en charniers
Une nouvelle attaque de l’occupation israélienne contre un hôpital de Ghaza a fait des dizaines de morts et de blessés. Au regard des attaques qui ont visé d’abord l’hôpital Baptiste, Rantissi, Al-Shifa et aujourd’hui l’hôpital indonésien, l’occupation cherche à faire de ces espaces de refuge et de soins en charniers.
Près de 13.000 personnes ont été tuées et des milliers d’autres sont portées disparues dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre. Un bilan de morts en un peu plus d’un mois qui est inégalé de mémoire d’hommes et qui reflète l’atrocité de l’agression israélienne contre les Palestiniens de Ghaza. Pourtant l’occupation poursuit son épuration ethnique en toute impunité et cible particulièrement les hôpitaux. Le ministère palestinien de l’Intérieur a annoncé, hier que “les attaques israéliennes ont fait des morts et des blessés parmi les personnes déplacées, alors qu’elles quittaient l’hôpital indonésien dans le nord de la bande de Gaza“. Le ministère a expliqué dans un bref communiqué sur Telegram, que « le ciblage par l’occupation (israélienne) des personnes déplacées, alors qu’elles quittaient l’hôpital indonésien dans le nord de la bande de Gaza, a fait plusieurs martyrs et des blessés ».
Des chars de l’armée d’occupation ont été déployés devant l’hôpital indonésien où au moins 12 Palestiniens ont été tués, dans des personnels médicaux et des dizaines d’autres blessés, à la suite de l’attaque sioniste contre la structure qui abrite des dizaines de blessés et de déplacés, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé à Gaza.
Le mouvement palestinien Hamas a indiqué par voie de communiqué que le bombardement et le siège de l’hôpital sont “un crime qui nécessite une intervention internationale pour protéger le dernier établissement hospitalier encore en activité dans le nord de la bande de Gaza“.
Et d’ajouter que l’occupation e “poursuit sa politique de destruction du secteur de la santé, dans le cadre de ses efforts d’imposer le crime de déplacement forcé de Palestiniens, sous le poids des bombardements, des massacres et de la destruction de structures civiles“.
De son côté, le porte-parole du ministère palestinien de la Santé , Ashraf Al-Qudra, l’occupation a placé l’hôpital dans un cercle de mort en le ciblant avec de l’artillerie et des tireurs d’élite tout autour. Et il a également indiqué que l’occupation tente de transformer l’hôpital indonésien du nord de la bande de Gaza en un “charnier“. Il indiqué dans une déclaration à l’agence de presse turque Anadolu que “l’occupation israélienne a placé l’hôpital indonésien dans le cercle de la mort, en le prenant pour cible dès le premier instant de ce matin (lundi) avec des tirs d’artillerie et des balles des tireurs d’élite présents dans son voisinage“.
Le porte-parole du ministère palestinien a avancé la possibilité d’une augmentation du bilan des victimes dans les heures qui viennent, à cause du “manque de services de soins à l’intérieur de l’hôpital, après que l’occupation israélienne ait causé la perte des fournitures médicales et des conditions de santé, entraînant une coupure d’électricité et une pénurie de carburant“. Il a souligné que « l’occupation israélienne tente de reproduire (une fois encore) ce qui s’est passé dans le complexe hospitalier Al-Shifa, à l’intérieur de l’hôpital indonésien, qui constitue l’épine dorsale des services médicaux dans le nord de la bande de Gaza ».
“Si cet hôpital tombe, ce sera le dernier bastion des services de soin dans le nord“, a-t-il précisé notant que “l’occupation israélienne tente de transformer l’hôpital indonésien en un charnier, comme cela a été le cas dans le complexe hospitalier Al-Shifa“,.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a dénoncé les attaques israéliennes contre les hôpitaux/ « Les mots ne peuvent décrire les graves menaces et les préjudices auxquels sont confrontés les médecins, les employés, les patients et les personnes déplacées dans les centres médicaux de Gaza », a indiqué l’organisme onusien dans une déclaration publiée sur la plateforme X. Le communiqué souligne la nécessité de maintenir les hôpitaux, les écoles et les refuges en sécurité et de ne pas les utiliser comme zones de combat.
De son côté, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit être choqué suite à l’attaque contre l’hôpital indonésien.
« Nous sommes choqués de l’attaque perpétrée contre l’hôpital indonésien à Ghaza », a-t-il déclaré, sur le réseau social X (anciennement Twitter). Et d’ajouter : « Les professionnels de la santé et les civils ne devraient jamais être exposés à de telles atrocités, surtout lorsqu’ils sont à l’hôpital ».
La CPI appelée à agir
La multiplication des crimes de l’occupation suscite des réactions au niveau international et les pressions grandissent pour intervenir et arrêter les massacres. Ainsi,l’Organisation Amnesty International a exhorté, hier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à « prendre des mesures immédiates et concrètes pour accélérer l’enquête sur les crimes de guerre commis dans la bande de Ghaza » par l’entité sioniste. L’organisation a ajouté dans un communiqué que les forces sionistes ont une fois de plus fait preuve d’une « indifférence effrayante face aux pertes catastrophiques infligées aux civils en raison de leurs bombardements continus et incessants sur la bande de Ghaza ». « Nous exhortons le procureur de la Cour pénale internationale à prendre des mesures concrètes immédiates pour accélérer les enquêtes sur les crimes de guerre et autres crimes relevant du droit international », conclut le communiqué. Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé à une plus grande coordination entre les Etats « indépendants et libres » pour mettre fin aux « crimes » sionistes en Palestine. Le président en exercice de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani, a pour sa part condamné lundi à Berlin l’agression sioniste contre Ghaza qui « n’est pas excusable » et va nourrir « l’extrémisme ». Dans le conflit au Proche-Orient, « tant qu’il n’y aura pas deux Etats comme l’ont réclamé les Nations unies, il n’y aura pas de paix dans cette région », a-t-il estimé.
Notons que le bilan de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée est passé à 12. 916 martyrs et 32.850 blessés, selon communiqué diffusé lundi par le ministère palestinien de la Santé. « Sur 12916 martyrs, 12 700 sont enregistrés à Ghaza, dont 5.350 enfants, 3.250 femmes et 695 personnes âgées, tandis que le nombre de blessés est passé à plus de 30.000″, a précisé la même source. Pour la même période, le ministère a enregistré, 216 martyrs en Cisjordanie occupée et à El Qods-Est, et environ 2 800 blessés », a ajouté le communiqué du ministère. Par ailleurs, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué hier qu’au moins 1,7 million de personnes ont été déplacées dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste, le 7 octobre dernier,. « Rien que pour la journée de dimanche, 20.000 Palestiniens ont été évacués de force », a indiqué l’organisme onusien. Il a précisé, à ce sujet, que « près de 900.000 déplacés résidaient dans au moins 154 abris de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui accueillent un nombre de personnes bien supérieur à leur capacité prévue et ne sont pas en mesure d’accueillir de nouveaux arrivants ».
Lyes Saidi
La FIJ lance un appel à l’aide aux journalistes de Gaza
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a appelé, hier, à fournir une assistance aux journalistes dans la Bande de Gaza. La Fédération basée à Bruxelles a relayé, dans un communiqué, l’appel de détresse lancé par le Syndicat des journalistes palestiniens.
Le communiqué, citant Nasser Abou Bakr, président du Syndicat des journalistes palestiniens, a rindiqué que les journalistes à Gaza »continuent de couvrir les événements jour et nuit pour faire connaître au monde l’injustice vécue par les habitants de la Bande ». Abou Bakr a ajouté que les journalistes de Gaza ont besoin de « de l’aide pour qu’ils puissent continuer à travailler », rappelant que »35 journalistes ont été tués suite aux attaques israéliennes depuis le 7 octobre ».